L'évolution des inégalités sociales en France depuis 1970

Note structurée économie

« Liberté, Egalité, Fraternité », dans la devise même de la France on retrouve la vocation de l’Etat à réduire les inégalités. La redistribution en France est un sujet au cœur des débats politiques actuels ; face à l’augmentation des chiffres de la pauvreté et du chômage, ainsi que des inégalités de revenus et de patrimoine, sans oublier les inégalités sociales, les instances publiques ont un rôle important à jouer et doivent mettre en place de politiques adéquates. Quelles sont donc ces inégalités et comment sommes-nous arrivés à la situation actuelle ? Quel rôle joue l’Etat et dans quelle mesure peut-il intervenir ? Dans une première partie nous traiterons des différentes formes d’inégalité et comment elles ont évolué au cours des 40 dernières années, puis nous verrons quels instruments permettent de les réduire, et enfin nous analyserons l’efficacité réelle des politiques de redistribution menées en France ainsi que leurs limites.

I) Les différentes formes d’inégalités et leur évolution depuis 70.

Les inégalités sont présentes sous plusieurs formes, on observe premièrement des inégalités sur le plan économique, c'est-à-dire au niveau du patrimoine et du revenu. En France, en 2010, le niveau de vie des 10% les plus riches était 3.5 fois supérieur au niveau de vie des 10% les plus pauvres. On note toutefois une amélioration depuis 1970 puisqu’à cette époque le rapport inter-décile était de 4.6. Entre 1999 et 2009, bien que l’écart inter-décile soit resté relativement stable, l’écart relatif entre les plus riches et les plus pauvres a augmenté. En euros constants, c'est-à-dire en retirant l’inflation, on s’aperçoit que pour la première catégorie le niveau de vie a augmenté de 18.2% tandis que pour les plus pauvres il n’a progressé que de 8.4%. Les inégalités de patrimoine en France sont encore plus frappantes : l’AFP note une augmentation des inégalités de l’ordre de 30% entre 2004 et 2011. La médiane des ménages français déclare plus de 150’200€ bruts tandis que les 10% les moins dotés en patrimoine ne déclarent que 2700€ de patrimoine, et les plus riches en déclarent 550’000€. Le rapport entre ces deux catégories est de 205 ce qui est énorme. Les différences deviennent presque ridicules et obscènes lorsqu’on traite du 1% ; alors que la moitié des français se partagent 7% du patrimoine brut des ménages, les 1% les plus riches en détiennent 17%.

Il existe également de fortes inégalités sur le plan social, que ce soit pour l’accès à l’enseignement supérieur ou au monde du travail, de fortes discriminations en termes de sexe, d’âge, ou d’origine sont présentes. Selon Tocqueville, sociologue du 19e siècle, l’accent doit être mis sur ce qu’il appelle l’égalité des conditions, assurant à tous une égale chance d’accès aux positions sociales. Cependant cette égalité est dure à obtenir car la société est ainsi faite, ce que l’on peut voir dans le film de Yamina Benguigui « le plafond de verre », qui montre et dénonce tout l’envers du décor et comment ces inégalités persistent. Bien que l’accès à l’enseignement supérieur pour les étudiants issus de familles ouvrières soit en hausse entre 1991 et 2009, il est toujours relativement bas en comparaison avec les enfants issus de famille de CSP +. En 2009, seulement 39% d’enfants d’ouvriers contre près de 70% pour les enfants de cadre poursuivent leurs études dans le supérieur. Le sociologue Baptiste Coulmont met en évidence un lien de corrélation entre le prénom et la mention obtenue en bac : en 2015 les prénoms Joséphine, Diane et Alban ont obtenu d’excellents résultats, 22% des Joséphine ont obtenu la mention très bien, ainsi que 20% des Diane. De l’autre côté nous avons Cynthia, Nabil et Brandon qui obtiennent les moins bons résultats, seuls 11% de Brandon ont obtenu une note supérieure a 8/20 au bac, et à peine 3% d’entre eux ont eu la mention très bien. Le prénom est le reflet indirect de l'origine sociale, il démontre un milieu culturel et ces résultats soulignent à nouveau les inégalités sociales.

II) Les instruments permettant de réduire les inégalités

Pour lutter contre les inégalités, l’Etat

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