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Etude de cas Economie Allemagne / France

Dissertation : Etude de cas Economie Allemagne / France. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2017  •  Dissertation  •  1 700 Mots (7 Pages)  •  816 Vues

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Magali Marçais

« 12 millions de pauvres : l’échec du modèle allemand », à la une du site Mr Mondialisation, proche du parti progressiste et anti-austérité Die Linke, tandis que début 2016, la rubrique économie du Monde titrait que la croissance allemande était à son plus haut depuis 4 ans.

Ces deux titres antagonistes prouvent qu’il existe une fascination française pour le modèle économique allemand. Tantôt plébiscité, tantôt abhorré, sa mutation au cours des quinze dernières années interpelle et on se demande comment l’Allemagne a réussi sa consolidation budgétaire tout en s’interrogeant sur les conséquences sociales.

A travers l’article précédemment cité du Monde et de l’article « Réforme du marché du travail : le succès des lois Hartz » paru sur le site infra.org, nous analyserons la nouvelle politique structurelle mise en place par l’Etat allemand : rôle de l’Etat, réforme du marché du travail, gestion du chômage, de l’inflation.

Puis dans une seconde partie, à travers le texte de Mr Mondialisation et l’article « Allemagne : élève très sérieux mais manque criant d’investissement » paru dans Libération, nous étudierons les conséquences de cette cure d’austérité ainsi que les conséquences à court et moyen terme sur les agents économiques.

« L’Allemagne : l’homme malade de l’Europe », ainsi titrait la plupart des articles économiques ayant pour sujet l’économie allemande en 2002. Avec un chômage de plus de 10 %, l’Etat allemand se devait d’entamer une véritable mutation pour répondre aux exigences de la communauté européenne et le respect des 3% de déficit public exigé par Maastrich.

La policy mix keynésienne semblait  éprouvée, l’inflation ne cessait d’augmenter tout comme le taux de chômage ce qui remettait également en cause la courbe de Phillips et appellait donc la réflexion sur comment maitriser l’inflation tout en baissant la courbe du chômage. M Schröder, chancelier allemand, décide alors de faire appel à un entrepreneur du privé : M. Hartz pour lui présenter un ensemble de mesures qui rétabliront l’équilibre budgétaire allemand : « l’agenda 2010 ».

Hartz établit en priorité 4 lois et une première mutation s’opère quant au rôle de l’Etat. Celui-ci ne répond plus à la typologie de Musgrave et voit son rôle de redistributeur pour réduire les inégalités sociales et partager les richesses, amoindri tout comme son rôle de régulateur des marchés et de producteur de services de biens collectifs. Cette réforme structurelle est avant tout industrielle, l’Etat allemand doit être le correcteur des rigidités qui entrave le bon fonctionnement du marché du travail, favoriser les restructurations et ainsi créer un choc de compétitivité.

Loin d’une énième politique de relance massive, M. Schröder choisit d’inscrire ce renouveau dans la lignée des néo- classiques. En effet, les 4 lois de Hartz, décrites dans l’article, suivent la théorie du dogme libéral :

  • Loi n°1 : le chômeur doit prouver que l’emploi n’est pas acceptable sous peine de dégressivité de son indemnisation.
  • Loi n°2 : abaissement des charges voire suppression pour les mini-jobs afin de limiter le travail au noir, accès facilité au statut d’autoentrepreneur,
  • Loi n° 3 : restructuration de l’Office fédéral de l’Emploi,
  • Loi n° 4 : durcissement d’attribution et limitation à  12 mois de l’allocation chômage ; mise en place par les communes et les associations d’emploi à 1 € / heure ; mesures de soutien à la formation.

Ainsi une politique active de l’emploi  est désormais menée et centrée sur l’offre. En effet, dans ce nouveau contexte,  M. Schröder puis Mme Merkel mise sur une réduction du chômage permise par un meilleur fonctionnement du travail, libéré de ses rigidités. De plus, l’Etat allemand réduit la pression fiscale, comme préconisé par les économistes de l’offre afin d’éviter la stagnation de la productivité et le découragement à l’investissement.

Ainsi cet ensemble de mesures, menées depuis 2002, n’a pas ramené la concurrence pure et parfaite qui permettrait au marché du travail de s’autoréguler mais l’Allemagne a créé un nouveau contexte macroéconomique, basé sur les postulats de Say et sa théorie des débouchés. Ce paradigme mise tout sur l’offre et les mesures allemandes ont redonné confiance aux offreurs : le nouveau marché du travail est moins rigide, simplification à l’ embauche et au licenciement sans oublier que les allègements de charges ont permis de rétablir la compétitivité.

En effet, comme l’indique l’article Du Monde, la croissance n’a jamais été aussi forte depuis 4 ans, la prévision de croissance pour 2016 est annoncée à hauteur de 1,8 %, le chômage est à son niveau naturel et la balance commerciale  est excédentaire.  Pour atteindre ce carré magique, propre à Kaldor, l’Allemagne a choisi non seulement une politique industrielle mais aussi une consolidation budgétaire forte. L’Etat a coupé dans ses dépenses, notamment sociales, et appliqué un autre dogme néo-classique, à savoir celui du monétariste Friedman. Une politique monétaire de neutralité, préservant ainsi de l’inflation a été mise en place.

Cependant pour s’inscrire dans le parfait carré magique, l’Allemagne a également du relancer sa consommation intérieure. Ce fut chose faite en 2015 comme précise à nouveau le journaliste puisque la consommation intérieure a soutenu l’économie allemande tout au long de 2015. Donc, malgré un transfert de charges sur les ménages, le choix de l’Allemagne de se baser sur le postulat de l’offre  et de l’alléger d’un maximum de contraintes a redynamisé l’Entreprise, suscité des embauches et permis ainsi aux agents économiques de consommer.

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