Croissance et globalisation financière
Dissertation : Croissance et globalisation financière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chacha05 • 18 Octobre 2016 • Dissertation • 2 125 Mots (9 Pages) • 1 882 Vues
Dissertation d’économie : Croissance et globalisation financière
« Quand je regarde les marchés financiers, je vois une situation sérieuse qui me rappelle la crise que nous avons eue en 2008 » annonçait Georges Soros, célèbre spéculateur, début janvier durant un forum d’investisseurs au Sri Lanka. Sept ans après l’effondrement financier, la menace d’une crise infiniment plus grave hante l’économie mondiale et notamment européenne.
En 2015, le PIB chinois a augmenté de 6,9%, le pire indice de ces 25 dernières années. En 2016, la croissance de l'économie chinoise devrait atteindre 6,5 à 7% bien loin de ses anciens 10%. La panique commence à se faire sentir et la bourse de Shanghai connaît d’importants soubresauts depuis le début de l’année. De plus, la globalisation financière, processus de constitution d'un marché mondial des capitaux circulant librement débuté à la fin des années 1970 caractérisée par les « 3D » (décloisonnement,désintermédiation, dérégulation) d’Henry Bourguinat, accroît la propagation des risques. Les autres indices mondiaux sont désormais très influents et la volatilité des marchés s’accroit. Or, dans le même temps, l’économie réelle est en progrès très lent voire en berne depuis ces dernières années. La croissance économique, c’est à dire l’accroissement à long terme de la production, semble aujourd’hui être en déconnexion des cours des actions des entreprises. La décision de déréguler les marchés dans le cadre des « 3D » en développant des innovations financières et des nouvelles technologies est d’ailleurs remise en cause face à cette perte de contrôle. En effet, les mesures de moins en moins conventionnelles prises par les acteurs financiers peinent à relancer l’activité réelle délaissée au profit de la sphère financière. Mais alors, la déconnexion entre sphère financière et sphère réelle est-elle devenue telle qu’on ne peut plus attendre d’effets positifs de la globalisation? Les marchés sont-ils devenus hors de contrôle ?
Nous verrons dans un premier temps que la globalisation financière a des effets positifs sur l’économie mais sous certaines conditions puis nous aborderons la nécessaire re-régulation de celle-ci face aux risques qu’elle engendre.
I) Un poids trop important de la finance dans l’économie pour assurer une croissance durable
Dans le cadre de la mondialisation, la globalisation financière était un passage obligé pour favoriser les échanges de capitaux, les innovations financières et la financiarisation de l’économie en général. Cependant, la possibilité de gains rapides a développé les investissements spéculatifs et il y a aujourd’hui dichotomie entre le désir de rentabilité à court terme des investisseurs et les besoins à long terme des entreprises.
A) La globalisation financière devrait être source de croissance
Dans un premier temps, la finance globalisée devait engendrer une efficience accrue des marchés et une plus grande dispersion des risques induits par les opérations financières. En effet, avec le développement de nouveaux instruments financiers à terme comme les produits dérivés, les agents économiques se voyaient plus protégés de l’instabilité des cours.
La globalisation financière sur le plan mondial devait aussi permettre une meilleure allocation du capital. Les transferts d’épargne devaient s’effectuer des pays riches, à forte épargne, et donc à rapport capital/travail élevé, vers les pays pauvres, en pénurie d’épargne et disposant d’un ratio capital/travail plus faible. Les mouvements internationaux de capitaux étaient supposés réduire les inégales dotations en facteurs de production. Les effets attendus étaient donc particulièrement vertueux pour les pays en développement : baisse du coût du capital, investissement accru, gains de productivité, décollage économique et croissance plus forte.
La finance globale devait aussi permettre un plus grand choix de placement ou de financement pour des coûts plus faibles du fait de la concurrence.
Cependant dans les faits, la globalisation financière n’atteint pas tous ses objectifs. Certes, elle a permis de développer les échanges de capitaux mais de manière inégale. L’essentiel des flux de capitaux s’opère entre les pays industriels et non pas des pays du Nord vers ceux du Sud. Depuis le début des années 2000, les pays émergents, et en particulier les pays de l’OPEP et la Russie, mais aussi la Chine sont les plus gros exportateurs d’épargne, surtout en direction des pays du Nord (Etats-Unis principalement). Ce paradoxe a été mis en exergue par Lucas et Romer.
De plus, la priorité donnée à la finance a poussé les investisseurs a chercher des placements toujours plus rémunérateurs et plus risqués au détriment de la sphère réelle.
B) Mais donne lieu à une déconnexion de l’économie réelle et l’économie financière
En effet, on assiste depuis plusieurs années à un essoufflement des investissements productifs de la part des entreprises. Celles-ci préfèrent se verser des dividendes plutôt que de faire des mises en réserves pour des investissements futurs. Pour augmenter leur taux d’autofinancement, elles compriment leurs coûts salariaux ce qui vient freiner le pouvoir d’achat des consommateurs et in fine leur consommation. Il y a ici un cercle vicieux qui se met en place puisque si la demande baisse, l’offre doit suivre. Or, moins d'offre signifie moins de production. Il y a donc une baisse de la croissance et plus de problèmes d’emplois alors que les marchés boursiers peuvent exploser (les entreprises placent leur économie).
La globalisation financière, comme nous avons pu le voir avant, s’est aussi faite par le développement de nouveaux instruments supposés couvrir les risques liés aux opérations financières. Cependant, étant achetables n’importe où et par n’importe qui pour des
sommes souvent faibles, ces produits sont devenus très spéculatifs développant des aspects très déstabilisants. Les investisseurs les achètent puis les revendent sur les marchés pour réaliser une plus value importante. Leur prix peut donc être totalement déconnecté de la sphère réelle. Ces produits initialement prévus pour couvrir les risques d’instabilité se retrouvent à renforcer l’instabilité. Par exemple, les CDS ( crédit défaut swap ) crées pour couvrir les risques de défaillance
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