Dossier De Pratique Professionnelle: présentation du cadre institutionnel

PRESENTATION DU CADRE INSTITUTIONNEL

J’ai choisi la pratique de l’entretien de renouvellement de contrat d’hébergement car elle me paraissait complexe et également car elle fait partie intégrante du métier d’éducateur spécialisé. De plus elle est, il me semble, un lieu de prise de décisions importantes.

La résidence sociale accueille des personnes de plus de 25 ans avec ou sans enfant et des jeunes de moins de 25 ans avec enfants. Ils présentent des difficultés sociales de nature différente. Malgré les différences de profil rencontré, un même besoin les oriente vers cette structure, celui de retrouver un logement.

La mission des professionnels est à la fois de prévenir, comprendre et lutter contre l'exclusion, favoriser le lien social ainsi que l'accès à un habitat adapté aux besoins des personnes, mettre en œuvre le droit au logement pour les personnes ainsi que les aider à tendre vers l'autonomie si possible. Les principaux outils utilisés par les professionnels pour répondre à cette demande sont le contrat d’hébergement et son renouvellement. Cette pratique professionnelle s’inscrit dans une démarche éducative avant tout. Le passage dans cette résidence sociale permet aux personnes de se poser et d’acquérir des outils qui leur serviront dans leur futur logement. Le besoin d’écoute est primordial chez ces personnes qui sont fragilisées par leur vécu. Posséder leur logement restait leur seul moyen de se sécuriser face à ce qu’elles pouvaient vivre, il constituait leur dernier bien.

L’ENTRETIEN DE RENOUVELLEMENT DE CONTRAT D’HEBERGEMENT, UNE PRATIQUE PROFESSIONNELLE

Effectuer un entretien dans un bureau était inconnu pour moi, je pensais qu’il me serait compliqué d’instaurer une relation dans un cadre aussi formel. Néanmoins, la présence d’une table ronde permettait de n’écarter personne lors de ce temps, chacun avait une place tout aussi importante qu’une autre.

Avant l’entrée dans les lieux, un contrat tripartite est signé entre le ménage hébergé, le référent social de celui-ci et un travailleur social de la résidence. Il s’agit d’un contrat régissant les modalités de l’hébergement proposé. Il y est stipulé que l’objectif de cet hébergement est de permettre la mise en place d’un projet afin de mener à terme des démarches nécessaires à un relogement. Il permet également une mise à l’abri, un temps donné, de ces personnes. L’engagement des personnes hébergées et leur participation active à la recherche d’un logement adapté sont mentionnés également. Il s’agit également d’un entretien tripartite, constitué des mêmes personnes qu’à la signature du premier contrat. Il définit des objectifs précis que les différentes parties signataires du contrat auront à réaliser. Il conditionne la poursuite de l’hébergement dans la structure.

Cet entretien s’effectue une fois par mois dans le bureau des éducateurs. La courte durée de ces contrats permet aux usagers, pour qui se projeter dans l’avenir est parfois difficile, de voir se concrétiser des objectifs sur un court terme. Cela semble plus concret pour eux et le fait de pouvoir constater au fil des mois une avancée contribue à leur redonner confiance. L’usager est responsabilisé, il est maître de sa situation et de son avancée mais reste accompagné dans cette démarche de relogement. Je m’engage avec les personnes présentes à respecter ce contrat. Les personnes présentent avancent avec le même objectif final qui est le relogement.

Les objectifs de cet entretien sont divers. Avant tout, il permet de faire un point avec les personnes sur leur hébergement afin de savoir comment elles se sentent et si elles ont rencontré des difficultés particulières lors du mois qui vient de s’écouler. Ainsi cela me permet également de maintenir un lien avec celles-ci car, dans cette structure où aucun lieu n’est collectif, la création de lien est parfois difficile. Ce dernier point m’a déstabilisé car en effet je ne me sentais pas légitime face à certains usagers lors des entretiens du fait des rares échanges entretenus avec eux.

Avant l’entretien, je revoyais la situation de l’usager, les objectifs précédemment fixés ainsi que les nouveaux éléments qui peuvent être apparus durant le mois. Dans certains cas, je trouvais nécessaire de travailler des points de la situation de l’usager en amont avec son référent social. Ce travail permet de réunir des informations et de se fixer des points essentiels à aborder lors de l’entretien avec l’usager. La première étape lors de l’entretien consiste à ce que les professionnels évaluent l’avancée des objectifs précedement fixés avec la personne et de ce fait, l’évolution de la situation de celle-ci. L’accompagnement social rejoint ce principe de « faire avec la personne » et non « faire pour la personne ». L’usager doit s’engager à respecter et à réaliser les différents objectifs qui sont fixés d’un commun accord. D’un point de vue éducatif, j’essayais de lui redonner le rôle principal de sa situation et de l’amèner à développer une autonomie de réflexion sur celle-ci. J’avais tendance lors des premiers entretiens, avec le souhait de bien faire, à diriger la personne vers ce que je pensais être le mieux pour elle. Je me suis rendue compte par la suite qu’elle ne percevait pas toujours cela comme de la bienveillance mais plutôt comme un trait de caractère directif qui pouvait être perçu comme infantilisant.

Certains entretiens m’ont déstabilisés car je ne percevais pas comment je pouvais accompagner des personnes dans leur démarche de relogement alors qu’elles ne payaient plus leurs loyers. Comment entretenir un accompagnement efficace et une relation de confiance avec la personne hébergée quand l’éducateur porte aussi la casquette de gestionnaire ? Comment mener un entretien d’accompagnement lorsque la personne ne paye plus son loyer depuis 3 mois, que sa place dans la structure est en péril et qu’il revient à l’éducateur de prendre une décision ? Je devais alors débuter mon entretien en leur rappelant qu’effectuer cette démarche était le premier acte qui permettait de conserver son logement. Au début, je ne savais pas comment aborder le sujet par peur de bloquer l’usager dans une relation qui était en train de se créer. J’étais

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