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L'asymétrie D'information

Note de Recherches : L'asymétrie D'information. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Juin 2014  •  2 800 Mots (12 Pages)  •  1 059 Vues

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L’asymétrie d’information permet d’analyser des comportements et des situations courantes de l’économie de marché. Le plus clair du temps, on constate que sur un marché, un des deux acteurs dispose d’une meilleure information, il en sait plus que l’autre sur les conditions de l’échange (qualité du produit, travail fourni…). Cela contredit donc l’hypothèse de transparence de l’information du modèle standard de concurrence pure et parfaite. Des individus rationnels qui maximisent leur utilité, sont donc prêts à avoir des comportements opportunistes qui risquent de compromettre le fonctionnement efficace du marché.

I. Antisélection et aléa moral

On peut distinguer deux situations d’information asymétrique : d’une part l’antisélection, appelée aussi sélection adverse, où le marché est perturbé par le fait qu’une partie connaît mieux les caractéristiques du bien échangé au moment de la signature du contrat et d’autre part, l’aléa moral qui est une situation dans laquelle une des parties (encore appelée principal) ne peut contrôler l’action de l’autre partie (appelée agent) ou bien n’a pas les moyens d’en évaluer l’opportunité.

1. L’antisélection L’antisélection est due à un problème d’asymétrie d’information qui se déclare au moment de la signature du contrat (ex-ante). Lorsque les acheteurs observent imparfaitement la qualité de biens qu’ils désirent acquérir, les vendeurs ont intérêt à surestimer la qualité de leurs produits afin de les vendre au prix le plus élevé possible. Les acheteurs ne peuvent donc ni avoir confiance dans les déclarations des vendeurs, ni déduire qu’un prix élevé signifie une bonne qualité. Dans un tel cadre, les vendeurs de biens de bonne qualité, qui valent effectivement un prix élevé, peuvent être dans l’impossibilité de vendre leur produit à leur véritable prix dans la mesure où les acheteurs doutent de sa qualité.

Le prix n’est plus un parfait signal de la valeur du bien, puisque, pour un même prix, il est possible d’obtenir des biens de qualités différentes.

Le prix ne peut plus jouer son rôle d’information. Dans ces conditions le marché concurrentiel ne peut plus fonctionner efficacement. L’agent victime d’un manque d’information risque de sélectionner un produit qui ne correspond pas au prix affiché, ou demande un prix si bas que les bons produits sont retirés du marché.

L’exemple des automobiles d’occasion

Dans un article célèbre (« The market for lemons : Quality uncertainity and the market mechanisms »1970), Akerlof va démontrer que le prix n’est pas nécessairement synonyme de qualité, bonne ou mauvaise selon son évolution. Et pour cela, il prend l’exemple d’un marché de cent voitures d’occasion où cinquante sont des modèles de mauvaise qualité (« lemons ») et cinquante sont des modèles de bonne qualité. Qui connaît la qualité exacte du modèle proposé ? Certainement pas l’acheteur. Seul le propriétaire dispose de l’information. Pour les acheteurs potentiels, l’asymétrie d’information est totale. Quel sera le prix du marché ? Tout laisse à penser que le propriétaire d’un mauvais modèle est prêt à le vendre beaucoup moins cher que le propriétaire d’une voiture de bonne qualité. Si la qualité des modèles est parfaitement identifiée, pas de problème. Par contre, que se passe t-il si l’acheteur est incapable d’estimer la qualité du modèle proposé, asymétrie d’information oblige ?

À cette question, Akerlof répond simplement : en proposant un prix unique, qui pourrait être un prix moyen, le marché permet uniquement la mise en vente des modèles de médiocre qualité. A ce prix, les propriétaires des modèles de bonne qualité se retirent du marché, le prix moyen du marché étant trop faible. L’asymétrie de l’information exclut donc du marché les produits de bonne qualité au profit des produits de moindre qualité. C’est ce qu’on appelle donc l’antisélection ou sélection adverse. « Les mauvais produits chassent les bons »…Ainsi le laisser faire peut avoir des conséquences désastreuses : élimination des bons produits, voire absence d’échange.

Dans ce cadre, une réglementation, assurant la révélation de tout ou partie de l’information, ou encore instituant des procédures de recours efficaces contre les ventes de produits de mauvaise qualité (garantie légale contre les vices cachés), permet d’améliorer le fonctionnement des marchés.

Les effets de l’asymétrie d’information sur le système d’assurance.

Les sociétés d’assurance ne connaissent qu’imparfaitement les qualités intrinsèques des individus qu’elles sont censées couvrir contre un certain nombre de risques.

Si les compagnies fixent une prime d’assurance, supposée couvrir un risque moyen s’appliquant à l’ensemble de la population, elle s’expose à leur tour à un risque évident L’assurance n’étant pas obligatoire, on peut raisonnablement penser que les « faibles risques », trouvant la prime moyenne trop élevée, ne vont pas s’assurer, privant la compagnie de recettes attendues et nécessaires à son équilibre financier. À l’inverse, les dépenses engagées par celles et ceux qui ont décidé de s’assurer (les « hauts risques ») sont beaucoup plus importantes en volume et valeur, que celles retenues dans l’hypothèse d’un risque moyen. Un tel choix conduit donc à la faillite du système.

L’antisélection s’est traduite par l’impossibilité d’assurer un grand nombre de clients potentiels jugeant la prime d’assurance trop élevée par rapport au risque encouru. L’asymétrie d’information privant la compagnie d’assurance de pouvoir proposer des primes différentes selon les types de risques.

Une solution consiste alors à amener les assurés à révéler leurs risques en mettant en place un système de franchise. L’entreprise d’assurance offre des contrats avec des primes d’assurance assez faibles, mais une franchise assez élevé et d’autres contrats avec, au contraire des primes assez fortes et une faible franchise. Les agents à risque faible opteront rationnellement pour les premiers et les agents à risques élevés opteront pour les seconds. Le problème de sélection adverse trouve dans cette situation une solution évidente : payer en fonction du risque encouru. Cette discrimination, effectivement, permet de conserver les bons clients

Dans le domaine de l’assurance santé on peut encore opter pour une autre solution, tout aussi efficace, économiquement, et plus juste, socialement. Il s’agit de rendre l’assurance santé obligatoire et imposer aux moins risqués

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