« Le made in France », est-ce uniquement un engagement citoyen ou un argument commercial ?

La RSE est la déclinaison des principes du développement durable à l’échelle de l’entreprise. Elle intègre donc à la fois :

La dimension économique : efficacité, rentabilité

La dimension sociale : conditions de travail, droits de l’Homme

La dimension environnementale : consommation, émission polluantes.

Elle signifie essentiellement que les entreprises, de leur propre initiative, contribuent à améliorer la société et à protéger l’environnement, en liaison avec les parties prenantes : personnel clients, fournisseurs, investisseurs, ONG, qui véhiculent les attentes de la société civile et de la communauté qui entoure l’entreprise.

De plus en plus d’entreprises reconnaissent leur responsabilité sociétale en mettant en œuvre des dispositifs au sein de leur structure et avec leurs parties prenantes : ressources humaines, pratiques commerciales, impact local etc.La disparition des quotas chinois en 2008 a eu raison des derniers filateurs français et de bon nombre de nos industriels du textile. Ils ne sont plus qu’une quinzaine aujourd’hui. Et si Armor Lux fait partie des rares survivants, c’est grâce à l’entêtement tout breton de son PDG, Jean Guy Le Floch. Cet ex-dirigeant du groupe Bolloré a su remarquablement reconvertir la bonneterie de Quimper, célèbre pour ses pulls marins et ses sous-vêtements increvables. Sa méthode repose sur un savant cocktail : une dose de régionalisme (Armor Lux est une marque bretonne fabriquée en Bretagne), une bolée d’éthique (respects de l’environnement) et une pincée de réactivité. C’est ainsi que l’entreprise a décroché les contrats d’équipement des personnels de la Poste, de la SNCF ou de la Police Nationale.

« Le made in France », est-ce uniquement un engagement citoyen ou un argument commercial ?

En 1994, quand nous avons repris l’entreprise avec mon associé Michel Guéguen, il s’agissait d’un pacte social, d’un engagement vis-à-vis de notre région. De purs financiers auraient tout fermé. Aujourd’hui, le maintien de cet outil en Bretagne présente plusieurs avantages. Il nous permet d’abord de répondre rapidement à des clients de plus en plus pressés. Nous avons développé un savoir-faire logistique du type vépéciste pour nos grands comptes […] Ensuite, c’est un atout pour l’image de la marque, cela nous fait de la pub. Nos clients savent qui nous sommes et ont le sentiment d’acheter des produits « convenables ».

Justement, vous semblez réussir en dehors des courants et des diktats de la mode.

Nos clients adhèrent aux valeurs de la marque, qui sont la qualité et l’éthique. Historiquement, Armor Lux fabriquait des sous-vêtements chauds pour la Bretagne profonde, assez solides pour durer deux ou trois générations. Nous conservons cette image de robustesse. Nos clients ont le sentiment d’effectuer chez nous un achat raisonné et non de céder aux pressions de la mode. C’est un peu une marque refuge. Mais cela ne veut pas dire que nous n’innovons pas. Nous avons beaucoup investi dans la création et nous sommes constamment à l’affût de tout ce qui se fait de nouveau dans le textile.

Coté éthique,

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