Le Solde Budgétaire Du Maroc

« En cinq ans, le solde budgétaire du Maroc a connu un déclin conséquent. C’est dire qu’il a été rapide, puisqu’il est passé d’un solde excédentaire de 0.4% en 2008 à un solde déficitaire de 7.5%du PIB à fin 2012. En effet, ces dernières années n’ont pas été de tout repos pour notre économie, mais qu’elles en ont été les causes ? Est-ce la crise en Europe ? Ou est-ce un problème interne ? »

« Le Maroc importe beaucoup plus qu'il n’exporte 381milliards de DH contre 183 milliards de DH en 2012.

Le soutien de la demande intérieure, à travers la caisse de compensation. Le montant de ces subventions a explosé, au-delà de 50 milliards de dirhams en dépit d'une augmentation sensible des prix du pétrole en juin dernier. C’est dire que Le record de la facture de compensation de l’année dernière de 48milliards de dirhams) a été dépassé. Ceci va certainement ramener sur la table la lancinante question de la réforme de la Caisse de compensation.

Et le problème du déficit budgétaire ne vient pas seulement de la compensation.

En effet, la masse salariale continue à gonfler. Elle a progressé de près de 12 % à sous l’effet combiné de recrutements et promotions opérés. »

« La faible augmentation de 6,4% des recettes fiscales qui avoisinent 174 MMDH en 2012, n’a pas pu juguler l’augmentation excessive de 16,8% des dépenses ordinaires (217 MMDH) impactées par l’augmentation de 36,2% des charges de compensation qui ont représenté 56 MMDH en 2012 contre seulement 41 MMDH en 2011.

Ainsi, Les besoins en financement de l'État ont atteint le montant global de 65 MMDH. Ce montant est couvert par l'endettement intérieur et extérieur du trésor. La trésorerie générale a eu recours à un endettement intérieur de 52 MMDH en 2012, contre 33 en 2011 et à un endettement extérieur net de 12,7 MMDH. L’accroissement de la dette publique du trésor entraîne une augmentation importante des intérêts de la dette à 19,2 MMDH en 2012, contre 17,5 MMDH en 2011. »

« Pour réduire le déficit budgétaire, il n’y a que deux solutions : réduire les dépenses et augmenter les recettes.

Au niveau des dépenses, il y a lieu de diminuer le budget de fonctionnement en refusant toute augmentation de salaire dans la fonction publique pour l’année 2013, et en réduisant au strict minimum les recrutements.

La réforme de la Caisse de compensation est primordiale, et le gouvernement doit continuer à prendre d’autres mesures, à l’instar de l’augmentation des prix des hydrocarbures.

Il faut aussi réglementer les importations en luttant particulièrement contre le dumping, pour que le marché marocain ne devienne pas un dépotoir.

Pour augmenter les recettes, il y a lieu de revoir les niches fiscales, et lutter contre les fraudes et l’informel pour augmenter l’assiette fiscale.

Il y a aussi lieu de stimuler les exportations en augmentant la production exportable et en diversifiant les marchés.

Tout doit être fait pour stimuler le tourisme, les transferts des RME et les IDE, qu’il faut diversifier vers d’autres marchés tels que le Moyen-Orient, l’Asie, et l’Amérique. »

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