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La Santé Des Québécois : Y A-t-il Variation Selon Le Contexte Socio-économique

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Par   •  6 Février 2013  •  2 655 Mots (11 Pages)  •  1 030 Vues

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1. Introduction

Depuis de nombreuses années, plusieurs études tendent à démontrer que la santé des Québécois et Canadiens varie selon le contexte socioéconomique qui leur est propre. Les statuts socioéconomiques varient principalement selon la scolarité, le milieu de vie et le revenu disponible. Ces variables seront analysées pour voir si elles ont individuellement un impact sur la santé. Il sera possible de savoir quels aspects de la santé sont affectés par la variation de ces statuts pour ensuite orienter des solutions. Le présent travail portera sur l’analyse de données compilées portant sur la santé des Québécois durant les 25 dernières années.

L’analyse portera à savoir si un lien direct existe entre l’état de santé physique et psychologique des Québécois et leur statut socioéconomique. Les points utilisés aux fins de comparaison seront, entre autres, la perception de l’état de sa propre santé, le taux d’obésité et de troubles mentaux.

Il sera donc question de l’impact des variations du revenu sur la santé générale de même que la variation de la scolarité et de l’endroit de résidence sur la santé. L’efficacité des programmes sociaux mis en place sera également analysée.

2. Développement

2.1 L’impact du revenu

L’association entre la santé et le niveau économique a fait l’objet de nombreuses études au Québec. Les individus ayant un revenu inférieur ont tendance à avoir une moins bonne santé générale. L’étude sur « la variation des écarts de l’état de santé en fonction du revenu au Québec de 1987 à 1998 » (FERLAND, 2003 : 37-41) servira de point de départ à l’analyse.

Cette étude sépare la variable des revenus en cinq niveaux allant de revenu « insuffisant inférieur » ici appelé niveau 1 à « suffisant supérieur » ici niveau 5. Le premier point analysé concerne la perception de la santé comme étant moyenne ou mauvaise pour les Québécois de 15 ans et plus. Il est démontré, en 1998, que 20.4 % des gens appartenant au niveau 1 jugent leur santé moyenne ou mauvaise contre seulement 6.2 % des gens du niveau 5. Les individus du niveau 1 souffrent aussi plus de troubles digestifs fonctionnels que ceux du niveau 5 dans une proportion de 6.5 % contre 4 %. Un autre aspect de la santé concerne aussi les troubles mentaux. Selon l’étude, 7.3 % des individus du niveau 1 souffrent de désordres mentaux, contre 3 % dans le niveau 5. Au-delà des troubles mentaux, il y a aussi la détresse psychologique classée au niveau élevé dont 26.4 % des individus du niveau 1 souffrent contre 16.4 % de ceux du niveau 5. Cette prévalence, comme toutes les autres précitées diminuent toutes progressivement d’une catégorie intermédiaire à une autre. « En se référant aux données de 1998, on constante que l’élimination des inégalités de santé associées au revenu permettrait d’améliorer la santé d’aux minimum 70 000 individus dans le cas des troubles digestifs fonctionnels à un maximum de 266 000 personnes dans le cas de la santé perçue comme moyenne ou mauvaise » (FERLAND, 2003 :45).

La surcharge pondérale est aussi un aspect négatif pour la santé. Ici, de façon surprenante, une différence s’observe selon le statut socioéconomique, mais aussi selon le sexe. Cette tendance démontre que le nombre de femmes souffrant de surcharge pondérale diminue avec l’augmentation des revenus alors que l’inverse se produit chez les hommes. « La théorie du genre postule que les inégalités sociales en matière de santé et celles de la surcharge pondérale en particulier seraient dues en partie aux faits que les normes et les standards sociaux seraient structurellement distincts, le genre affectant les chances et opportunités des unes et des autres ainsi que leur mode de vie au quotidien » (DUMAS, 2011 : 33). Selon l’étude de Millar, 49 % des hommes contre 43 % des femmes ayant des revenus inférieurs sont en surpoids ou obèses et 61 % des hommes contre 34 % des femmes seraient en surpoids ou obèse pour la catégorie de revenus supérieurs. « Le taux de surpoids et d’obésité chez les hommes a augmenté au même rythme que le niveau du revenu. Les femmes ayant un revenu élevé étaient moins susceptibles d’avoir un surpoids ou d’être obèses » (MILLAR, 2004 : 115). Cette recherche démontre également que les hommes deviennent moins actifs avec l’augmentation des tranches de revenus ce qui explique en partie cette différence. Bien que le fait que la constante soit inversée pour cet aspect de la santé selon les revenus, il reste qu’il y a un nombre important de gens dont le surpoids est un obstacle supplémentaire à une bonne santé globale.

2.2 L’impact de la scolarisation

Il est possible aussi de se questionner sur l’existence d’un lien entre le niveau de scolarité des individus et leur niveau de santé. Cet aspect est aussi analysé dans plusieurs recherches. Dans l’une de celles-ci (MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DU QUÉBEC [ci-après MSSSQ], 1990 : 25, 47) parmi plusieurs causes proposées comme réponse à la cause de la pauvreté au Québec, 76 % des gens mentionnent le manque d’instruction. Il est aussi établi que le taux de morbidité périnatale varie selon la scolarité de la mère, allant de 9 % avec moins de 9 ans de scolarité à 4 % avec 17 ans et plus de scolarisation. S’ajoutent aussi à la morbidité élevée de ces nouveau-nés « les risques liés aux maladies se cumulant à ceux de l’environnement social, et lorsque l’enfant est grand, on retrouve plus d’anémie, de maladies infectieuses, d’accidents, de troubles de croissance et de troubles psychosociaux » (MSSSQ, 1990 : 46). Les inégalités commencent donc, dans certains cas, dès la naissance.

Fait intéressant, le niveau de scolarité n’a pas d’impact dans l’évaluation de la santé chez les jeunes adultes cependant, « […] il génère des différences significatives entre les groupes d’individus âgés de 35 à 74 ans (plus le niveau de scolarité diminue, plus il y a des cas de conditions chroniques et des incapacités importantes. » (GUIMOND, 2002 : 32-33). Il est possible de résumer l’impact de la scolarité sur la santé comme suit : « Quant à la scolarité, elle semble liée à la santé principalement de deux façons : d'une part, elle atténuerait certains effets de la pauvreté sur la santé, sans pour autant les éliminer ; d'autre part, elle aurait un effet distinct sur la santé, ce qui expliquerait que les personnes plus scolarisées ont une meilleure santé, peu importe leur revenu et leurs habitudes de vie » (FERLAND, 1995

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