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L'illusion Biographique De Pierre Bourdieu

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Par   •  22 Octobre 2014  •  1 638 Mots (7 Pages)  •  4 245 Vues

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L’illusion Biographique de Pierre Bourdieu

Le genre biographique, écrit qui a pour objet l’histoire d’une vie particulière, existe depuis l’antiquité et est souvent utilisé afin de laisser une empreinte de soi, une trace immortelle de son existence. Le personnage biographique y témoigne de sa vie, l’explique, lui donne un sens et au-delà de cela un intérêt. Il perçoit la biographie comme un moyen efficace d’effectuer un bilan de sa vie. Or une vie vu par son propre protagoniste incluse une vision subjective en tout point.

Le texte étudié ici, l’illusion biographique écrit par Pierre BOURDIEU, sociologue et professeur au collège de France, s’intéresse comme l’indique son nom au genre biographique et à ses limites, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’utiliser comme outil aux sciences sociales. BOURDIEU critique la biographie en tant que tel, manquant d’objectivité, faussé par l’intention de structure souvent inapproprié du récit, par la finalité d’apporter une signification et l’identité de l’individu mis en cause. Il utilise le mot illusion, qui signifie fausse perception, tromperie afin de qualifier la biographie qui selon lui manque d’objectivité en analysant le comportement des fondateurs d’une biographie, ici l’enquêteur et l’enquêté, prenant compte de leur vision des réalités et de leurs conditions de vie. Nous nous demanderons en quoi ces thèmes sociaux constituent un obstacle à l’authenticité de la biographie. Ainsi nous nous intéresserons au récit de vie avant de traiter du monde social comme facteur identitaire par le nom propre et la trajectoire de vie

Au début de son article, Bourdieu s’attarde sur la notion « d’histoire de vie » qui est une vision de l’existence éphémère : un passage, une naissance dont la finalité est la mort. Bourdieu décrit cela ainsi : « Ce que dit le sens commun, c'est-à-dire le langage ordinaire, qui décrit la vie comme […] un commencement (« un début dans la vie »), des étapes, et une fin, au double sens, de terme et de but (« il fera son chemin » signifie il réussira, il fera une belle carrière), une fin de l'histoire ». L’histoire se raconte d’un bout à l’autre avec une succession chronologique d’événements, comme un récit. Ainsi cette notion accepte que chaque vie peut-être racontée. Or le fait de raconter sa vie déforme la réalité puisque le récit d’une vie s’inspire toujours au moins du souci de donner un sens au récit ou encore une logique en racontant sa vie : « Le récit autobiographique s’inspire toujours au moins pour une part, du souci de donner sens, de rendre raison ». On sélectionne donc les événements importants et significatifs en créant des connexions propres dans le but d’établir une certaine cohérence, or cela relève d’une création purement artificielle.

Cette histoire de vie est remise en cause par certains auteurs tels que Shakespeare ou Faulkner qui s’intéresse à la notion de « sens de la vie » en abandonnant la structure du roman comme récit linéaire : effectivement, le sens de la vie comme signification et direction est mise en questionnement car pour l'auteur admettre la vie comme une histoire c'est sacrifier à une illusion rhétorique, c'est établir une image simplifié et unique de l'existence, de la vie.

Robbe-Grillet complète cette argumentation en ajoutant qu'on ne peut décrire l'existence comme une ligne lisse et linéaire étant donner qu'elle est selon lui composé d'élément indépendant juxtaposé l'un sur l'autre et n'admettant pas de corrélation l'un a l'autre.

L'individu composant son autobiographie sais qu'il va être jugé même indirectement par son récit de vie. A partir de cela, il est évident que l'individu cherchera même implicitement à plaire à son lecteur ou à impressionner par un récit de vie mouvementé, intéressant ou très fourni. Le discours biographique varie en fonction de son interrogatoire et deux personnes sont alors impliqués, l’enquêté et le sociologue : aptitude de l’enquêté à manipuler la relation à l’insu du sociologue. On peut citer dans le texte : « orientera tout son effort de présentation de soi ou mieux, de production de soi ». On constate donc que le récit de vie n’est pas objectif et facilement manipulable dans son contenu, ce qui est la base de l’écriture.

L'institution du nom propre est attachée a la fonction sociale, d'identification des individus et reconnaissance unique des individus entre eux, il est décrit comme un « point fixe dans une société mouvante » par Ziff. Le monde social, qui tend à identifier la normalité avec l’identité dispose de toutes sortes d’institutions de totalisation et d’unification du moi. En tant qu’institution, le nom propre est arraché au temps et à l’espace : il assure aux individus désignés, par-delà tous les changements biologiques et sociaux, la constance nominale, l’identité à soi-même que demande l’ordre social. Par cette forme singulière de nomination, se trouve instituée une identité sociale durable qui garantit l’identité de l’individu biologique dans tous les champs possibles où il intervient en tant qu’agent. Le nom propre est la forme par excellence de l’imposition arbitraire qui opère les rites d’institution. La nomination introduit

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