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Biographie de Victor Witter Turner

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Par   •  5 Avril 2014  •  3 616 Mots (15 Pages)  •  850 Vues

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Introduction

Au XXème siècle, avec la théorie de l’anthropologue Van Gennep sur les trois stades du rite de passage, le rite est vu d’un nouvel œil de la part des anthropologues. En effet, ce phénomène qui était pour la plupart du temps classé, devient un phénomène social, universel d’une importance capitale. Malgré ces nombreuses connotations religieuses, les anthropologues réalisent que le rite est partout, et qu’il permet à l’homme de se développer dans une certaine chronologie. Des anthropologues comme Albert Piette et Victor Witter Turner sont amenés à étudier ces rites. Pour sa part Turner étudie les rites dans la société Ndembu à partir des années 1961 jusqu’en 1975 où il en dégage des propriétés sociales, fondé sur une « unité profonde » qu’il nomme la communitas. En outre, l’auteur persuadé de l’impact symbolique des rites, des objets ou même du langage, développe une anthropologie comparée du rituel, et en retire une compréhension de l’efficacité symbolique. Selon lui, les rites de passage forme l’existence de la société, ce sont eux qui amènent les groupes à ce structurer et à s’unifier. Selon G. Lenclud, Turner « apporte son originalité dans l’analyse des phénomènes rituel et l’activité symbolique » et il parvient à unifier les points de vue chez certains anthropologues. Néanmoins, nous observerons que certaines de ses analyses sont sujets à réflexion tout comme les rites selon lui.

Tout d’abord, nous présenterons l’auteur et ses idées ainsi que les anthropologues qui l’ont influencé, puis nous observerons un exemple du rite d’installation dans l’extrait ainsi que les mots clés du texte, enfin, nous verrons en quoi les interprétations de Turner peuvent être comparées à d’autres anthropologues ainsi que leurs limites.

L’auteur et ses idées

Victor Witter Turner est un anthropologue britannique du XXème siècle, il sera formé par l’anthropologue Radcliffe Brown et R.Firth puis il se rendra à Manchester où il rencontrera M. Gluckman qui exercera une influence déterminante sur le jeune homme. Pour son premier terrain en 1950 il est envoyé en Rhodésie du nord, aujourd’hui le Zambie, où il travail chez les Ndembu. Il publie deux livres à propos de ce peuple comme « The forest of symbols : Aspects of Ndembu ritual »en 1967. Ce livre parle principalement des conflits et des contradictions au sein des Ndembu. Puis il écrit d’autres livres où l’on voit son questionnement dériver, par exemple le livre « The ritual process » dont nous allons étudier un extrait. Après quoi il publie d’autres livres : « Liminality, Kabbah and the Media » qui sortira en 1985 après le décès de Turner le 18 décembre 1983.

Turner est connu avant tout pour son travail sur le phénomène rituel, celui-ci reprend les travaux de Van Gennep un anthropologue célèbre pour sa théorie du rite de passage. En effet, avant Van Gennep les anthropologues se concentraient sur l’inventaire des formes de rituelles et sur leurs mécanismes. De fait, des anthropologues comme Tylor et Frazer ; inventeurs de la ritolologie comparée ; distinguaient des rites « positifs » (prescriptifs) « aux négatifs » (interdits), ce classement leurs permettaient de différencié des formes de rites sans toutefois chercher à analyser leurs contenus. Lorsque Van Gennep s’intéresse au rite, il va comprendre que malgré toutes ces classifications de rite moderne ou ancien, la plupart de ces rites semblent avoir un ordre chronologique. Or, selon lui, leurs enchaînements apporteraient autant que leurs contenus et c’est à partir de là qu’il dégage une catégorie de rites « qui accompagnent chaque changement de lieu, d’état, de position sociale et d’âge » c’est ce qu’il appellera les rites de passage. Ces rites de passage se dérouleraient en trois étapes : La première serait la séparation de l’individu à un état ou un groupe, puis la liminalité, la latence, c’est ce que Van Gennep appel l’entre deux, enfin la dernière phase serait l’agrégation, l’individu devient un autre, il change de statut. Par exemple, lors d’un rite d’initiation, un adolescent devient un homme. Pour cela il passe par ces trois phases nécessaires à son développement. En effet, selon Turner « celui qui est grand ne pourrait pas l’être sans l’existence des petits ».

Cependant, il semble pour Max Gluckman que Van Gennep ait oublié comme ses prédécesseurs que les rites dont les rites de passage ont une vocation à résoudre des conflits et des tensions au sein d’une organisation sociale. Ce fait est très important car Turner, qui a été influencé par son professeur Max Gluckman, va décider de pousser l’analyse plus loin, tout en gardant à l’esprit les étapes du rite de passage. En 1969, alors que Turner s’intéressait au conflit économique et à la question démographique chez les Ndembu, celui-ci se concentre sur leurs rites. Tout d’abord, Victor Turner se focalise sur une étape en particulier celle de la liminalité, la période de l’entre deux. C’est pour lui la phase d’installation, celle qui constitue le corps de l’acte rituel. Afin d’étudier cette phase, il se concentre sur les rites d’initiation. En outre, il remarque que lors de ces rites cette phase centrale est marquée par l’humiliation chez les Ndembu, ce fait est mis en avant par l’initiation du futur chef humilié dans son œuvre que nous observerons plus loin. Selon l’auteur, la liminalité est une période ou la situation est ambigüe et où l’individu « passent au travers du réseau des classifications qui déterminent les états et les positions dans un espace culturel ». En effet, il y a une passivité de la part du concerné, c’est une période pendant laquelle il apprend des choses. Cet entre deux est une période ou même les différences sexuelles sont minimisées. Cette phase peut être individuelle comme nous l’avons vu dans l’exemple de l’adolescent qui devient homme, ou bien elle peut s’adresser à un groupe. Dans ce cas c’est tout un groupe qui n’est plus structuré, pourtant Turner démontre que c’est le moment ou le groupe est le plus uni et le plus égal. En effet, ils n’ont plus « d’état » (Il semble nécessaire de justifier l’utilisation de ce mot qui pour Turner a un sens plus large que statut ou fonction) et par conséquent plus de hiérarchie. Par exemple, pendant des pèlerinages où un groupe ne se connait pas mais nouent un lien d’égal à égal, ce sont des personnes en route pour un sanctuaire sacré , qui n’ont plus de hiérarchie. Victor Turner va encore plus loin dans cette notion de liminalité, selon lui,

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