Cours d'économie: la politique économique conjoncturelle

ÉCONOMIE - CHAPITRE 6

La politique économique conjoncturelle

La politique conjoncturelle est une politique qui vise à agir à court terme sur les déséquilibres d’une situation économique.

1. LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE CONJONCTURELLE

A. LE CARRÉ MAGIQUE DE KALDOR

L’économiste britannique Nicolas Kaldor a représenté graphiquement la réalisation des objectifs de la politique conjoncturelle. Les 4 objectifs sont :

• Une croissance que l’on qualifie de croissance économique forte (la + durable possible)

• Amélioration de la stabilité du prix (faire baisser le taux d’inflation)

• Le plein emploi, en réduisant le taux de chômage.

• Atteindre l’équilibre au niveau des échanges extérieurs en améliorant le solde de la balance des transactions courantes.

En rejoignant les points, on obtient un quadrilatère qui représente d’autant mieux une situation économique favorable, qu’il est proche du carré.

Ce carré est dit magique puisqu’aucun pays n’est en mesure d’atteindre ces 4 objectifs en même temps, car il ne sont pas compatibles entre eux, certains étant même contradictoires. Il est donc nécessaire de hiérarchiser les objectifs afin de définir ceux qui seront prioritaires pour la conduite de la politique conjoncturelle.

B. POLITIQUE DE RELANCE ET POLITIQUE DE RIGUEUR

• LA POLITIQUE DE RELANCE

La politique conjoncturelle est mise en place après une analyse de la situation économique du pays, en fonction de l’objectif recherché on distingue politique de relance et politique de rigueur (politique d’austérité).

La politique de relance, d’inspiration keynésienne, à un objectif de stimulation de la croissance et de lutte contre le chômage.

Selon le principe keynésien, en période de ralentissement de l’activité économique, l’état doit relancer la demande (relancer la consommation et l’investissement) pour stimuler l’activité économique MAIS LA HAUSSE DE LA DEMANDE peut se traduire par l’inflation si la production n’augmente pas suffisamment.

De plus une partie de la demande peut se porter sur des importations, ce qui déséquilibre la balance courante.

• LA POLITIQUE DE RIGUEUR

Elle a pour objectif la maitrise de l’inflation et l’amélioration du solde de la balance commerciale. La rigueur peut se traduire au niveau budgétaire (baisse des dépenses de l’état) elle peut se traduire aussi par une rigueur salariale (freinage de la croissance et des salaires) et elle peut se traduire également au niveau monétaire (augmentation des taux d’intérêts qui ralentissent les crédits et investissements).

Ces mesures de rigueur ont l’effet inverse de la relance par la demande, c’est à dire qu’elle se traduit par une baisse de la consommation, ralentissement de la croissance va diminuer la croissance et faire augmenter le chômage.

2. LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE

1. LES PRINCIPES

La politique budgétaire est un instrument de la politique conjoncturelle, elle vise à agir sur le court terme par l’intermédiaire ou avec comme instrument le budget de l’état. C’est à dire, les dépenses publiques et les recettes fiscales. Cette politique budgétaire peut être orientée vers une relance de la demande, on parle alors de politique budgétaire de la relance. Il s’agit alors de relancer la demande en augmentant les dépenses publiques, ou en baissant les impôts. La politique budgétaire peut être orientée vers une politique budget de rigueur, qui vise à assainir l’économie, par le désendettement de l’état (baisse des dépenses publiques, et/ou augmentation des prélèvements obligatoires).

B. LES MÉCANISMES

1. L’effet multiplicateur

Le multiplicateur budgétaire nommé effet multiplicateur est un concept énoncé en 1936 par l’économiste jean markeiz, il a permit de justifier les politiques budgétaires de relance : une augmentation du déficit budgétaire (par l’accroissement des dépenses publiques ou la baisse de la fiscalité) entraîne une variation amplifiée de la demande et donc de la production nationale. Le multiplicateur peut agir par le biais de dépenses publiques, c’est à dire que l’état remplace l’investissement productif défaillant des entreprises privées, par des investissements publics.

Le multiplicateur peut aussi agir par une baisse d’impôts, qui va redonner du pouvoir d’achat aux ménages, et relancer ainsi la demande.

2. Le rôle de stabilisateur automatique conjoncturel du déficit budgétaire

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