La Genèse De L'état Moderne
Rapports de Stage : La Genèse De L'état Moderne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bibi67890 • 11 Avril 2013 • 2 514 Mots (11 Pages) • 2 630 Vues
«Jamais un grand État ne s’est formé que de plusieurs petits ; c’est l’ouvrage de la politique, du courage et surtout du temps» écrivait Voltaire dans son Essais sur les mœurs et l’esprit des nations. Le philosophe relève ici que la formation de l’ État que l’on pourrait qualifier de genèse de -genèse du grec genesis qui veut dire création- est un processus long. On peut considérer ici le «grand État» comme l’ État moderne caractérisé «par la réalité de l’existence d’une société politique cohérente»1, c’est à dire une société vivant sous la même domination étatique et dont les relations entre individu seraient cohérente, prévisible. Les «petits» États semble être eux, les fiefs du temps du système féodale au Moyen âge. L’ État moderne ne doit pas être vu comme l’addition de plusieurs fiefs. Il est le fruit de la politique - au sens de Politeia, c’est à dire de l’organisation des pouvoirs, d’une constitution- mais surtout du courage. Si le courage est un acteur dans ce processus de genèse, il doit alors être motivé par une volonté, la formation de l’ État moderne a priori ne s’est pas faite naturellement. Se pose alors la question de la nature de cette volonté. À l’évidence, elle ne peut être que politique étant donné qu’elle émane de «l’ouvrage de la politique». Cependant, il ne faut sans doute pas négliger le faite que cette volonté ait pu avoir d’autre nature. Ce qui nous amène à nous demander dans quelles mesures la genèse de l’ État moderne peut-elle être considérée comme un processus découlant d’une volonté politique ? Il s’agira tout d’abord d’établir les raisons politiques qui ont poussé à la création de l’ État moderne dans la société féodale puis ensuite de rechercher si la genèse de l’ État moderne n’était pas conditionnée à d’autre facteur comme les changements économique et sociaux du système féodale.
I) L’ État moderne : une création dût à la volonté politique
Il s’agit d’évaluer les raisons de l’émergence de l’ État moderne, c’est à dire comment la volonté politique qui l’a générer a t’elle pu naître dans le système féodale (A), puis si l’ État arrive à mettre en place une «société politique cohérente» (B).
1 Jean-Philippe Genêt, La genèse de l'État moderne, Actes de la recherche en sciences sociales, 1997, Volume 118

A) Le féodalisme: l'inexorable raison de l’ émergence de l’ État moderne
Le système féodale est le système politique qui a précédé l’ État moderne. Il est le modèle le plus répandu avant l’émergence de l’ État puisqu’il est le modèle «le plus adapté aux sociétés rurale»1. L’historien René Rémond affirme même que «la féodalité est le régime normal en l’absence d’ État»2. En effet, sans pouvoir centralisé, l’organisation politique d’une société ne peut être que décentralisé. Cette décentralisation du pouvoir est le propre des sociétés féodales. L’autorité local est détenu par les seigneurs.
Le système féodale par son organisation décentralisé du pouvoir a vu émerger des rivalités entre seigneur. Norbert Elias explique dans La dynamique de l’Occident qu’a partir du XIe les seigneurs ont commencé à formé des monopoles de contrainte et fiscalité. La monopolisation de la contrainte se traduit par le fait que «La libre disposition des moyens militaires est retiré aux particulier»3. La monopolisation de la levé des impôts permet au pouvoir de «maintenir le monopole militaire et policier»4. Le seigneurs, disposant de ces deux monopole, «fait la guerre quand bon lui semble, pour la conquête de nouvelle terre ou la défense de celle qu’il dispose»5. L’augmentation de la population des seigneurie joue aussi un rôle important puisque’ elle «entraine à une augmentation du besoin de terre»6. Ces rivalités entrainent «une compétition très vive qui s’étends au pays tout entier»7. De ces luttes émerge un monopole dominant qui est l’ État au détriment d’autre monopole qui disparaîtrons. En France, à la fin du XIIe siècle sous le règne de Philippe Auguste, il ne reste plus que 16 maison en concurrence, et 5 maison seulement au début du XIVe. Elle était plus d’une centaine au début du XIe siècle.
Le passage d’un pouvoir décentralisé à un pouvoir centralisé à permis l’émergence de la frontière. George Durand explique que «l’autorité féodale attache moins de liens au territoire qu’a la personne» puisque qu’elle est «fondé sur le lien entre vassal et suzerain»8. Les frontières entre royaume sont «à peine plus importantes qu’une quelconque autre limite
1 René Rémond, Introduction à l’histoire de notre temps, L’ Ancien Régime et la Révolution, 1974, Edition du Seuil 1974.
2 Ibid
3 Norbert Elias, La dynamique de l’ Occident, 1969, Edition Pocket 2003
4 Ibid
5 Ibid
6 Ibid
7 Ibid
8 Durant George, Etats et institutions. XVIe-XVIIIe siècles, Paris : A. Colin, 1969, p. 15

féodale à l’intérieur du royaume»1. La perte de pouvoir du suzerain au détriment du roi va annihiler les frontières nationales féodales en renforçant les frontières externes. Elles vont se transformer en « une réalité politique, économique, fiscale et surtout militaire de plus en plus vigoureuse (B.Guenée)»2. De plus, on pourrait souligner le rôle prépondérant de l’apparition des frontières dans le processus de création de l’ État. En effet, pour Kelsen, la notion de «frontière» fait parti du triptyque de sa définition de l’ État, «Il y a un Etat lors qu'il y a un peuple , un territoire et une puissance publique»3.
L’ État, disposant d’un monopole de la puissance militaire et de le fiscalité dominant, est renforcé par la guerre, elle «oriente [sa] formation et [sa] transformation»4. Tilly définie l’ État comme « une organisation maniant la contrainte (...) et qui bénéficie d’une priorité indiscutable à certains égards sur toute autre organisation, à l’intérieur d’un territoire important »5. Durant la guerre entre les royaume, le
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