Emile DURKHEIM, Le Suicide
Commentaire d'oeuvre : Emile DURKHEIM, Le Suicide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fernandaotzf • 5 Avril 2015 • Commentaire d'oeuvre • 4 121 Mots (17 Pages) • 861 Vues
Emile DURKHEIM, Le suicide. Etude de
sociologie, Paris, PUF, 2013 (1897)
Introduction
David Emile DURKHEIM nait en 1858 et meurt en 1917. C’est un sociologue français considéré,
avec WEBER, PARETO et SIMMEL, comme un des pères fondateurs de la discipline sociologique en France.
Né dans une famille de rabbins d’origine modeste, il est le 4e enfant de la fratrie. Il entre à l’école à
Normale supérieure où il obtient un agrégat de philosophie. Par la suite, il enseignera le droit et la
philosophie avant de se mettre à étudier la sociologie et à en rédiger des ouvrages. Il tire ses influences
du courant positiviste d’auguste comte mais s’inspire aussi de philosophes. Premier grand sociologue
empirique, il se questionne en général dans ses œuvres sur le lien social, dans le but d’être utile à la
société. Il développe l’importance du collectif. Ces trois œuvres majeures sont De la division du travail
social en 1893, Les règles de la méthode sociologique en 1895 et Le suicide en 1897.
Nous étudierons ici Le suicide, ouvrage publié en 1897. L’auteur y met en avant les notions
d’intégration et de régulation en étudiant le suicide comme fait social, de façon sociologique et non
purement psychologique. Dans son œuvre, il montre l’importance du collectif (« La société n’est pas une
simple somme d’individu mais […] une réalité spécifique qui a ses caractères propres ») dans cette
décision exclusivement individuelle qu’est le suicide mais aussi le poids des normes et de leur
incorporation. Les trois facteurs évoqués par l’auteur comme faisant variés le suicide sont le sexe, l’état
civil et la religion.
A sa parution, le suicide ne connait pas le succès attendu par son auteur et est même rejeté par
des psychiatres pour qui le suicide était, non un fait social, mais une maladie mentale. Il s’agit d’une des
premières études appuyées sur des données statistiques et met en évidence, à travers une approche
matérialiste, la force différente selon l’environnement socio-culturel. Méthodologiquement, il applique,
dans le suicide, ce qu’il a rédigé dans son ouvrage Les règles de la méthode sociologique en 1895. Il met
donc en application, dans le suicide, se propre théorie méthodologique.
Dans l’ouvrage ici, la préface est rédigée par le sociologue français Serge PAUGAM, né en 1960,
s’intéressant entre autre au phénomène d’intégration.
Ainsi, nous poserons donc la problématique suivant : Dans quelles mesures DURKHEIM montre-il le
suicide comme fait social, à la fois individuel et collectif, et non plus comme une maladie mentale ?
I. Une définition progressive
II. Le suicide comme fait social
III. Trois types de suicide
a. Définition
b. Acte volontaire, réfléchi et conscient
a. Un phénomène général
b. Un phénomène relativement régulier
a. Egoïste
b. Altruiste
Exposé Grande question de sociologie 12/02/2015
c. Anomique
Il nous faut dans un premier temps définir les notions clés utilisées dans l’ouvrage :
Fait social : « toute manifestation de la réalité humaine ayant une dimension collective et
revêtant une certaine régularité », exemples de la famille nucléaire, la délinquance juvénile, le
salariat, la monnaie → s’imposent à l’individu, lui sont extérieurs, opposition avec les
phénomènes psychiques
Anomie : « désordre, violation ou absence de loi », « carence ou déficience de règles sociales
communément acceptées, de sorte que les individus ne savent plus comment orienter leur
conduite »
Intégration (degré d’integ) : « Etat ou processus d’insertion d’individus ou de groupes dans un
même ensemble […] acquérant ainsi un minimum de cohésion » → « l’intégration est garante du
fonctionnement même de la société ; son insuffisance débouche sur l’anomie, l’égoïsme et le
suicide »
Régulation : « Ensemble de règles formelles et informelles qui assurent un certain mode de
fonctionnement de l’activité sociale » → action régulatrice chez DURKHEIM : autorité sociétale
légitime qui modère les désirs, les passions, les sentiments et les actions et à laquelle chacun
obéis. → « la société est aussi un pouvoir qui règle […] les sentiments et les activités des
individus »
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