Comment stimuler la performance du modèle d’innovation des entreprises françaises ?

L’innovation

Comment stimuler la performance du modèle d’innovation des entreprises françaises ?

Note de synthèse

La France est catégorisée parmi les « suiveurs de l’innovation » par un indicateur de la Commission Européenne. Cette étiquette se confirme par un sondage qui montre que près de 60% des entreprises françaises de plus de 20 salariés déclarent ne pas avoir tenté d’innover durant les dernières années. Pourtant, dans un contexte très concurrentiel, l’innovation est un enjeu de pérennité de l’activité de l’entreprise. Reprenant la conception de Schumpeter, l’innovation est indispensable pour régénérer l’économie, elle permet des avantages concurrentiels hors coût qui stimule la production et la croissance. Conscient des enjeux en cours, le Ministère français du redressement productif a, en parallèle, commandé un rapport présentant l’innovation comme un enjeu pour la France.

Ce constat pose un certain nombre de questions à aborder avant d’envisager des moyens incitatifs efficaces  à l’innovation afin de trouver un modèle plus compétitif.

Mais pour autant, est-il possible de stimuler la performance du modèle d’innovation des entreprises françaises ? Afin d’être en mesure d’évaluer les faisabilités d’un tel défit, il est indispensable de caractériser ce modèle (I) et, si celui-ci est considéré comme insuffisamment performant, d’évaluer quels peuvent être les axes de réflexion à mener pour l’optimiser (partie II).

I/ Le modèle l’innovation dans les PME françaises résulte d’une culture et d’un environnement qui révèlent des limites

L’innovation répond d’une organisation du processus de production et correspond à la mise en place des choix stratégiques de l’entreprise. Mais la stratégie affichée ne peut ignorer la culture de l’entreprise.

1. Le modèle « technology driver », un modèle français mené par une « culture de l’ingénieur »

• Une analyse étendue de la société Booz and Company fait ressortir un modèle d’innovation des entreprises françaises tiré par leurs compétences techniques. La culture de l’ingénieur se traduit dans l’organisation des entreprises par un fort pouvoir décisionnel. Par ailleurs, l’innovation n’est pas sous la responsabilité d’une personne identifiée dans l’entreprise mais correspond à un processus de décisions confus et arbitraire.
• La culture de l’excellence dominante en France freine la prise de risque, qui par ailleurs est peu valorisée dans notre société nationale. L’échec, contrepartie du risque, est lui fortement sanctionné.
• L’innovation la plus présente dans les entreprises françaises est la technologie de rupture ou incrémentale. Ces innovations sont pourtant très consommatrices en ressources, n’optimisent pas la gestion du patrimoine et tend à rallonger la durée du processus d’innovation. Les autres formes d’innovation, comme le design ou le marketing stratégique, qui valorisent les spécificités de l’entreprise et donc ses connaissances et ses compétences, sont peu présentes.

Les choix stratégiques de l’entreprise sont conduits par sa culture mais également en fonction de son environnement.

2        L’environnement des entreprises françaises peu propice à la prise de risque

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