L'evolution de la population active depuis deux siecles en France
Dissertations Gratuits : L'evolution de la population active depuis deux siecles en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 25 Mars 2013 • 2 472 Mots (10 Pages) • 1 599 Vues
L’EVOLUTION DE LA POPULATION ACTIVE DEPUIS DEUX SIECLES EN FRANCE
a) Évolution quantitative: du nombre d’actifs à l’activité
● Une croissance irrégulière
Voir Annexe 7
Depuis le début de la Révolution industrielle, la population active a eu tendance à augmenter mais avec des rythmes différents selon les périodes.
Dates Population active (effectifs en millions)
1806 12,8
1901 19,6
1911 20
1931 20,1
1936 19,3
1946 19,3
1968 20,7
1982 23,8
1990 25,3
2004 27,4
Au début du 19ème siècle, repérée dans les concepts actuels, la population active se serait élevée à 12,9 millions de personnes, dont près de 4,5 millions de femmes, soit un peu plus du tiers.
Le nombre total d’actifs augmente durant tout le 19ème siècle, mais de moins en moins rapidement; proche de + O.6 % l’an vers 1800, le taux d’accroissement est inférieur à + 0,3% à l’aube du 20ème siècle. Toutefois, ce ralentissement est surtout le fait des hommes : la part des femmes dans la population active progresse à partir de 1850 pour atteindre 36 % à la veille de la Première Guerre mondiale.
Le diagnostic habituel — l’offre de travail n’a commencé à croître en France qu’au début des années 1960, sous l’effet conjoint du baby-boom et de décollage de l’activité féminine salariée — n’est donc pas exact replacé dans le très long terme.
Durant les années 1910-1960, il y eut un très long palier où la population active resta stable : en 1911, sur un territoire amputé de l’Alsace-Lorraine, le nombre d’actifs est même légèrement plus important que cinquante ans plus tard, en 1962. Par rapport à ce palier, la croissance des trente-cinq dernières années offre bien un contraste saisissant. Mais auparavant, durant tout le 19ème siècle, l’augmentation a également été sensible, faisant passer le nombre d’actifs de moins de 13 millions en 1806 à plus de 20 millions en 1911.
À partir du début des années 1960, la population active progresse donc de nouveau fortement (+ 1 % par an durant les années 1960 et 1970) pour dépasser aujourd’hui 27,5 millions d’actifs (27,6 millions en 2007).
Au 20ème siècle, l’importance relative des femmes dans la population active a d’abord reculé (36 % en 1911, 34 % en 1962), puis elle a véritablement décollé, atteignant 47,2 % en 2007. De fait, au cours des trente-cinq dernières années, le mouvement est net:
a. d’un côté une population active masculine qui plafonne à partir des années 1970 — aux alentours de 14 millions (14,7 millions en 2007)
b. de l’autre un nombre de femmes actives en pleine expansion — moins de 7 millions il y a trente ans, plus de 13 millions aujourd’hui (13,1 millions en 2007).
● Les facteurs explicatifs
Au 19ème siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, le nombre d’actifs augmente régulièrement, bien que de moins en moins vite à partir de 1850; l’augmentation comme son inflexion sont principalement imputables à des facteurs démographiques
De 1910 à 1960-1965, la population active, malgré quelques fluctuations, est stable; l’incidence des taux d’activité (c’est-à-dire des comportements) est, durant ces cinquante années, négative.
Depuis 1965, le nombre d’actifs augmente rapidement, renouant avec la tendance du 19ème siècle, et même la dépassant; en dépit de l’accroissement de l’activité féminine, l’effet des taux d’activité demeure négatif car la vie active se « raccourcit aux deux bouts »; la croissance du nombre d’actifs est donc, pour l’essentiel, due à l’incidence de l’évolution démographique.
Indépendamment de ces variations de longue période, l’offre de travail dépend aussi de variations plus conjoncturelles. La situation du marché du travail et la demande de travail des entreprises incitent les ménages à offrir ou non leur travail. C’est ainsi qu’en période de récession, les chômeurs peuvent se décourager et les inactifs en âge de travailler peuvent ne pas présenter leur offre. La population active se restreint ou n’augmente pas autant que le permettrait la population en âge de travailler.
b) Quel est l’impact sur l’emploi de cette évolution ?
Cette baisse prévue de la population active peut-elle être une chance ou handicap pour l’emploi ? Penser que la baisse de la population active permettra, en termes constants, de libérer le même volume d’emplois ne correspond pas à la réalité des faits (tout comme les départs à la retraite remplacés à l’identique). La relation entre population active, emploi et chômage est complexe.
Déjà, dans les années 60, la croissance de la population active n’a pas entraîné une montée du chômage et dans les années 70, la montée du chômage n’a pas ralenti la croissance de la population active.
La croissance économique, elle, semble par contre au cœur de cette relation.
Le chômage présente également une composante structurelle sur laquelle l’effectif de la population active ne peut pas jouer (rigidités salariales, faibles mobilités, inadéquations entre offre et demande, …).
Ainsi, maintien du chômage et pénurie de main d’œuvre peuvent coexister même en période de baisse du nombre des actifs.
De plus, l’impact du vieillissement de la population active sur la productivité est loin d’être évident car il n’est pas prouvé que la productivité aux âges jeunes soit plus élevée que celle aux âges élevés. De toute manière, les effets de la productivité sur l’emploi sont également ambigus.
La baisse de la population active par accélération des départs à la retraite crée aussi des contraintes financières sur les actifs et les futurs actifs ce qui peut bloquer une reprise de la demande.
Les entreprises comme les administrations ne remplacent pas non plus à l’identique les postes vacants. Donc, la baisse de la population active n’est pas une condition suffisante
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