Fiche De Lecture - La Société Translucide d'Augustin Landier et David Thesmar

La société translucide

(Augustin Landier, David Thesmar, 2010, Fayard)

L’horlogerie des règles

Pourquoi réglementer l’économie de marché ? Comment empêcher l’installation de monopoles ?

Il faut transcender les clivages dépassés entre néo-classiques et keynésiens afin d’en effectuer une synthèse : Le dynamisme de nos économies modernes repose sur l’innovation et le droit de la propriété intellectuelle mais ne peut se passer des lois anti-trust, car, à l’opposé des situations monopolistiques, la concurrence permet de stimuler l’activité, l’emploi et la production.

Nuance : en situation de monopole, les brevets et les droits de propriété industrielle permettent de rentabiliser les investissements en R&D. Il ne s’agit pas forcément de lutter contre une concurrence « effective », mais contre une concurrence « potentielle » (on ne se situe pas dans le présent mais dans l’anticipation).

Monopole « naturel » : Ils apparaissent quand le réseau est onéreux à exploiter (coût fixe) : les rendements y sont croissants, les économies d’échelles y sont importantes et le coût marginal d’une unité supplémentaire produite est faible. Ils souffrent cependant d’inefficience due à leur nature monopolistique : la firme est peu encline à innover et à améliorer son offre.

Théorie de la régulation : La possibilité de faire des profits et le jeu de la concurrence permettraient une meilleure gestion, une meilleure allocation des ressources par les enchères.

Analyse économique et comportements individuels

Les comportements humains ne peuvent s’harmoniser en l’absence de règles (sanctions pénales, amendes). Arthur C. Pigou explique que la limitation voire suppression d’externalités négatives peut se faire par les taxes (ex. La taxe carbone internalise les externalités liées aux émissions de CO2).

Le but est de faire s’accorder bonheur privé et bonheur social par les incitations.

Le bonheur, justement, toujours d’après Pigou, et Veblen, est estimé par l’individu de manière relative aux autres. Ce qui est confirmé par le (double-)paradoxe d’Easterlin dans les années 90, montrant une évolution non-proportionnelle du bonheur et du PIB per capita.

On a cependant évoqué un double paradoxe puisque cette étude a été nuancée récemment montrant une corrélation positive entre niveau de vie et bien-être déclaré, portant un coup au mouvement décroissant.

Paul Romer : Education et R&D ont des externalités positives qui en font des facteurs de croissance ; il faut donc accroître les investissements dans ces domaines pour un pays s’approchant de la « frontière technologique ».

Les droits de propriété sont donc centraux : ils doivent récompenser l’inventeur mais également ne pas empêcher la diffusion et l’accumulation des connaissances. On préconise ainsi de dédommager les inventeurs financièrement puis de mettre à disposition les découvertes.

Le paternalisme moderne

Il s’agit de refonder l’Etat-providence en comblant les imperfections du marché par la

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