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La finance islamique est-elle à l’abri de la crise financière globalisée ?

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Par   •  4 Décembre 2012  •  748 Mots (3 Pages)  •  1 169 Vues

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La finance islamique est-elle à l’abri de la crise financière globalisée ?

Par Fredj Jawadi, La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 255-256 – Finance

La crise financière globalisée (2008-2009) ayant remis en cause les principaux systèmes bancaires internationaux, ne semble pas avoir autant d’effet sur l’industrie de la finance islamique. En effet, non seulement l’effet était moindre, mais plusieurs études récentes assimilent la finance islamique à une alternative crédible de sortie de crise pour sauver et protéger les systèmes financiers conventionnels contre d’éventuelles crises futures.

En pratique, le développement rapide de la finance islamique ces dernières années peut s’expliquer différemment. D’une part, la communauté musulmane ne cesse pas de s’accroître et de demander de plus en plus de services et d’actifs financiers conformes avec leurs croyances ; d’autre part, comme elle n’est pas réservée uniquement aux musulmans, la finance islamique a pu récemment attirer plusieurs nouveaux investisseurs grâce à la valeur morale et aux garanties moins risquées qu’elle prône relativement à la finance conventionnelle. De tels constats ont été confirmés différemment par plusieurs études empiriques. N. Hideur (2009) a montré que la finance islamique serait plus efficiente que la finance conventionnelle à l’heure de la crise financière en raison de son « réalisme » et de ses valeurs éthiques et morales. En effet, tandis que l’éclatement des bulles financières hétérogènes a montré la déconnexion entre la sphère réelle et la sphère financière, les principales vertus de la finance islamique sont liées à la prééminence de l’économie réelle et à la prohibition des profits issus de la spéculation.

H. Fadhlaoui (2009) montre qu’en raison de la distinction entre la monnaie et le crédit, le système financier islamique est en mesure d’offrir des modalités de financement intéressantes sans remettre en cause la stabilité des marchés financiers.

Dans le même ordre d’idées, S. Srairi (2009) a testé la performance des produits de la finance islamique relativement à ceux de la finance conventionnelle et a étudié les déterminants de leurs profitabilités. Ses résultats montrent la supériorité des actifs de la finance islamique en matière de performance et de liquidité.

E. Jouini et O. Pastré (2011) ont suggéré que la crise financière actuelle peut justifier doublement l’adaptation de la finance islamique par les économies développées. D’une part, par définition, la finance islamique interdit la spéculation du risque, source par essence de la crise des subprimes ; d’autre part, son atout principal est le gisement d’une épargne considérable (700 milliards de dollars en 2008) qui peut bien servir aux pays développés. En assimilant la finance islamique à une forme de « finance participative », les auteurs l’ont retenue comme une alternative de sortie de la crise. En effet, elle devrait rééquilibrer la finance mondiale tout en continuant son incarnation des principes éthiques.

Au total, ces études s’accordent sur l’intérêt notable des opportunités de la finance islamique évidemment très importantes pour le fonctionnement et le développement d’une économie.

En

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