Le Handicap Au Fils Des Siècles
Commentaires Composés : Le Handicap Au Fils Des Siècles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ClaraCovey • 25 Mars 2013 • 10 827 Mots (44 Pages) • 1 403 Vues
Introduction
La notion de handicap est un terme récent emprunté a l'anglais en 1827. Son origine est attribué a l'expression « hand in cap », un jeu d'échange d'objets pratiqué au XVI° siècle en Grande Bretagne.
Certaines approches ciblent le handicap comme un désavantage social dont notre société est en partie responsable.
Notre travail consistera à développer plusieurs approches du handicap que ce soit sur le plan économique, politique, social et littéraire. Vous remarquerez finalement que la notion de handicap est aujourd'hui profondément ancrés dans nos mœurs. Nous allons donc nous demander comment le handicap parvient il à se faire accepter au fil des siècles. Pour cela nous verrons l'évolution du handicap, de l'Antiquité à nos jours, pour ensuite voir que le handicap est passé du stade du rejet à celui de l'acceptation. Pour finir, nous constaterons que la réussite malgré le handicap n'est pas impossible.
I) Historique du handicap
Le handicap a de tout temps intrigué de manière positive ou négative. Nous allons ici retracer l'historique du handicap principalement en Europe Occidental.
1. De l'Antiquité jusqu'à 1789
Dans la Grèce Antique, les Grecs exposaient les nouveaux nés difformes afin qu'ils soient dévorés par les animaux sauvages. Ces pratiques étaient les même dans la Rome Antique. Les enfants handicapés mourraient ou étaient utilisés par des mendiants qui accentuaient leur handicap pour mieux attirer la compassion. L'attitude devant le handicap était alors une attitude de fuite ou de fascination.
La conception judaïque explique la maladie comme venant de Dieu et étant la conséquence d'une faute mais la discrimination vis à vis d'un infirme n'était pas pour autant supportée. Le sacrifice des enfants était interdit, comme cela est stipulé dans le troisième livre de l'Ancien Testament, le Lévitique. Chez les chrétiens, Jésus accueille et guérit les aveugles, les paralytiques, les lépreux rejetés de la société et ouvre la voie au respect de ces personnes. La culture hébraïque interdisait à l'individu infirme de s'approcher des lieux de culte sans pour autant l'exclure de la société.
Au Moyen Age, il existe des ambiguïtés dans les représentations des handicapés : Soit ils sont sacrés car ils sont humbles, soit ils sont proches du démoniaque. Les hôpitaux servent d'asiles car il faut séparer ces personnes du reste de la population. Ils sont assimilés au pauvres et acquièrent le droit de mendier. Les infirmes physiques ou mentaux pouvaient vivre au voisinage des rois et des princes. Ils avaient alors une fonction de dérision qui leur autorisait à se moquer des souverains. Petit à petit, l'infirme rejoignait les « suppôts » de la société mais on pouvait également les enfermer comme dans les hôtels Dieu qui virent le jour au XIII° siècle. A partir du XIV° siècle, la peur prit le dessus et conduisit à la mise à l'écart puis à l'enfermement des infirmes. Il faudra attendre les XV° et XVI° siècle pour voir s'ériger les premiers établissements religieux. Cependant, cette initiative comportait encore un caractère ségrégatif car la société s'occupait de la différence par l'enfermement. Au XVI° siècle, on voit l'apparition du mot « monstre » qui vient du verbe latin qui signifie monstranum, ce qui laisse supposer que le mot désignait à l'origine un phénomène que l'on montrait dans le foires ou les cirques. Une autre possibilité est la racine du mot monstrum signifiant simplement présage, sans connotation péjorative. De nombreux artistes peignèrent ou écrivirent à propos des monstres comme Hieronymus van Aken, dit Jérôme Bosch qui demeure une référence incontournable. Son œuvre principale, Le Jardin des Délices, est un triptyque ouvert où l'on peut contempler trois scènes. Le panneau de gauche est dédié au Paradis, avec la création d’Eve et la Source de la Vie, tandis que celui de droite nous montre l’Enfer. Le panneau central donne son nom à l’ensemble avec la représentation dans un jardin des délices ou plaisirs de la vie. Entre le Paradis et l’Enfer, ces délices, qui nous dépeignent l’humanité livrée aux différents plaisirs de ce monde, ne sont rien d’autres que des allusions au Péché. Les représentations de la Luxure, à forte charge érotique, à côté d’autres de sens plus énigmatique, sont clairement mises en évidence. A travers la beauté fugace des fleurs ou la douceur des fruits, se dégage un message de fragilité, du caractère éphémère du bonheur et de la jouissance du plaisir. L’Enfer fait ici référence aux monstres.
Au XVIII° siècle, les handicapés sont vus comme un danger pour le bien public. Ils sont enfermés dans des hospices, des asiles ou des maisons de travail obligatoire installées un peu partout en Europe mais ce siècle voit quand même la création a Paris d'une école spécialisée pour les enfants aveugles et d'une école pour les sourds-muets avec l'utilisation du langage gestuel. Les premiers traités d'éducation spécialisée voit alors le jours. Avec le XVIII° siècle, on cherchait à ramener dans la normalité une infirmité prétexte a la division sociale et représentatif d'une menace.
2. De 1789 à 1945.
La révolution française fait apparaître des lois sur les handicapés avec la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 qui porte ses effets et la perspective humaniste transforme la façon de voir la personne handicapée. Au XIX° siècle, les conditions de vie des enfants handicapés restent lourdes de brutalité à l’intérieur des asiles. Néanmoins, des lois sont promulguées, obligeant les services publics a prendre en charge les personnes handicapées. Des efforts pédagogiques sont entrepris pour éduquer les handicapés. Les causes organiques de la déficience mentale sont mises en lumière avec les progrès de la médecine. Le handicap se détache progressivement de la monstruosité et de la maladie. La réduction du handicap se fait à la jonction du médical et du pédagogique : éduquer et corriger. Ainsi on voit apparaître la notion de rééducation.
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