Le micro crédit
Analyse sectorielle : Le micro crédit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chama • 1 Février 2015 • Analyse sectorielle • 10 246 Mots (41 Pages) • 636 Vues
I. Définition du micro crédit
Parler du microcrédit, c’est d’abord s’interroger sur sa définition. Le Microcrédit consiste à fournir des prêts à court terme à des personnes à très faibles revenus, n’ayant pas accès aux services proposés par les institutions financières classiques, pour les aider à lancer leurs activités ou développer leurs affaires. L’une des caractéristiques spécifiques du microcrédit est qu’il offre, avec un crédit de faible montant, un ensemble d’actions d’accompagnement susceptibles de renforcer les chances de succès de la micro-entreprise et donc de remboursement du crédit.
Le microcrédit est, d’autre part, associé à un projet. Il en est indissociable, car il est consenti dans le but unique de faire vivre ledit projet. Si la réussite est au bout du chemin, le microcrédit ne sera plus nécessaire: le projet aura permis à une activité génératrice de revenus ou une micro-entreprise de vivre, d’évoluer et de prendre son essor en recourant désormais aux crédits bancaires classiques.
Qu’y a-t-il de fondamental avec le microcrédit par rapport au crédit classique ? La différence principale est qu’il est orienté sur une cible nouvelle : les pauvres et les exclus exerçant une activité génératrice de revenus ou désirant créer leur propre TPE. Il reconnaît leurs talents, leurs besoins et leur capacité à rembourser les prêts.
II. Historique et évolution
Dans le passé, mais aussi dans nos jours dans certaines parties du monde, le microcrédit est souvent lié à l'usure. Les marchands, qui prêtent des petites sommes d'argent aux villageois qui ne l'avaient pas pour payer les médicaments ou l'écoulage des enfants, sont considérés comme les premiers à accorder des microcrédits. Malgré les taux d'intérêt très élevés, les usuriers avaient du succès et se sont enrichis car ils étaient proches des besoins des populations parmi lesquelles ils vivraient.
Peu à peu, ces prêteurs furent contestés à cause des intérêts astronomiques qu'ils demandaient. Les églises et les prêtres prirent des initiations d'organiser le petit crédit local. Les Caisses Raiffeisen en Allemagne, puis dans toute l'Europe, les Caisses Desjardins au Canada et d'autres initiatives semblables dans d'autres pays se sont créées.
En Afrique par exemple, le principe de petit crédit existe depuis plusieurs décennies, et fonctionne parfaitement, mettant en œuvre le principe de l'épargne préalable, ce sont des regroupements (en général à l'échelle d'un ou plusieurs villages) de clients qui peuvent obtenir un prêt après avoir constitué une épargne suffisante pour garantir ce prêt.
Plus de 3 milliards de personnes sont exclues du système bancaire dans le monde. Pour pouvoir bénéficier d'un prêt et se lancer dans une activité, elles doivent donc se tourner vers des services financiers spécialisés.
Dans tout le monde, les réseaux bancaires sont, traditionnellement, plus réticents à financer les activités des petites et moyennes entreprises (PME). Manque de garanties, manque de transparence, manque de ressources : la rengaine est connue des petits patrons en quête d'un prix. Quant aux micros entrepreneurs, ils ont eux abandonné l'idée même de se lancer dans la quête de ce nouveau prêt. Selon l'ONU, 3 milliards de personnes soit prêt de la moitié de la population mondiale, seraient exclues des systèmes bancaires et n'ont aucun moyen d'accéder aux services financiers classiquement proposés par les banques pour lancer une affaire. C'est cette lacune qu'ont voulu combler les associations de microcrédit à partir des années 1970. Prêter de très petites sommes à des très petits gens qui à leur échelle veulent constituer une activité génératrice de revenus pour sortir de la misère, telle était alors l'idée à l'origine du projet. Sans compter qu'en plus, ce prêt d'un genre nouveau allait leur permettre de se passer des usuriers peu scrupuleux qui agissent un peu partout en toute impunité. Aujourd'hui, les institutions internationales sont unanimes pour reconnaître à la micro finance un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté. Les Nations Unies ont décrété que 2005 était l'année de microcrédit, afin de donner une plus grande visibilité à cette activité encor mal connue. Encouragée par les organismes internationaux, la commission autour de l'événement s'est donc amplifiée, prenant des formes très diverses : diffusion de feuilletons populaires en Amérique latine ; interventions de personnalités politiques et de stars de chanson ; ou encor organisations de conférences internationales un peu partout dans le mande sur le sujet. Pas de doute, le microcrédit est à la mode.
Mais, si de nombreuses expériences en la matière ont vu le jour ces dernières décennies, c'est surtout Mohamed Yunus qui a popularisé la forme sous laquelle le microcrédit se présente aujourd'hui. Considéré comme le père et le fondateur du microcrédit moderne, le professeur Yunus
a fondé la première institution concédant ce type d'emprunt au Bangladesh en 1976. Elle deviendra par la suit la Grameen Bank.
En se basant sur un principe très simple : les pauvres ne peuvent offrir de garanties, ils sont donc à la merci des usuriers qui leur prêtent pour assurer une activité économique minimale génératrice d'un revenu minimal dont une grande partie servira à rembourser le prêt et le reste à acheter de nourritures. Cette solution très concrète présente l'avantage de pouvoir répondre à des problèmes individuels et locaux, à l'inverse des grands programmes d'aides internationales « trop bureaucratisés » selon Mohamed Yunus.
La solution de Yunus consiste à prêter à ces pauvres mais collectivement d'une façon solidaire. Le prêt est octroyé à un individu qui appartient à un groupe de 4 ou 5 personnes. Le rôle du groupe consiste à assister l'emprunteur dans sa gestion de prêt, et de rembourser le prêt si l'emprunteur n'est en mesure de le faire lui-même.
Le microcrédit concerne aujourd'hui plus de 60 millions de personnes réparties sur les cinq continents, même si la plus grande part des souscripteurs se trouvent en Asie (48% en Extrême-Orient et 36% en Asie du Sud, Inde incluse). Les pays rabes y viennent peu à peu, mais beaucoup reste à faire (7% des souscripteurs).
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