L'ampleur et la nature de la crise des subprimes aux États-Unis à l'été 2007
Analyse sectorielle : L'ampleur et la nature de la crise des subprimes aux États-Unis à l'été 2007. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar titeuf • 29 Janvier 2014 • Analyse sectorielle • 1 140 Mots (5 Pages) • 1 306 Vues
Depuis le déclenchement de la crise des « subprimes » aux Etats-Unis en été 2007, le choc s’est propagé rapidement dans le monde et a pris de court les décideurs politiques qui ne mesurent que tardivement l’ampleur et la nature de la crise actuelle avec l’effondrement des prix des différents actifs. La crise des « subprimes » s’apparente initialement à une crise immobilière banale comme celles que nous avons connues maintes fois dans le passé. Dorénavant, avec les faillites de plusieurs grandes banques américaines et européennes et les signaux démultipliés de ralentissement brutal de l’économie mondiale, on pourrait qualifier l’actuelle
crise de grande crise systémique.
La crise actuelle est souvent comparée à celle de 1929-32 aux Etats-Unis ou à la crise japonaise dans les années 1990. Cependant, de nombreux aspects les différencient. La crise de1929-32 a commencé avec un krach boursier, qui a entraîné la faillite des banques ayant prêté massivement aux spéculateurs boursiers, conduisant ainsi à une baisse importante du crédit et une sévère dépression économique. L’absence d’assurance des dépôts bancaires et l’inexistence de l’assurance chômage avaient sans doute renforcé le processus cumulatif négatif en ruinant le pouvoir d’achat des ménages. Le peu de préoccupation de la banque centrale pour la liquidité dans le système bancaire avait contribué à la faillite en chaîne des banques commerciales. De même, des mesures de politique économique inopportunes telles que la politique protectionniste et la dévaluation compétitive avaient perturbé le fonctionnement du système économique mondial, contribuant ainsi à propager la crise dans le monde. La crise japonaise a par contre un caractère national. L’effondrement des prix immobiliers et des cours boursiers très surévalués avait entraîné de nombreuses banques japonaises en difficulté. Les interventions publiques (sauvetage des banques mais sans restructurations brutales, injection massive de liquidités, hausse des dépenses publiques) avaient permis de maintenir l’économie japonaise à flots, mais sans pouvoir l’aider à retrouver le chemin de la croissance pendant plus de 10 ans. Durant cette période, l’économie japonaise était caractérisée par une modeste déflation, un taux d’intérêt très faible et une croissance quasi nulle en moyenne. [1]
Ces comparaisons historiques sont utiles et permettent d’en tirer des leçons pour gérer la crise actuelle. Mais elles ne permettent pas de comprendre tous les aspects ainsi que l’ampleur de la crise actuelle. Les systèmes économiques construits après la 2ème guerre mondiale ont intégré des mécanismes de stabilisation automatique (assurances de crédit, sécurité sociale, politiques macroéconomiques contra-cycliques, etc.). Cependant, du fait de la remise en cause des réglementations financières érigées après la crise des années 1930 et au développement tous azimuts des innovations financières, le risque s’est longuement diffusé et a grandi sans cesse
jusqu’à un niveau difficilement supportable pour l’économie mondiale.
L’émergence d’une multitude de bulles spéculatives
La crise actuelle est la nième crise parmi celles qu’on a connues dans le système de Bretton Woods établi après la 2ème guerre mondiale. Elle résulte d’un ensemble de facteurs microéconomiques et macroéconomiques, plus particulièrement les innovations financières et les déréglementations irréfléchies opérées depuis les années 1980. Prônant la libéralisation financière, les banques et les entreprises financières ont sans cesse poussé la limite de leur exercice. Beaucoup de pays émergents libéralisant leur compte de capital ont connu des crises de changes et financières importantes dans les années 1990 avec des conséquences économiques parfois dramatiques. Face à l’incapacité du FMI et de la communauté internationale pour les
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