Pourquoi la croissance des prix du blé est-elle principalement liée à l'offre ?
Thèse : Pourquoi la croissance des prix du blé est-elle principalement liée à l'offre ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Octobre 2013 • Thèse • 996 Mots (4 Pages) • 917 Vues
4. Pourquoi la hausse du prix du blé est-elle principalement liée à l’offre ?
On peut observer que la hausse du prix du blé s’explique essentiellement par l’évolution de l’offre qui a connu des fluctuations relativement amples liées aux conditions climatiques et aux arbitrages des producteurs de céréales.
Face à cette offre très volatile, on remarque que la demande connaît une évolution relativement régulière et prévisible pour les raisons suivantes : le principal déterminant de la demande est l’accroissement de la population mondiale et de son niveau de vie. Son évolution peut être estimée, elle constitue donc une donnée aisément prévisible. Les variations de la demande, liées à cette donnée d’ordre démographique et économique, sont donc intégrées dans les cours. On peut ajouter que l’alimentation n’explique pas seule la croissance de la demande de blé. D’autres facteurs sont intervenus ces dernières années. La hausse de la demande de viande, et donc de céréales pour nourrir le bétail, explique une partie de cet accroissement. Second élément, une partie de plus en plus importante de la récolte de blé est utilisée par l’industrie du biodiesel/bioéthanol.
B. Les comportements des producteurs et des Etats sont à l’origine de perturbations sur le marché mondial du blé.
Les risques auxquels sont soumis les producteurs agricoles de blé sont à l’origine de la volatilité des prix et façonnent l’offre autant que le niveau moyen des prix.
Et, ils peuvent conduire une grande partie des agriculteurs du monde à prendre une « mauvaise » décision qui, au lieu de rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande, aggravera la situation, comme le démontrent Jean-Marc Boussard, Françoise Gérard et Gabrielle Piketty dans leur ouvrage « Libéraliser l’agriculture mondiale : entre théories, modèles et réalités ».
« Imaginons que le prix du blé double brusquement après une longue phase de stabilité. Les agriculteurs peuvent en tirer deux conclusions :
> Soit ils se fondent sur le niveau moyen des prix, ce qui les conduit à augmenter leur production en réponse au signal du marché.
> Soit ils croient qu’il s’agit d’un changement sans signification particulière à long terme, et ils considèrent seulement que la volatilité du prix a brusquement augmenté, ce qui les conduit à diminuer la production d’un produit devenu trop « dangereux ».
Bien entendu, si le premier comportement est de nature à « rétablir l’équilibre du marché, ce n’est pas le cas du second qui va au contraire aggraver la pénurie ».
Or, les agriculteurs sont caractérisés par une forte aversion au risque, qui ne cessera de croître si les marchés sont libéralisés et les outils de régulation démantelés. Ils préfèreront donc produire une culture dont la volatilité est faible car les risques correspondants seront limités, si bien que dans la majeure partie des cas, la réaction des agriculteurs accroîtra la volatilité des cours.
Et, cet accroissement sera d’autant plus important que les niveaux de stocks mondiaux sont si bas qu’ils ne peuvent donc plus jouer le rôle d’ « amortisseur ».
De même, le comportement des Etats sur le marché mondial du blé affecte la volatilité des prix, comme le démontrent les deux exemples récents de l’Australie et de l’Inde :
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