Les Cycles

Les Cycles

Pourquoi l’activité économique est-elle cyclique ? Cycles courts, cycles longs ?

Introduction : « longtemps après la tempête, l’océan redevient plat » disait Walras en 1874, comme pour affirmer finalement que les fluctuations de l’activité économiques étaient sans importances, et que ce qui compte fondamentalement est plutôt l’analyse de l’équilibre. Quelques années plus tard en 1882, Engels affirme que le cycle décennal de stagnation, prospérité, surproduction, et crise semble être révolu. Cette seconde affirmation est curieuse car elle survient en plein milieu d’une période qu’on va appeler la grande dépression (qui fait apparaitre le phénomène du chômage). Engels semble dire que désormais il faut sans doute se tourner vers l’analyse des cycles longs, de plus long termes plutôt que celle de plus court terme comme celles de Juglar qui pouvaient être d’une durée de 8 à 10ans. Les cycles économiques sont des fluctuations caractéristiques de la vie économique et des notions qui organisent principalement leurs activités dans le cadre d’entreprises privées. « Un cycle est composé de phase d’expansion intervenant à peu près au même moment, dans un grand nombre d’activité économique, suivi de récessions(…) ainsi que de reprises qui dénote que la phase d’expansion du cycle suivant est enclenché » : Définition donnée par Burns & Mitchell 1946. Qui s’applique normalement à ce qu’on appelle des « business circles ». Justement, des cycles courts ou moyen termes dont la durée peut aller de 1 à 10 ou 12ans. Les phases dont ceux-ci parlent à propos de cycles de court et moyen termes sont aussi des phases de long terme caractérisées par kondratiev. Mais l’expression business circles prête à confusion car c’est aussi l’expression qu’à choisi Schumpeter dans son article de 1913 puis 1939 pour relier les cycles de kondratiev aux innovations. Enfin, le terme même de cycle pose un problème car, dans le langage courant, il évoque une certaine régularité. Or si cette régularité peut être observée sur le long terme, elle ne l’est pas sur le court ou sur le moyen terme. Ce qui tendrait à faire privilégier le terme de fluctuation plutôt que le terme de cycles. C’est d’ailleurs dans cet esprit que Lucas traite de la dynamique de la croissance en évoquant justement les fluctuations.

I. les cycles, en particulier ceux de long terme, semblent étroitement liés à la dynamique des innovations

A) Cycles de court terme et de long terme

Dans leur ouvrage macroeconomics, Abel et bernanke (1992) reprennent à leur compte une expression inventée par Kaldor de « faits stylisés ». Parmi ces faits stylisés, les mouvements cycliques communs à l’ensemble des secteurs d’une économie. Ce qu’ils veulent ainsi souligner c’est tout simplement en quoi il existe des effets d’entrainement sectoriel dus à une dynamique des innovations, investissements. Et finalement le fait que, comme l’avait observé Schumpeter début XXème, il existe des grappes d’innovations, autrement dit que des innovations appellent d’autres innovations. Deux expressions peuvent être connues :

-destructions créatrices utilisées ou inventées par Schumpeter pour expliquer en quoi les innovations peuvent rendre obsolète d’anciennes innovations mais en même temps créer de nouveaux besoins

-pressions créatrices (utilisées sur d’autres thèmes) utilisé par Boserup (pour montrer en quoi la pression démographique incite à innover).

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