La Crise Financière Internationale
Mémoire : La Crise Financière Internationale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mountamery • 29 Septembre 2012 • 6 288 Mots (26 Pages) • 1 001 Vues
La gestion européenne de la crise : En automne 2008, le monde avait fait face à une aggravation de la crise financière. Beaucoup de gouvernements se sont mobilisés pour éviter une récession très brutale de leur économie. Cependant, l’incertitude est grande quant à la possibilité de stabiliser efficacement l’économie mondiale. On devrait toutefois garder l’espoir qu’une économie mondiale plus stable et moins spéculative pourrait renaître de l’éclatement de multiples bulles qui ont émergé depuis 2002.
Depuis le déclenchement de la crise des « subprimes » aux Etats-Unis en été 2007, le choc s’est propagé rapidement dans le monde et a pris de court les décideurs politiques qui ne mesurent que tardivement l’ampleur et la nature de la crise actuelle avec l’effondrement des prix des différents actifs. La crise des « subprimes » s’apparente initialement à une crise immobilière banale comme celles que nous avons connues maintes fois dans le passé. Dorénavant, avec les faillites de plusieurs grandes banques américaines et européennes et les signaux démultipliés de ralentissement brutal de l’économie mondiale, on pourrait qualifier l’actuelle crise de grande crise systémique.
La crise actuelle est souvent comparée à celle de 1929-32 aux Etats-Unis ou à la crise japonaise dans les années 1990. Cependant, de nombreux aspects les différencient. La crise de1929-32 a commencé avec un krach boursier, qui a entraîné la faillite des banques ayant prêté massivement aux spéculateurs boursiers, conduisant ainsi à une baisse importante du crédit et une sévère dépression économique. L’absence d’assurance des dépôts bancaires et l’inexistence de l’assurance chômage avaient sans doute renforcé le processus cumulatif négatif en ruinant le pouvoir d’achat des ménages. Le peu de préoccupation de la banque centrale pour la liquidité dans le système bancaire avait contribué à la faillite en chaîne des banques commerciales. De même, des mesures de politique économique inopportunes telles que la politique protectionniste et la dévaluation compétitive avaient perturbé le fonctionnement du système économique mondial, contribuant ainsi à propager la crise dans le monde. La crise japonaise a par contre un caractère national. L’effondrement des prix immobiliers et des cours boursiers très surévalués avait entraîné de nombreuses banques japonaises en difficulté. Les interventions publiques (sauvetage des banques mais sans restructurations brutales, injection massive de liquidités, hausse des dépenses publiques) avaient permis de maintenir l’économie japonaise à flots, mais sans pouvoir l’aider à retrouver le chemin de la croissance pendant plus de 10 ans. Durant cette période, l’économie japonaise était caractérisée par une modeste déflation, un taux d’intérêt très faible et une croissance quasi nulle en moyenne. [1]
Ces comparaisons historiques sont utiles et permettent d’en tirer des leçons pour gérer la crise actuelle. Mais elles ne permettent pas de comprendre tous les aspects ainsi que l’ampleur de la crise actuelle. Les systèmes économiques construits après la 2ème guerre mondiale ont intégré des mécanismes de stabilisation automatique (assurances de crédit, sécurité sociale, politiques macroéconomiques contra-cycliques, etc.). Cependant, du fait de la remise en cause des réglementations financières érigées après la crise des années 1930 et au développement tous azimuts des innovations financières, le risque s’est longuement diffusé et a grandi sans cesse jusqu’à un niveau difficilement supportable pour l’économie mondiale.
L’émergence d’une multitude de bulles spéculatives : La crise actuelle est la nième crise parmi celles qu’on a connues dans le système de Bretton Woods établi après la 2ème guerre mondiale. Elle résulte d’un ensemble de facteurs microéconomiques et macroéconomiques, plus particulièrement les innovations financières et les déréglementations irréfléchies opérées depuis les années 1980. Prônant la libéralisation financière, les banques et les entreprises financières ont sans cesse poussé la limite de leur exercice. Beaucoup de pays émergents libéralisant leur compte de capital ont connu des crises de changes et financières importantes dans les années 1990 avec des conséquences économiques parfois dramatiques. Face à l’incapacité du FMI et de la communauté internationale pour les aider à sortir de la crise financière, certains pays émergents ont modifié radicalement leur comportement en accumulant de plus en plus de réserves de changes et en adaptant une politique budgétaire prudente. Ces réserves accumulées impliquent que ces pays ne sont plus dépendants des financements des banques occidentales et que celles-ci doivent trouver d’autres marchés pour augmenter sans cesse leurs profits et les bonus de leurs dirigeants.
Une crise financière importante peut se déclencher lorsqu’une bulle spéculative se dégonfle sur un ou plusieurs marchés. Les bulles récentes sont étroitement liées à la politique monétaire pratiquée par la Fed. Suite à l’éclatement de la bulle spéculative sur les valeurs Internet en 2000, pour contrer ses effets dépressifs sur l’économie ainsi que ceux liés à l’attaque du 11 septembre, la Fed dirigée alors par Alan Greenspan, a baissé rapidement son taux directeur et a maintenu ensuite pendant une période prolongée celui-ci à 0,75%. Le transfert massif de liquidité s’est opéré à partir de l’an 2000 vers le marché immobilier. La hausse du prix de l’immobilier nourrit un sentiment de richesse, ce qui encourage la consommation [2], et stimule les constructions nouvelles. Par ailleurs, la baisse du taux d’intérêt rapide et son maintien à un niveau faible ont été aussi un stimulant très puissant pour les investissements des entreprises. Ce mécanisme de stimulation économique a été énormément renforcé par les innovations financières récentes.
Dans le système économique et financier moderne, les banques jouent un rôle important dans la création de liquidités à côté de la banque centrale. Dans un système bancaire classique, les banques absorbent les dépôts et font des crédits. Les innovations financières introduites depuis les années 1980 ont considérablement bouleversé le paysage du marché des crédits. Le fait que les entreprises puissent accéder facilement au marché financier via les émissions directes de titres a poussé les banquiers à inventer de nouveaux instruments financiers qui leur permettent de diminuer la consommation de fonds propres et d’augmenter la rentabilité du capital. Dans un métier de crédit où la marge a été considérablement réduite par le développement des marchés financiers, les banques ont trouvé
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