Les Bidonvilles Au Maroc

Introduction

Le phénomène des bidonvilles est depuis son apparition un phénomène mondial qui a retenu l’attention de plusieurs chercheurs et spécialistes. En effet sociologues, économiste, urbanistes, géographes, architectes ont contribué chacun dans son domaine à étudier et comprendre ce fléau dit complexe qu’est le bidonville. Complexe dans la mesure où il est encore mal connu du fait des déformations véhiculées par un certain nombre de clichés. Le bidonville, par son aspect visible d'habitat insalubre, est encore trop souvent considéré uniquement du point de vue "plaie sociale" et « honte nationale". On y associe alors la marginalité, aussi toutes sortes de délinquance et criminalité des populations. Le gouvernement marocain, depuis nombreuses années a adopté une attitude objective et ouverte face à ce phénomène. Les nombreuses études entreprises sur les bidonvilles au Maroc en témoignent. Les relations avec la ville et la campagne, le rôle économique et social des bidonvilles au sein du système urbain, les conceptions de réhabilitation et de résorption des Bidonvilles ont fait l’objet de plusieurs approches.

Il semble, en effet, qu'on doive considérer mondialement les bidonvilles comme une dimension essentielle du problème de l'habitat humain: non seulement ils occupent une place importante dans la plupart des grandes villes du monde, mais ils représentent aussi par leur caractère d'habitat précaire et parfois transitoire, un phénomène original et varié.

Bidonvilles : Origine, définition

Le terme « Slum » (taudis), « Shantytowns » (villes déchets), « squatter settlements » (établissements d’occupants illégaux et établissements ne répondant pas aux normes) ou Bidonville, sont apparus pour la première fois à Londres au 19ème siècle, lorsque les classes laborieuses urbaines émergeantes allèrent habiter près des fabriques et des usines industrielles qui les employaient, dans des zones surpeuplées et mal desservies. Il désignait au départ « un endroit de mauvaise réputation » mais il prit au fil du temps la définition générique de « zone urbaine sordide et surpeuplée habitée par une population extrêmement pauvre ».

Au Maghreb, le terme « bidonville » est né au Maroc à Casablanca au cours de la crise mondiale des années 30 dans les zones portuaires de Casablanca. Il désigne un type d’habitat déterminé : l’habitat précaire, spontané, fait de bric et de broc (des bidons d’huile d’olive dépliés et assemblés qui servaient à construire un abri sur un terrain occupé illégalement).Au Maroc, cette notion est toujours lié à la période de colonisation française, qui a introduit un nouveau système de structure productive ( l’industrie au détriment de l’agriculture) et un nouveau mode de vie qui a créé une rupture brusque et un déséquilibre dans la société marocaine étant auparavant stable et cohérente.

Quelques définitions :

• Bidonville : « Nom en Afrique du Nord et par extension dans d’autres contrées ; quartiers urbains ou suburbains parfois importants, constitués de cabanes faites de matériaux de récupération, en particulier de métaux provenant de vieux bidons. Dans ces agglomérations s’entassent les populations rurales qui, chassées des campagnes par le chômage et la faim, ne trouvent pas de travail dans les villes ». Définition du Grand Larousse Encyclopédique.

• Bidonville : (ou bien appelé karien dans l’argot marocain) est un quartier d’habitat précaires regroupant les baraques construites en matériaux hétéroclites et situés, généralement, à la périphérie des villes, le long des voies ferrées ou des axes routiers.

• La baraque (braka) : La baraque est utilisée pour désigner l'unité d'habitation au sein du bidonville. La baraque ne se construit pas, elle se monte et elle peut même à l'occasion être déplacée, elle emprunte des matériaux spécifiques de l'époque industrielle, morceaux de planches, plaques de zinc, tôle ondulée, bidons en plastique, etc. La baraque est le résultat de l’auto construction.

• Le mot Zriba : Zriba signifie parc ou enclos. Le terme de Zriba est utilisé par ses habitants pour désigner l'unité d'habitation avec sa parcelle adjacente de terrain.

Les bidonvilles sont souvent des quartiers isolés situés à la périphérie de la ville, établis sur des terrains illégaux. Ces territoires sont occupés par une population démunie qui par besoin de survivre, a été forcé à vivre dans la ville, mais qui n’a pas les moyens financiers pour y s’installer. Ces derniers ne bénéficient d’aucun avantage urbain : réseau de voirie, assainissement, électricité et eau potable, sans oublier les différents équipements urbains (écoles, hôpitaux…). Ceci provoque un sentiment de marginalisation et d’exil chez les habitants des bidonvilles par conséquence, ces quartiers deviennent généralement les points noirs des villes où on a tous les aspects de délinquance et de criminalité.

L’évolution des bidonvilles :

Bien que les bidonvilles n’aient cessé de croître au cours des deux derniers siècles, c’est dans la deuxième moitié du vingtième siècle que leur évolution a été particulièrement rapide, au fur et à mesure que le monde en développement s’urbanisait. Les bidonvilles d’aujourd’hui sont beaucoup plus grands et comptent beaucoup plus d’habitants que ceux qui prévalaient dans l’Europe et l’Amérique du Nord du dix-neuvième siècle. A Rio de Janeiro, par exemple, les bidonvilles comptent presque autant d’habitants que toute la ville d’Helsinki capitale de la Finlande avec 602 200 habitants. Les habitants des bidonvilles de Mumbai, soit plus de 5 millions de personnes, dépassent en nombre la population totale de Nairobi. Les habitants des bidonvilles vivent dorénavant essentiellement dans les villes d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, même si l’on en trouve, dans une proportion moindre, également dans les villes du monde développé. Ces faits font la base de nouvelles études et approches qui traitent une question très importante : Face au développement qu’a connu le monde dans les dernières années, est ce que les bidonvilles vont devenir un type d’établissements prédominant au 21 siècle?

Bidonvilles au Maroc :

Les origines de la ville marocaine relève principalement du monde arabo-musulman, celle-ci représente la première forme d’urbanisme qui a vu le jour au Maroc. L’organisation

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