Restaurer Le désir D'apprendre
Mémoires Gratuits : Restaurer Le désir D'apprendre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 21 Mai 2013 • 9 626 Mots (39 Pages) • 716 Vues
RESTAURER LE DESIR D'APPRENDRE
L'ETAYAGE NARCISSIQUE DANS UNE PRATIQUE EDUCATIVE AUPRES D'ADOLESCENTS PORTEURS D'UNE DEFICIENCE INTELLECTUELLE
sommaire
INTRODUCTION 1
1- ETAT DES LIEUX 4
1-1 DEFINITION DE LA POPULATION DE L'I.M.PRO. 4
1-2 LES DIFFICULTES D'APPRENTISSAGE 6
1-3 LE SENTIMENT D'INFERIORITE 9
2- LE NARCISSISME EN QUESTION 11
2-1 LA CONCEPTUALISATION DU NARCISSISME 11
Le narcissisme primaire 11
Le narcissisme secondaire 13
2-2 LA BLESSURE NARCISSIQUE 14
2-3 UN BESOIN D'ETAYAGE NARCISSIQUE 17
3- L'ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF, UN ETAYAGE 19
3-1 LA RELATION EDUCATIVE 19
3-2 L'EDUCATEUR A UNE FONCTION D'AUXILIAIRE DU MOI 21
3-3 L'ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF DANS LES APPRENTISSAGES 23
CONCLUSION 29
INTRODUCTION
Etant éducatrice spécialisée, une de mes missions est d'accompagner l'adolescent vers une plus grande autonomie. Cela passe par l'acquisition de savoirs et de savoir-faire.
Apprendre est un acte qui semble être un processus inné de la nature humaine. Ne cherche-t-on pas actuellement à inventer des robots capables d'apprendre au fil de leurs expériences, comme l'être humain ?
Le désir d'apprendre prédomine à certains âges de la vie et notamment pendant la période de latence, décrite dans le développement psychoaffectif de S. FREUD , dès le début du XX° siècle.
Je travaille auprès de jeunes porteurs d'une déficience intellectuelle légère. Le désir d'apprendre, n'est plus aussi évident malgré la nécessité de sa présence.
La déficience intellectuelle, même légère, implique des limites cognitives qui entravent les acquisitions. De plus, ces adolescents ont un vécu d'échecs qui les pousse à éviter d'entrer dans de nouveaux apprentissages, de peur d'avoir une fois de plus à se confronter à leurs limites. Par ailleurs, ils ont une très mauvaise image d'eux même, qui perturbe leur perception du monde, qu'ils découvrent dans un vécu stigmatisé.
Mon expérience professionnelle me laisse penser que, malgré la déficience intellectuelle et l'angoisse de l'échec, certains apprentissages restent possibles si l'adolescent parvient à en éprouver le désir.
Ces constats, les difficultés et le défi qui en résulte, ayant été repérés, mon projet de recherche se situe autour de la question suivante : Dans quelle mesure la relation entre un éducateur et un adolescent présentant une déficience intellectuelle légère peut-elle restaurer le désir de ce dernier d'entrer dans de nouveaux apprentissages non spécifiquement scolaires?
Ces adolescents espèrent et disent vouloir savoir, cependant ils ont des comportements d'évitement vis à vis des apprentissages. Questionnés sur leur non-désir d'apprendre, ils ne se l'expliquent pas et mettent rapidement leur déficience intellectuelle en avant.
C'est au travers du point de vue psychanalytique, que j'ai cherché à comprendre ces comportements. En effet, quand les raisons qui poussent un individu à agir, ne peuvent être expliquées par l'individu lui-même, ou que celles-ci apparaissent peu vraisemblables, il semblerait qu'elles s'originent dans l'inconscient de la personne. C'est pourquoi, je m'appuierai sur les travaux psychanalytiques, en particulier ceux de S. Freud. Celui-ci, dès le début du vingtième siècle, introduisait les notions de conscient et d'inconscient, pour interpréter l'irraisonnable (les rêves, les actes manqués et les lapsus).
Ainsi, je fais référence au désir d'apprendre et non à la motivation proprement dite. En effet, de nos jours, le terme "motivation" est très usité, au dépend de celui de "désir". La motivation se situe le plus souvent dans le conscient de l'individu. Il peut la verbaliser, l'argumenter, la confronter aux autres. La motivation embrasse tous les facteurs qui favorisent l'action, et ce en fonction de l'individu certes, mais aussi de la société dans laquelle il évolue. La motivation a un objet, un but, alors que le désir, même s'il est employé indifféremment du terme motivation dans son sens commun, est plus directement lié à l'individu lui-même et à ses affects conscients et inconscients.
Pour répondre à la problématique ainsi posée, il s'agit donc, dans le champ conceptuel choisi, de cerner les enjeux psychiques sous jacents dans la relation aux apprentissages pour ces adolescents.
J'ai ainsi constaté que ces adolescents ont une très faible confiance en eux. Celle-ci est le signe d'une très faible "estime de soi", qui semble jouer un rôle déterminant dans le désir d'apprendre.
Dans "Pour introduire le narcissisme" , S. FREUD définit la notion d'"estime de soi" en lien avec le concept de "narcissisme".
Ces travaux, que je développerai au cours de cet écrit, m'ont amené à penser la notion d'accompagnement comme une valorisation de l'adolescent en l'autorisant à être plus sûr de lui, et oser désirer ce qu'il pensait jusqu'alors impossible.
Ce qui me permet de formuler l'hypothèse suivante : La relation éducative comme source d'un étayage narcissique, permet une valorisation de l'estime de soi, gage d'un désir d'entreprendre et de pouvoir affronter de nouveaux apprentissages.
Je m'appuierai tout au long de ce mémoire sur la description de deux adolescents qui illustrera mes propos et me permettra d'analyser dans un deuxième temps comment l'étayage narcissique a pu leur permettre d'évoluer vers un désir d'apprendre. Je tiens ici à préciser que mes propos ne visent pas à juger les relations parentales décrites mais me servent à argumenter mon analyse
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