L'aspect Multiculturelle Du Contrôle De Gestion
Documents Gratuits : L'aspect Multiculturelle Du Contrôle De Gestion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar max31 • 27 Janvier 2013 • 2 457 Mots (10 Pages) • 1 197 Vues
L’adaptation multiculturelle du Contrôle de Gestion
Problématique :
Comment le Contrôle de gestion s’est-il développé au fil du temps à l’international ?
1. Histoire de l’émergence de la fonction contrôle de gestion
a. Les origines
Il y a eu dans l’histoire plusieurs étapes de l’organisation et du management, nous retiendrons notamment l’Antiquité avec les modèles organisationnels égyptien et babylonien, le Moyen Age, la période moderne avec les modèles vénitien, français puis anglo-saxon.
En parallèle, nous pouvons observer que la comptabilité apparaît chez les Égyptiens, puis est complétée par les marchands vénitiens dès la Renaissance avec la double écriture des opérations, et plus tard est sophistiquée par les notions de comptabilité analytique et de contrôle aux États-Unis principalement.
Si l'on veut retourner aux origines, il convient de rendre hommage à celui qui a véritablement formalisé les différents constituants du contrôle de gestion : Robert N. Anthony, professeur à Harvard. (1960’s)
À cette époque, les multinationales se développèrent et il devient nécessaire à la fois de déléguer les décisions et de contrôler l'usage de ces délégations. D'où l'apparition d'une fonction contrôle de gestion centralisée au siège, chargée de s'assurer que les objectifs sont bien réalisés.
Selon Robert N. Anthony, le contrôle de gestion est au départ le «processus par lequel les dirigeants s'assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité pour réaliser les objectifs.»
b. Évolution de la qualification du contrôle de gestion
Au départ le contrôle était qualifié d' « œil de Moscou », terme qui a pris de l'ascendant après la guerre froide, le contrôle de gestion a par la suite pris le qualificatif de "thermostat" pour ainsi signifier qu'il joue le rôle qu'est celui du thermostat dans une organisation c'est-à-dire qu'il est chargé d'alerter le manager dès qu'un des objectifs fixés n'était pas atteint pour permettre à ce dernier de déclencher le processus de correction adéquate. Et quand il fut question de maîtriser les activités des structures dans lesquelles il est présent, il fut qualifié de "tour de contrôle" dont l'objectif est beaucoup plus de réguler que de sanctionner. Aujourd'hui, le « contrôle de gestion » s'entend plutôt «pilotage de la performance » et est défini comme «une démarche permettant à une organisation de piloter la réalisation progressive de ses objectifs de performance, tout en assurant la convergence des actions engagées par les différentes entités de sa structure». (Giraud et al. Contrôle de gestion et pilotage de la performance, 2e édition, coll. Business, Gualino Editeur.)
Ces changements sémantiques ne sont pas neutres car ils témoignent de l'évolution de la fonction vers plus d'assistance à l'opérationnel, au stratégique et vers moins de coercition.
2. Le contrôle de gestion : est une émanation du contexte culturel américain.
Définition selon H.Bouquin, 1994 : « c’est un ensemble de processus et de dispositifs qui, dans les organisations, orientent les décisions, les actions, les comportements pour les rendre cohérents avec des objectifs à long et moyen terme, et qui s’appuient sur des systèmes d’information. Leur finalité est d’organiser la performance de l’entreprise et, si possible, d’en identifier les causes et d’en effectuer la mesure. »
Outre le fait que la notion de contrôle de gestion ait été inventée aux États- Unis pour répondre aux besoins des dirigeants (RN. Anthony) la définition de H.Bouquin nous permet de montrer que le contrôle de gestion émane d’un contexte culturel américain.
Le système d’orientation des comportements suppose une hiérarchie des valeurs qui permet de dire ce qu’il est bon ou mauvais de faire, qui permet d’évaluer la réussite de l’action. Cette conception du contrôle de gestion qui propose un mode d’évaluation individuel, qui implique une projection formalisée dans l’avenir, qui considère que tout peut être quantifié et mesuré; cette conception n’est pas universelle, elle traduit des valeurs culturelles bien déterminées qui ne sont pas forcément compatibles avec les valeurs couramment mobilisées dans n’importe quelle entreprise. Il est accepté, depuis quelques années, que le contrôle de gestion reflète, en fait, une conception purement américaine du gouvernement des collectivités. Et par conséquent, il est difficilement transposable. Nous soutenons avec Bouquin (1994) que, contrairement à ce que suggère Ouchi, la culture ne serait pas une solution alternative au contrôle de gestion, mais une réalité permanente légitimant une forme de contrôle plutôt qu’une autre, c’est à dire une réalité dont il faut tenir compte. Le modèle traditionnel du contrôle de gestion est présenté comme une émanation du contexte culturel américain.
En effet, la logique contractuelle qui fonde la société américaine se retrouve dans l’ensemble des pratiques de contrôle de gestion. Il s’agit d’éliminer autant que possible les malentendus, les points obscurs, l’arbitraire, la subjectivité. L’accent doit être mis sur les résultats tangibles, sur ce qui est spécifique, et non sur les généralités. Et les faits doivent soigneusement être établis dès qu’il y a lieu de récompenser ou de sanctionner. En outre, les valeurs d’égalité et d’honnêteté, qui règnent dans la société américaine, créent un climat propice dans le sens de l’implication du subordonné dans les décisions plutôt que de les lui imposer. Il existe une forte pression sociale pour respecter ces principes. Il faut montrer de l’intérêt pour ce que fait son subordonné, il faut croire à ses capacités. Cela se traduit par une forte participation dans la prise de décisions et une forte délégation de pouvoir deux piliers du contrôle de gestion.
En imposant des sanctions et en offrant des récompenses aux contrôlés, le modèle traditionnel du contrôle de gestion encourage la performance et la prise de risque. Cela rejoint les valeurs de masculinité de la société américaine.
En amenant les employés à fixer des objectifs individuels et à faire de la réalisation de ces objectifs
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