Le pensée keynésienne

1. Contexte : la pensée keynésienne apparait au moment de la crise de 1929 et se généralise après la seconde guerre mondiale (cf. cours antérieurs). Rappelons brièvement que la crise de 29, révélée brutalement par le krach boursier d’octobre, était de nature déflationniste. Keynes la qualifiera de crise de sous consommation, de crise structurelle du capitalisme libéral, de crise de régulation…

2. L’auteur, le penseur : KEYNES (cf. fiche-auteur à faire)

3. Contestation de la pensée classique : tableau des divergences

CLASSIQUES KEYNES

Equilibre économique …de plein emploi …de sous emploi

Régulation Marché seul Marché + Etat

Niveau d’analyse Microéconomique Macroéconomique

Emploi (niveau) Dépend des salaires Dépend du niveau de la p°

Chômage Volontaire Involontaire

Crise Conjoncturelle Structurelle

Echanges extérieurs Politique de libre-échange Protectionnisme « éclairé »

Epargne Source de l’investissement « Résidu »

4. Concepts keynésiens

➢ Demande effective : demande de biens de consommation émanant des ménages + demande de biens d’investissement des entreprises. Son niveau conditionne totalement le niveau de la croissance économique.

➢ Politique budgétaire : politique active de dépenses de l’Etat pour dynamiser l’économie, incluant la probabilité d’un déficit.

➢ Etat-Providence : conception d’un Etat interventionniste dans la vie économique et sociale.

➢ Multiplicateur d’investissement : mécanisme économique par lequel une injection d’investissement provoque, par cascades successives, un investissement final x fois supérieur au montant initial.

➢ Loi psychologique fondamentale : quand le revenu augmente, la consommation s’élève, mais selon une croissance de moindre ampleur, explicable par la saturation progressive des besoins (loi de satiété)

5. Politique économique (Théorie de la demande)

➢ Théorie de la demande : faisant « l’éloge de la dépense », Keynes préconise le recours à des politiques de relance de la demande effective (cf. définition).

➢ Politique de grands travaux (« style New-Deal ») : destinée à conjuguer politique d’infrastructures et politique de croissance économique basée sur l’activité des entreprises créatrices de valeur ajoutée et d’emplois.

➢ Politique budgétaire : s’appuyant sur un budget solide, l’Etat peut financer une politique économique interventionniste et dynamique (politique de relance, par exemple). Le déficit budgétaire est alors parfaitement accepté.

➢ Politique fiscale : recherche d’équité par la progressivité de l’impôt.

➢ Politique de redistribution : en cohérence avec la politique fiscale, elle est destinée à réduire les inégalités et à attribuer du pouvoir d’achat propice à la con-sommation.

➢ Politique monétaire : baisse des taux d’intérêt afin de favoriser le crédit à la consommation et à l’investissement (cf. multiplicateur) et… de décourager l’épargne.

➢ Politique d’emplois (directs) : embauche de fonctionnaires (cf. plan Mauroy en 1981) pour réduire le chômage, distribuer du pouvoir d’achat…

➢ Politique d’échanges extérieurs : il convient « d’évacuer la contrainte extérieure », c’est-à-dire favoriser un développement autocentré plutôt qu’extraverti. Certes, les échanges culturels, scientifiques... sont prédisposés à l’échange international, mais les flux de marchandises et, a fortiori, les flux de capitaux doivent être fortement contrôlés. On peut donc considérer que la position de Keynes est de nature protectionniste

6. Les prolongements de la pensée keynésienne

Keynes est à l’origine d’une « descendance » importante

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