Vieillissement de la population
Commentaire de texte : Vieillissement de la population. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chachou15 • 20 Octobre 2014 • Commentaire de texte • 1 280 Mots (6 Pages) • 1 039 Vues
Le vieillissement de la population va rejaillir sur la consommation et sur le coût du travail. Avec des effets incertains sur l'emploi.
Les rapports entre l'économie et la démographie divisent depuis toujours les économistes. Entre la tradition initiée par Jean Bodin, pour qui "il n'est de richesse que d'hommes", et la lignée des économistes classiques qui, à l'instar de Malthus, considèrent au contraire que l'expansion démographique condamne à la pauvreté, de nombreux économistes contemporains préfèrent adopter un postulat de neutralité. Les interactions entre les phénomènes démographiques et économiques sont en effet trop complexes pour permettre des conclusions tranchées.
L'impact du vieillissement sur les équilibres du marché du travail ne déroge pas à cette complexité. Il ne se limite en effet pas à la baisse de la population en âge de travailler. Il affecte aussi le volume et la structure de la consommation, le rapport des actifs aux inactifs ou encore l'âge moyen des travailleurs. Autant de paramètres qui contribuent à façonner le volume de l'emploi et les équilibres du marché du travail.
Une société vieillissante consomme-t-elle plus ou moins qu'une société plus jeune? Elle consomme d'abord différemment. On peut s'attendre, en effet, à ce que la structure de la consommation évolue avec l'âge. Les ménages âgés sont plus souvent propriétaires de leur logement et ils l'ont déjà équipé. Les grosses dépenses d'installation sont derrière eux. En revanche, ils consomment davantage de biens et de services de santé et de services de proximité; ils ont davantage de temps pour leurs loisirs. Leur demande semble donc devoir se porter vers des activités assez riches en emplois: un point positif pour l'évolution de la demande de travail. Rien de décisif cependant, car les études empiriques montrent que la démographie a un impact mineur sur les structures de la consommation, lesquelles se transforment bien davantage sous l'effet du progrès technique.
Epargne ou consommation?
Le vieillissement devrait en revanche avoir une grande influence sur l'arbitrage entre épargne et consommation. C'est en tout cas le coeur de la théorie du cycle de vie, qui part de l'idée que les individus lissent leur consommation au cours du temps en adaptant leur comportement d'épargne. Ils s'endettent ainsi au début de leur vie active, puis ils accumulent un patrimoine en vue de leur retraite, qu'ils liquident une fois retraités. L'augmentation du poids des salariés âgés dans la population active devrait donc d'abord se traduire par une augmentation du taux d'épargne. Leur départ à la retraite devrait, au contraire, libérer ensuite un potentiel de consommation: une relance tirée par le troisième âge! Mais cette hypothèse s'inscrit plutôt dans le cadre d'un régime de retraite par capitalisation, où chacun épargne pour ses vieux jours. Elle a moins de pertinence dans un régime dominé par la répartition, où les revenus des retraités proviennent en majorité des transferts des autres générations.
Les retraités Français ne paraissent d'ailleurs pas consommer davantage que les actifs, si l'on en croit les enquêtes de l'Insee. Peut-être parce qu'ils continuent d'épargner pour faire face au risque de dépendance ou pour transmettre un patrimoine à leur famille. Ou bien, parce que déjà logés et équipés, sans famille à charge et un peu affaiblis, ils ressentent simplement moins de besoins.
Les jeunes retraités issus du baby-boom, élevés dans la société de consommation et arrivant à l'âge de la retraite en meilleure santé, auront sans doute d'autres comportements d'achat que leurs aînés. Surtout pendant les premières années suivant leur cessation d'activité. Mais ils auront malgré tout en moyenne moins de revenus qu'à la fin de leur vie active. Au total, il est bien difficile de faire la part des choses tant la montée des seniors recouvre des groupes d'âge (actifs en dernière partie de carrière, jeunes retraités et quatrième âge) dont les comportements attendus sont très différents.
Plus clair, en revanche, serait l'effet d'une baisse de la population. Pour le moment, la France n'est pas concernée. Si la fécondité
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