Qu’est-ce que la macro économie ?
Commentaire de texte : Qu’est-ce que la macro économie ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Décembre 2013 • Commentaire de texte • 9 647 Mots (39 Pages) • 819 Vues
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Introduction générale
L’objet de ce cours est une initiation à la macro économie.
Qu’est-ce que la macro économie ?
« La macroéconomie s’intéresse à la structure, au fonctionnement et aux résultats de l’économie globale [i.e. l’économie dans son ensemble]. Son objectif principal est d’expliquer les grandes tendances suivies par les agrégats économiques [grandeurs agrégées] comme la production intérieure brut (PIB), le chômage, l’inflation et la balance des paiements » (Snodown et alii, 1994/97 : 1).
Elle s’intéresse donc à des questions telles que : d’où vient la croissance? Qu’est-ce qui explique les récessions et les expansions économiques ? Quels sont les déterminants de l’inflation ? Quelles sont les causes du chômage? Comment la valeur de l’Euro influence-t-elle la situation économique des pays de l’Europe ?
L’objectif de la macroéconomie n’est pas uniquement de comprendre les événements économiques, mais aussi de concevoir et d’évaluer les politiques économiques, autrement dit : étudier l’influence des politiques économiques sur l’activité économique et sur le chômage. Ces deux objectifs sont nécessairement liés. La compréhension des facteurs qui déterminent la croissance et les fluctuations de l’activité économique est essentielle pour concevoir la politique économique ; à l’inverse, l’analyse des politiques économiques menées permet de mieux comprendre le fonctionnement d’un système économique.
Historiquement à quelle époque apparaît la macro-économie ?
L’approche macro économique, au sens le plus large d’étude du fonctionnement de l’économie dans son ensemble, est très ancienne. Il suffit de penser au « tableau économique » de Quesnay (1758), fondateur de la physiocratie. Ce tableau repose sur une analogie entre l’économie et le corps humain et explique comment l’argent doit (comme le sang) circuler entre les différentes agents économiques (regroupés en classe, comme autant d’organes) et ce faisant alimenter les différentes fonctions économiques, pour permettre la reproduction d’ensemble (la vie mais aussi la croissance).
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De même quelques années plus tard, l’économie politique classique (1776-Milieu 19ème) s’attache à l’étude des conditions de la croissance d’une économie marchande et capitaliste, et plus précisément aux conditions de la croissance de la RDN, selon le titre de l’ouvrage fondateur d’A. Smith. L’approche que ce courant développe est à la fois dynamique puisqu’elle cherche à comprendre la dynamique du capitalisme (i.e. les lois de l’accumulation du capital ou l’augmentation des capacités productives via l’investissement) et globale (ou macro) puisqu’elle raisonne du point de vue de la société tout entière : elle tente en effet de préciser le rôle de chacune des classes sociales (travailleurs, capitalistes, propriétaires fonciers) dans l’enrichissement national mais aussi celui de l’Etat. En fait, le volet « politique économique » est peu développé (bien que Smith prévoie de nombreuses interventions de l’Etat : héritage, taux d’intérêt, biens publics) ; le courant classique tend plutôt à montrer que le marché concurrentiel où s’expriment les intérêts particuliers coordonne efficacement les décisions des individus et réalise une affectation appropriée des ressources productives, fondant ainsi un point de vue libéral.
Cet effet bénéfique de la concurrence marchande sera critiqué par Marx, que certains considèrent que le dernier des classiques, mais qui en fait adopte une problématique radicalement différente. Tout en gardant cette même approche dynamique et globale, Marx va retourner les concepts des classiques contre eux-mêmes pour montrer que le système capitaliste, loin d’être régulé au mieux par le marché, engendre nécessairement la crise et le chômage.
L’analyse économique va alors s’engager sur d’autres voies et ce faisant abandonner l’approche dynamique et globale, pour un temps. Les porteurs de ce changement de cap, sont les économistes dits néo-classiques (courant qui trouve son origine à la fin du 19ème avec S. Jevons, C. Menger et L. Walras). Remise en cause de l’approche globale : ils abordent le problème économique à partir d’une représentation de la société centrée sur les individus qui la composent. Remise en cause de l’approche dynamique : la question dynamique de la croissance de l’économie dans son ensemble est abandonnée pour celle de la satisfaction des individus ou comment répartir les ressources dont on dispose pour satisfaire au mieux l’utilité des individus qui composent la société. A l’instar des Classiques, ils cherchent à démontrer
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l’efficience des mécanismes marchands pour assurer cette allocation de façon optimale et ce faisant s’inscrivent dans la tradition libérale minimisant le rôle de l’Etat dans le fonctionnement de l’économie. Mais l’optimalité pour les néoclassiques ne renvoie plus à la reproduction de la société dans son ensemble ; l’optimalité provient de la compatibilité des désirs individuels dans un contexte de rareté.
L’espace économique est ainsi redéfini comme un réseau d’offres et de demandes individuelles, le « marché » et il s’agit de mettre en évidence les mécanismes qui rendent compatible les offres et les demandes individuelles, sous la contrainte des ressources disponibles. Les agents intervenants sur cet espace sont supposés rationnels, cherchant à maximiser leur satisfaction, indépendamment de toutes structures et institutions sociales, et de tout contexte historique particulier ; les préférences subjectives guident les choix et tous les agents sont supposés avoir la même liberté d’agir et de bénéficier de leurs actions. Ces analyses sont au fondement de la micro-économie et de la théorie de l’équilibre général. On parle d’une approche micro-économique pour désigner le fait qu’elle raisonne à partir des comportements individuels. Il est à noter que cette perception du champ économique et de la méthode adéquate à sa compréhension est liée au projet de ce courant ; en effet, ce courant, qui cherche à s’approprier la cohérence logique et formelle des sciences exactes, est à l’origine de la formalisation de l’économie, de sa mathématisation1.
Ce courant d’analyse domine la pensée économique à l’époque où éclate la grande dépression des années 1930. Devant l’ampleur de la crise, de nombreux économistes remettent en cause
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