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Le Role De L'ecole A L'integration Sociale

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Par   •  15 Décembre 2013  •  1 627 Mots (7 Pages)  •  5 714 Vues

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Depuis Durkheim, on sait que l’Ecole est une institution socialisatrice majeure qui doit permettre une triple intégration des individus : l’apprentissage d’une culture nationale qui contribue à la formation du citoyen ; la compensation des handicaps culturels au nom de l’égalité des chances ; la transmission d’un savoir, d’un savoir-faire et d’un savoir être, qui faciliteront l’insertion professionnelle. Mais face à certaines mutations de la société actuelle, l’école n’est plus tellement apte à remplire seule son rôle intégrateur. La socialisation scolaire, c’est-à-dire l’apprentissage et l’intériorisation de savoirs, de valeurs et de règles sociales communs durant l’enfance et l’adolescence, favorise-t-elle les liens sociaux entre les membres de la société, le sentiment d’appartenance à des valeurs, à des règles de vie et à des objectifs communs ? En d’autres termes favorise-t-elle l’intégration des individus dans la société et par la société ? Si l’Ecole est bien une institution qui facilite l’intégration sociale des individus, elle n’est pas insensible au processus de séparatisme social qui se manifeste dans la société française contemporaine.

L’Ecole est incontestablement une machine à fabriquer de la cohésion sociale, c’est à dire à tisser du lien social entre les individus parce qu’elle leur fait partager des valeurs et des normes communes mais aussi parce que l’enseignement dispensé permet aux élèves d’acquérir un capital culturel indispensable à leur insertion professionnelle et à leur intégration à la vie sociale (politique, associative...). En effet l’Ecole a comme mission de faire partager les valeurs de la République comme le pense 60% du panel du sondage mené par l’IFOP(document 2), c’est mème la première mission de l’école d’après 34% du panel. Cette transmission est confiée aux enseignants du secondaire, tout particulièrement aux professeurs d’histoire - géographie qui assurent des cours d’instruction civique Les programmes mettent l’accent sur la construction européenne, sur l’histoire de France et sur les valeurs que doivent partager toutes les générations: respect de la loi, tolérance (refus des discriminations), ouverture aux autres cultures, liberté individuelle et nécessaire solidarité entre ses membres. Si l’instruction civique participe au processus de socialisation celui-ci se réalise aussi par la participation à la vie collective de l’école-en effet la première représentation d’une “société” que l’enfant a est celle de la classe. L’enseignement obligatoire permet aux jeunes de se confronter aux autres et d’apprendre à respecter les mêmes règles sociales : interdiction de toute forme de violence, apprentissage du civisme ou des règles de politesse, respect des différences religieuses dans le cadre de la laïcité ou des orientations sexuées, etc. En effet un des mots d’ordre de l’Ecole est la “méritocratie” , elle est sensé fournir les mêmes moyens à tous pour compenser les handicaps culturels des milieux culturellement défavorisés (égalité des chances). Elle doit sélectionner les meilleurs indépendamment de leur origine sociale ou sexuelle. L’école va donc permettre d’obtenir une société « juste » dans laquelle les individus occupent la place qu’ils méritent et une société « fluide » qui facilite la mobilité sociale. Mais alors comment se fait il qu’on puisse observer une réelle inégalité en ce qui concerne l’obtention du baccalauréat selon l’origine sociale et le type de série (document1) ?! Comme le souligne le sociologue François Dubet, « l’Ecole ne peut pas tout » parce que nos sociétés sont marquées par de fortes inégalités et son autorité est de plus en plus contestée. Dans la compétition scolaire certains enfants et adolescents sont mieux armés que d’autres. Les travaux de Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron ont montré que les élèves éduqués dans des familles à fort capital culturel réussissaient mieux que les autres, ils ont acquis dès leur enfance un langage riche valorisé par l’Ecole et un habitus de classe qui leur donne les codes pour répondre positivement aux attentes scolaires, pour investir les savoirs et vivre leur scolarité non pas comme une forme d’acculturation mais comme le prolongement de la culture et des attentes de leur milieu familial. Bourdieu les appelle les « héritiers » par opposition « aux boursiers ». De plus , du fait de l’individualisation croissante et de la concurrence entre les élèves, les parents deviendraient des “consommateur

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