Concept de Polanyi

Economy Theory and Globalisation

KARL POLANYI

Présentation :

Né en le 25 octobre 1886 à Vienne en Autriche-Hongrie, Karl Polanyi était un économiste socialiste. Il est mort le 23 avril 1964 à Pickering au Canada.
Figure intellectuelle du socialisme, Karl Polanyi a pour idéal un socialisme démocratique, où les activités seraient soumises à une réglementation politique de la société conformément aux exigences de la « Liberté dans une société complexe »
Il soutient le socialisme laïc même si dans les années 1920 il se convertit au christianisme par conviction politique (marxiste occidentale chrétienne), où il voit une forme de social-libéralisme autonomiste et anticipateur et une démocratie sociale moderne.

En 1908 il fonde le Cercle Galilée qui regroupe des étudiants progressistes de l’université de Budapest. Ce cercle a pour but de lutter contre le l’illettrisme au sein des classes populaires, puis se positionne comme antimilitariste durant la première guerre mondiale durant laquelle Karl Polanyi était officier.

En 1933, lors de la monté du Nazisme, Karl Polanyi émigre à Londres où il enseigne l’histoire économique. Il rencontre une communauté qui allie à vision chrétienne une sympathie envers l’Union Soviétique, menant alors au « Symposium Christianisme et Révolution Sociale ».
C’est en 1940 qu’il accepte l’offre d’enseignant d’économie politique dans le Vermont aux Etats-Unis, expérience qui va le mener à écrire son principal ouvrage : The Great Transformation en 1944

The Great Transformation :

L’ouvrage étudie la logique économique de l’Occident depuis les débuts de la modernisation agricole anglo-saxonne (XVème siècle) jusqu’au début de la Seconde Guerre Mondiale. Cela se rapporte donc aux origines politiques et économique de l’effondrement de la civilisation du 19ème siècle, ainsi que de la grande transformation que cela a provoqué. Cela amène donc la question de l’origine de la société occidentale de la deuxième moitié du 20ème siècle.

On observe 2 thèses :

• L’économie de marché libre n’est pas simplement un trait de la nature humaine, mais une construction socio-historique. En 1830 le marché économique est conçu comme une entité à part entière, obéissant alors à des lois fixes et indépendantes des cultures humaines
• Les interventions de l’Etat sont des réactions politiques spontanées face aux dérégulations du marché.

Dans son essai, Karl Polanyi montre que la révolution industrielle ne résulte pas seulement des innovations techniques, mais des ruptures sociales provoquées par l’usine et le concept même du marché libre. L’auteur pense alors que la mécanisation des usines nécessite la création d’un marché libre où les marchandises et le travail seraient disponibles mais pourraient aussi s’écrouler à tout moment.
Pour lui la civilisation du 19ème siècle possède 4 institutions : le système d’équilibre, l’étalon-or international, l’Etat et le marché auto-régulateur. Ce dernier est la source et la matrice du système.
Karl Polanyi remarque aussi que la terre, le travail et la monnaie sont devenus des marchandises, or par essence des marchandises sont des choses qui peuvent être produites et vendues, ce qui n’est pas le cas pour ces 3 derniers.
Vient alors la question d’un marché auto-régulateur, une utopie pour l’auteur pourtant quelque chose de fondamental. Pour que ce dernier puisse se mettre en place, la société doit se modifier, notamment par le désencastrement de l’économie et de la technique. Les sphères de production et de distribution des biens ne seraient plus sous le contrôle politique et social, mais aux mains des intérêts privés. Pourquoi cela est une Utopie ? D’un part parce que cette théorie repose sur le faire d’avoir une économie autonome, ce qui n’est pas le cas, d’autre part parce que le cout social serait trop important, la société voudra se protéger pour conserver l’homme et la nature ainsi que l’organisation productive, notamment par l’augmentation des couts de la protection sociale.

En outre, il désigne le marché autorégulateur comme fondamental et démontre à partir de là que l'autodestruction de la civilisation était inévitable en raison d'une certaine qualité technique de son organisation économique. Selon lui, une institution, je cite, "ne pourrait pas exister de manière durable sans détruire la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l'homme et sans transformer son environnement en désert".

Pour conclure, on observe que les bouleversements économiques et sociaux sont les résultats de la tentative de réalisation de l’utopie afin de rétablir l’ordre économique après la Première Guerre Mondiale, cause essentielle de la crise économique qui a touchée le monde entier et donc de la disparition de certaines démocraties en Europe.

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