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L'eau Au Maroc

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Par   •  9 Mars 2012  •  3 780 Mots (16 Pages)  •  1 960 Vues

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L’eau au Maroc

LAOUINA Abdellah

Chaire UNESCO-GN, FLSH, Université Mohammed V, Rabat, laouina@menara.ma

Le Maroc dispose de ressources en eau relativement importantes : le potentiel hydraulique

mobilisable est estimé à 21 milliards de m3 (16 milliards de m3 d’eaux de surface et 5 d’eaux

souterraines). Mais l’appartenance du Maroc aux domaines semi-aride et aride et la croissance

soutenue de la demande en eau sont à l’origine de l'insuffisance des ressources disponibles et

de conflits entre utilisations dans les moments de pénurie. L'eau représente une ressource

insuffisante en comparaison avec les besoins en progression rapide. La courbe de la

mobilisation des eaux va pratiquement plafonner dès 2013, à un moment où la population va

continuer d'augmenter, quoiqu’à un rythme moins rapide.

Les perspectives sont d’ores et déjà difficiles, encore plus si la tendance à l’irrégularité, sinon

même à l’assèchement climatique se confirme. Per capita, la ressource en eau a déjà tendance

à diminuer du fait de la croissance démographique. De 1990 à 2000, les ressources en m3 par

habitant et par an ont baissé de 1200 à 950. D’ici 2020, la ressource ne sera plus que de 632

m3/h/an, à un moment où la demande en eau totale aura atteint le plafond des 20 à 21 km3

d’eaux mobilisables. Le pays descendra au seuil de pénurie (500 m3/h/an) vers 2030.

Comparé aux pays maghrébins voisins qui ont déjà atteint ce seuil, le Maroc a des possibilités

réelles. Mais il va falloir lancer des programmes d’économie et progresser dans l’efficience

d’usage, réviser certaines allocations de ressources, pour répondre aux besoins croissants. Les

choix futurs risquent donc d’être critiques.

Cette situation est sans doute à l’origine des efforts, depuis toujours enregistrés, à travers

l’histoire, pour la maîtrise de l’eau (irrigation des montagnes, palmeraies, khettaras et séguias

des oasis ou du Haouz) ; elle est plus particulièrement à la base de la politique audacieuse

adoptée pour le développement de l’irrigation, en particulier et du secteur de l’eau, en général.

1- L’eau et le développement de l’agriculture irriguée

Une politique de grands barrages a été définie afin de permettre la mise en valeur des plaines

et la production d'hydro-électricité. De grands périmètres sont ainsi nés, et ont permis la

diversification des paysages et des productions de la campagne. A côté de ces grands

périmètres, de nombreux petits périmètres irrigués naissent de l'usage de plus en plus fréquent

des moto-pompes puisant l'eau de la nappe phréatique ou directement des rivières.

Mais la majorité des barrages marocains possède avant tout une fonction de régularisation

inter-saisonnière - le barrage d’Al Wahda sur l’oued Ouerrha est bien sûr une exception de

taille - et ne peut supporter la succession d'années sèches, comme ce fut le cas en 1980-84 ou

en 1990-94. Les eaux souterraines elles-mêmes, ont été mises à rude épreuve et les sources

comme les puits ont vu leur débit baisser de façon significative.

Le potentiel irrigable est estimé à 1,6 millions ha dont près de 900.000 ha en grande

hydraulique et 700.000 ha en petite et moyenne hydraulique. Ce potentiel est relativement

limité, alors que la population continue de croître ; la superficie irriguée pérenne passera de

près de 34 ha pour 1000 habitants actuellement à environ 25 ha pour 1000 habitants en 2020.

En ce qui concerne les réalisations, il faut signaler le décalage persistant entre les superficies

dominées par les barrages (surfaces irrigables) et celles qui ont été équipées et donc

effectivement irriguées. Ce décalage réduit la rentabilité des investissements hydrauliques

majeurs. Ainsi, l’écart entre les surfaces de terres équipées et celles effectivement mises en

valeur est important. De 90 000 ha au début des années 1980, il avait atteint 170 000 ha une

décennie plus tard. Depuis l’an 2000, cet écart a graduellement baissé et tourne aujourd’hui

autour de 154 000 ha.

Un conflit oppose le choix de développement de pôles agricoles régionaux basés sur la

Grande Hydraulique et celui de la réponse aux besoins d'une population rurale disséminée,

pour laquelle il faudrait développer la Petite et Moyenne Hydraulique. Entre les deux choix, la

concurrence est réelle et les conflits d'intérêts difficiles à éviter.

2- Compétition irrigation – alimentation en eau potable

Dans les choix d’affectation intervient l'arbitrage nécessaire entre des allocations diverses de

la ressource, en cas de compétition. L'insuffisance des ressources en eau, résultat des

conditions géographiques du pays, explique en partie seulement les conflits entre utilisateurs.

La très forte progression de la demande ne représente qu'une

...

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