Les Sondages Nuisent Ils à La démocratie
Documents Gratuits : Les Sondages Nuisent Ils à La démocratie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar poopette78 • 18 Juin 2014 • 2 821 Mots (12 Pages) • 1 580 Vues
Les sondages nuisent-ils à la démocratie ?
PLAN DETAILLE
I – Des sondages manipulateurs de l'opinion publique : un danger pour l'exercice démocratique du suffrage
A – Les critiques méthodologiques su sondage : une technique fiable ?
B - Les critiques d'ordre politique : les sondages, producteurs d'un « artefact » de l'opinion publique faussant le jeu démocratique de l'élection
II – Les sondages constituent néanmoins des instruments essentiels et bénéfiques pour l'exercice du vote mais ils restent à améliorer
A – Les sondages sont un instrument de clarification des choix électoraux et de démocratisation
B – Des solutions pour une meilleure maîtrise des sondages : un rempart contre des effets néfastes sur le vote
Le sondage apparaît aujourd'hui comme un élément indispensable au fonctionnement de notre vie politique.
Les sondages sont crédités d'une grande confiance, mais qui n'a été acquise que tardivement. Ils n’acquièrent une réelle importance en France qu'avec l'élection présidentielle de 1965 où les enquêtes préélectorales annonçaient le ballottage inattendu du Général De Gaulle au premier tour. Dès lors les instituts de sondages français se multiplient à l'instar de l'IFOP (crée en 1938 par le sociologue Jean STOETZEL), la SOFRES, IPSOS ou BVA et s'imposent comme les seules instances habilitées à rendre compte de ce qu'est et ce que veut l'opinion publique. Leur légitimité se fonde sur l'utilisation de techniques scientifiques, les sondages apparaissent alors comme un instrument de prédiction du vote.
Un sondage est une mesure de l'opinion ou des comportements d'une population effectuée au travers d'un questionnaire soumis à un échantillon représentatif de l'ensemble de cette population. Il faut distinguer deux types de sondages : le sondage électoral qui mesure l'intention comportementale du vote et dont la validité est confirmée avec les résultats du scrutin. Le sondage d'opinion quant à lui interroge l'enquêté sur des faits de société ou des questions politiques et c'est d'ailleurs le sondage qui est le plus souvent controversé puisqu'il est assez difficile d'en vérifier la validité.
Cependant, dès leurs premiers échecs, les sondages sont accusés de tromper les électeurs et de fausser ainsi le jeu électoral, et par la même, la démocratie représentative.
Ainsi, nous pouvons nous demander si les sondages ont une influence sur le vote ; s'il constituent un instrument indispensable, voire bénéfique pour l'exercice démocratique du suffrage ; ou bien s'ils sont des fossoyeurs de la démocratie qui trompent les électeurs lors de leurs choix électoraux en les influençant à voter pour un candidat plutôt qu'un autre.
Dès lors, on peut constater que la question de l'influence du sondage est indissociable de celle de la conception de l'opinion publique puisque, c'est celle-ci qui est mesurée par le sondage, mais aussi de la question démocratique. En effet, s'il s'avère que le sondage a un effet véritable sur le vote, alors cela modifie les conditions de l'exercice de la démocratie.
Dans un premier temps nous verrons en quoi le sondage peut se révéler nuisible, voire être un danger pour l'exercice du vote et par la même pour la démocratie (I). Puis, dans un second temps, nous verrons que pour que le sondage soit un véritable auxiliaire de la démocratie en ayant des effets bénéfiques sur le vote, ses effets pervers doivent être mieux maîtrisés (II).
I – Des sondages manipulateurs de l'opinion publique : un danger pour l'exercice démocratique du suffrage
Les sondages d'opinion font l'objet de deux sortes de critiques qui les rendraient responsables de biaiser la conception de l'opinion publique et par la même le choix des électeurs : d'une part les critiques d'ordre méthodologique, et d'autre part, les critiques d'ordre politique.
A – Les critiques méthodologiques du sondage : une technique fiable ?
Si le perfectionnement technique des sondages est de plus en plus sophistiqué, il existe tout de même certaines failles dans la méthode utilisée par les instituts de sondage.
Tout d'abord, le fait même que l'opinion publique soit traduite en chiffres pour leur conférer un caractère irréfutable peut poser problème. Une opinion, une tendance du comportement de la population sont-elles mesurables ?
Ensuite, tout sondage pose un problème d'interprétation. Il faut à chaque fois prendre en compte le fait que les sondages mesurent des opinions individuelles et non des volontés collectives. De plus, ces opinions ne concernent qu'un instant donné et elles peuvent changer à un autre moment, ce qui invalide l'idée de caractère prédictif du sondage.
L'utilisation de l'échantillon représentatif de la population peut présenter également quelques difficultés. L'opinion, en réalité, n'est pas toujours produite par les mêmes groupes sociaux. Un échantillon d'un certain groupe peut donc être plus pertinent qu'un autre sur un sujet donné. Par exemples des professeurs sont sûrement mieux à même d'avoir une opinion sur des propositions de réformes scolaires qu'un agriculteur.
En outre, sur la question de l'échantillon toujours, sa représentativité peut également être remise en cause si l'on considère le taux de sans-réponses. La fiabilité des sondages s'en trouve ainsi compromise, puisqu'elle biaise la représentativité des opinions.En France, le taux d'acceptation de réponse n'a jamais été majoritaire. Ainsi, il apparaît que c'est le niveau d'études qui conditionne le plus fortement la probabilité de réponse.
La technique de la question fermée, qui prévoit un certain nombre de réponses possibles entre lesquels le sondé doit choisir, est celle qui est la plus utilisée par les instituts de sondage, qui la préfèrent à celle de la question ouverte.La question ouverte laisse une liberté aux enquêtés dans la production de leur réponse, leur permettant ainsi d'émettre davantage d'opinions personnelles.
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