Le vieillissement de la population
Analyse sectorielle : Le vieillissement de la population. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar youyou23 • 3 Novembre 2014 • Analyse sectorielle • 1 493 Mots (6 Pages) • 977 Vues
Deux aspects du vieillissement démographique - la baisse du nombre de personnes au travail et l'augmentation de l'âge moyen de la population au travail - pourraient avoir une incidence sur l'évolution à long terme de la productivité.
La baisse du nombre de personnes au travail soulève une question de nature macroéconomique : comment augmenter la production par tête afin de préserver la progression du niveau de vie ?
L'augmentation de l'âge moyen de la population au travail pose un problème de nature plus microéconomique : comment faire en sorte que l'élévation de l'âge des salariés n'ait pas d'incidence négative sur l'efficacité de la production ?
1. L'approche macroéconomique
Comme le montrent les scénarios macroéconomiques à long terme élaborés par la Direction de la Prévision, les économistes n'ont d'autre référence, pour évaluer l'évolution à long terme de la productivité que son évolution passée.
Même l'exemple des Etats-Unis, dont la croissance élevée et non inflationniste au cours des cinq dernières années serait, selon certains, la preuve qu'un nouveau paradigme économique se serait installé ou qu'une troisième révolution industrielle, basée sur les nouvelles technologies de l'information, serait engagée, n'apporte finalement aucune certitude sur ce plan.
Il est toutefois une hypothèse qui ne doit pas être négligée. La baisse de la population active, au tournant de 2006, pourrait se traduire dans un premier temps par une augmentation de la part du capital dans la production afin de compenser la baisse de la main-d'oeuvre disponible. Ceci aurait des effets bénéfiques sur la productivité et donc, sur la croissance.
Le ralentissement de la croissance totale pourrait donc être moins important que ne le suggérerait la seule baisse de la population active.
Quoi qu'il en soit, ces considérations montrent bien que c'est un renversement des priorités de la politique économique qui devra être opéré avec le vieillissement démographique.
Tant que la main-d'oeuvre disponible a excédé l'offre d'emploi, tous les dispositifs de la politique active de l'emploi ont poursuivi un enrichissement du contenu en emplois de la croissance, c'est-à-dire un ralentissement de la productivité du travail, grâce en particulier à la baisse des charges sociales ou à la réduction de la durée du travail (temps partiel, 35 heures aujourd'hui). Cette politique a commencé à porter ses fruits depuis le milieu des années 90, comme le montre la très forte progression de l'emploi en France depuis 1997.
Avec le retournement démographique de 2006, va devoir s'opérer une réorientation de la politique économique : son objectif sera de favoriser l'investissement et l'augmentation du capital productif par tête, donc in fine la productivité du travail.
A cet égard, des économistes26(*) insistent sur les gisements de productivité qui existent dans un secteur dont le vieillissement démographique est précisément un facteur de développement : les services à la personne.
Des progrès techniques permettant d'abaisser le prix de ces services, comme à une époque les progrès techniques ont permis d'abaisser le prix de l'automobile et de déployer ainsi une demande et une production élevées, se traduiraient par une forte croissance de ce secteur et par des salaires plus élevés qu'aux Etats-Unis, où ce secteur s'est certes fortement développé, mais avec une productivité et des salaires très faibles.
2. L'approche microéconomique
Une population plus âgée est-elle moins productive ?
Tous les économistes consultés par votre rapporteur considèrent qu'il n'y a pas de réponse claire à cette question, ce que confirment par ailleurs les travaux théoriques.
Si l'on regarde par exemple l'analyse que conduit l'OCDE sur le lien entre vieillissement et productivité, on peut voir que le remplacement de travailleurs âgés par des jeunes moins expérimentés au moment du départ à la retraite des générations du baby boom pourrait entraîner une chute de la productivité, mais qu'elle serait compensée en même temps par l'élévation du niveau de qualification des nouveaux salariés27(*).
Ainsi que le déclarait à votre rapporteur M. Didier BLANCHET, économiste et spécialiste de la question du vieillissement démographique, " il faut renverser la charge de la preuve ", autrement dit que ceux qui considèrent que le vieillissement aura des effets négatifs sur la productivité parviennent à le démontrer.
Votre rapporteur considère ainsi qu'il faut reformuler la question de départ sur les liens entre vieillissement et productivité : à quelles conditions les déficiences qui viennent avec l'âge sont-elles moins pénalisantes, et à quelles conditions les atouts de l'âge (l'expérience) peuvent-ils être valorisés ?
Ce sont ces questions qu'étudie le Centre de Recherches et d'Etudes sur l'Age
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