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L'âge d'or de la croissance économique est-il définitivement dernière nous ?

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Par   •  1 Décembre 2022  •  Dissertation  •  1 691 Mots (7 Pages)  •  228 Vues

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L’âge d’or de la croissance économique est-il définitivement derrière nous ?

Introduction

* Analyse des termes

-Croissance économique : définition de Perroux, mesurée par l’augmentation du PIB.

Ici le terme essentiel est « âge d’or de la croissance économique ». L’idée d’un âge d’or est celui d’une période idéale, parfaite qui aurait disparu et que l’on chercherait à retrouver. L’âge d’or de la croissance renverrait donc à une croissance soutenue, possiblement équilibrée, accompagnée de plein emploi notamment, proche de la croissance potentielle mais celle-ci étant élevée. Il s’agit d’une période qui ne peut pas être trop courte et qui servirait de référence.

D’un point de vue historique les Trente Glorieuses semblent incarner spontanément cet âge d’or : période prospère, relativement partagée au moins dans les PDEM, longue et sans crise. Elles appartiennent effectivement à notre passé mais servent encore de référence.

-définitivement : plus de répétition possible de cet âge d’or, nous serions irréversiblement condamnés à ne pas pouvoir revivre une croissance similaire.

-derrière nous : cet âge d’or appartient au passé, il ne serait plus possible de le retrouver ou son équivalent à l’avenir.

* Contextualisation et problématique

-Depuis la crise de 2008 les taux de croissance ralentissent : le rythme de croissance du PIB mondial est passé de 5,3% en 2010 à seulement 2,9% prévus par l’OCDE en 2020. Malgré la IIIe Révolution industrielle on n’observe pas aujourd’hui les niveaux de croissance que l’on a pu observer au cours des Trente Glorieuses (+4,9% mondial d’après Maddison). Le ralentissement touche également désormais les pays émergents.

-Dès lors on peu se demander si sera possible d’expérimenter à nouveau des taux de croissance similaires à ceux des Trente Glorieuses, ou bien si cette période de prospérité appartient désormais irrémédiablement au passé ?

I. Les conditions de la croissance des Trente Glorieuses semblent désormais impossibles à reproduire

II. Le ralentissement contemporain de la croissance semble attester d’un âge d’or dépassé

III. Il est possible d’espérer à nouveau des périodes de croissance soutenues

Développement

I. Les conditions de la croissance des Trente Glorieuses semblent impossibles à reproduire à l’avenir, l’âge d’or serait bien derrière nous

        1. L’âge d’or de la croissance a été permis par un contexte économique exceptionnel qui n’est plus d’actualité

- les destructions de capital ont occasionné des phénomènes de rattrapage inédits. On peut citer le modèle de Solow, il y a un recul sur la courbe de croissance du PIB par tête. C’est très net dans le cas de pays largement détruits comme l’Allemagne ou le Japon (5,68% et 9,29% entre 1950 et 1973 d’après Maddison). En France le stock de capital quadruple sur la période (903 milliards de francs en 1954 contre 3648 milliards en 1979).

-De plus les réserves de main d’œuvre sont importantes grâce à la féminisation du marché du travail, le recours à l’immigration, puis le Baby-Boom. Cela s’accompagne de gains substantiels sur la qualité du travail : allongement et massification de la scolarité. En France le nombre de bacheliers passe de 59 000 en 1960 à 167 000 en 1970.

-la diffusion du tayloro-fordisme d’abord aux EU puis en Europe a également permis des GP* très importants sur cette période : en France tcam de la P* horaire = 5,6% sur la période. Le résidu compose entre 30 et 60% de la croissance de l’époque, en France deux points de croissance sur 5 d’après Denison.

        2. Cet âge d’or essentiellement occidental bénéficiait aussi d’une moindre concurrence internationale

- l’âge d’or concerne essentiellement les pays de la Triade, et encore un peu moins les Etats-Unis. Le Tiers monde de l’époque accède à l’indépendance mais voit sa part dans le CI reculer. Il représente 17% des X mondiales en 1973, la moitié du niveau de 1948. Pour les émergents actuels l’âge de l’or de la croissance est probablement en cours ou à venir, la temporalité n’est pas la même.

- Les pays occidentaux bénéficient d’un cadre international propice : concurrence étrangère limitée dans le cadre d’économies moins ouvertes ce qui permet par exemple des niveaux d’inflation plus élevés. Stabilité des monnaies grâce au cadre de Bretton Woods. Progression malgré tout du commerce international grâce aux accords du GATT. Les ressources énergétiques étaient également abondantes et peu coûteuses : ère du pétrole.

- Ces conditions exceptionnelles en faveur des pays développés ne sont plus reproductibles du fait de l’émergence de concurrents asiatiques (NPIA, Chine notamment) et de l’accentuation de l’ouverture des économies. La question de la compétitivité se pose davantage comme le montre l’évolution des politiques monétaires après 1973 (accord du G7 par exemple, politique de Volcker). Le ralentissement actuel des PVD (Chine, Russie, Brésil, Inde, Afrique du Sud) témoigne d’une insertion plus difficile dans le commerce international et de logiques de croissance parfois fragiles.

II. Le ralentissement contemporain de la croissance semble attester d’un âge d’or dépassé

1.La croissance contemporaine est plus modeste et plus instable que celle des 30 Glorieuses

-Les taux de croissance sont bien plus faibles depuis les années 1970 : dans les séries de Maddison on observe pour la France un tcam de 2,1% entre 1973 et 1998 contre 5,05% pour la période 1950-1973, aux Etats-Unis on passe de 3,93% à 2,99%. Après la crise  de 2008 les taux de croissance demeurent modestes : rarement plus de 2% en zone euro (sauf en 2017), inférieurs à 3% aux Etats-Unis. On observe également un ralentissement de la productivité par exemple aux EU : Gordon tcam de la productivité aux Etats-Unis est passé de 1 ?9% par an entre 1920 et 1970 à un taux compris entre 0,4% et 1% après 1970.

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