L'automobile Au XXème Siècle
Mémoires Gratuits : L'automobile Au XXème Siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar norine • 29 Janvier 2013 • 2 407 Mots (10 Pages) • 1 058 Vues
L’automobile au XXème siècle
Introduction
Née à la fin du XIXè siècle en Europe, l’automobile s’est progressivement imposée comme le principal mode de transport dans les pays développés pour la circulation des individus et le transport des marchandises : la domination de l’automobile est telle qu’elle représente aujourd’hui 90% du trafic urbain en France. En quelques décennies, l’automobile est devenue accessible à toutes les classes sociales dans les pays développés : on parle ainsi d’une « ère de l’automobile » depuis la deuxième moitié du siècle. L’automobile a en effet largement contribué à de profondes mutations sociales, se faisant un des outils de la liberté individuelle ; elle a également participé à modifier la donne économique en créant une industrie oligopolistique et dynamique.
I - UNE « CIVILISATION DE L’AUTOMOBILE »
A - L’automobile, un des symboles du siècle
• Du miracle à la banalisation
L’automobile a connu une longue gestation avant de voir le jour. Son éclosion à la fin du XIX° siècle est apparue pour beaucoup de contemporains comme un miracle :cf. Tristan Bernard, grand écrivain-humoriste de l’époque (1908) : « Que les voitures, après avoir été si longtemps esclaves et suivantes des chevaux, se soient mises, depuis 15 ans, à marcher toutes seules, voilà un miracle dont beaucoup d’hommes de mon temps ne reviennent pas ! »
Ne connaissant son véritable essor que vers 1900, l’automobile va cependant se banaliser peu à peu au fil du siècle. Ainsi dans les années 1945-1950 les constructeurs européens sortent des modèles originaux, mettant l’automobile à la portée de toutes les bourses : ainsi, au lendemain de la guerre, elle se diffuse vite et devient une auxiliaire indispensable de la vie quotidienne. Dans l’après-guerre, 3 modèles étrangers à vocation populaire : la Volkswagen ( càd la voiture du peuple), la Fiat 500 et la Morris Minor britannique. En France, c’est alors la 2CV Citroën qui suscite l’engouement général : surprenante, elle cultive l’austérité, se veut économe et utilitaire ; beaucoup de Français se reconnaissent en elle, l’apprécient et ne tardent pas à la chérir.
Petit à petit, prépondérance de l’automobile car il n’y a pas vraiment d’alternative.
• L’automobile, objet de culte
Impact de l’automobile comme phénomène de civilisation, principalement dans les pays développés : en témoigne le fait que presque tous les parents habituent leurs garçons à jouer aux petites voitures, faisant de l’automobile un des symboles de la virilité et du monde moderne. Marque de l’automobile dans tous les domaines de la vie économique et sociale : l’obtention du permis de conduire est pour de nombreux jeunes le préalable à une certaine autonomie, la possession d’un véhicule est indispensable pour de nombreuses professions (médecins, représentants de commerce,...).
La civilisation de l’automobile est la plus prégnante aux Etats-Unis : cf. clichés classiques représentant de grandes agglomérations où s’entrecroisent de larges autoroutes, ou images plus insolites avec les drive-in et drive-through dès les années 1920 en Californie ( restaurants, cinémas, etc., sans quitter sa voiture). En 1995 dans l’agglomération de Los Angeles, 13 millions de véhicules pour 14 millions d’habitants.
Différence de développement USA-Europe car l’appréhension culturelle du produit est différente : pour l’Europe, l’automobile est traditionnellement un produit d’élite ; pour les USA, l’automobile est intégrée dans le projet démocratique, d’où la production en masse :cf. entre 1908 et 1927, production en 15 millions d’exemplaires de la célèbre Ford T, rigoureusement identiques et noires, avec un prix de vente divisé par 3 en une dizaine d’années. Dans les pays en développement, la route a de la même façon un rôle démocratique essentiel : elle est à la fois instrument de désenclavement, vecteur de progrès et moyen de renforcer la cohésion nationale : cf. importance et poids socio-économique des camionneurs dans le Tiers Monde.
Dès le début du XXè siècle, rôle du sport automobile , qui s’est imposé comme un grand spectacle attirant les foules et suscitant ses héros. Retombées techniques et commerciales positives : courses ont permis de populariser l’automobile, de stimuler son marché et de tester de nombreuses innovations. Même impact des revues automobiles.
Portée symbolique très forte de l’automobile, passée du statut de véhicule familial à celui de véhicule personnel symbole de la liberté individuelle ( cf. souvent 2 véhicules par foyer) : selon un sondage récent, 88% des automobilistes français considèrent l’automobile comme « un élément important de leur liberté de vie ». L’automobile permet en effet une diversification des relations, des loisirs,...Aussi notion de commodité car souplesse dans usage de l’automobile. Fonction symbolique essentielle : « Dans la voiture, tout est rêve et symbolisme : de confort, de puissance, de prestige, de vitesse. A l’usage pratique se superpose la consommation des signes. Elle condense les efforts pour sortir du quotidien, y réintégrant le jeu, le risque, le sens » ( Henri Lefebvre, La Vie Quotidienne dans le Monde Moderne).
B - Le bouleversement de l’espace-temps et la réaction des Etats
• L’effet structurant de l’automobile sur l’espace et le temps
Dans l’habitat, l’automobile a favorisé l’extension spatiale des banlieues et la périurbanisation : passage d’un centre-ville à la taille du piéton à une agglomération à l’échelle de l’automobiliste : cf. aux USA, l’automobile est un instrument de l’organisation du territoire : le maillage routier plus lâche à l’Ouest du 100° méridien marque la différence Est-Ouest. Extension spatiale des agglomérations en 2 temps :
- Etalement des banlieues avec prolifération de l’habitat pavillonaire ; l’automobile a permis le zonage : différenciation des zones résidentielles, zones d’activités et zones commerciales.
- Cette périurbanisation permet la conciliation d’une résidence à la campagne et d’un travail en ville, d’où des déplacements
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