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L'économie devient progressivement plus forte que la politique

Commentaire de texte : L'économie devient progressivement plus forte que la politique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2015  •  Commentaire de texte  •  408 Mots (2 Pages)  •  667 Vues

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Fini de rêver : la politique a renoncé à l’utopie. Les partis naviguent entre démagogie régressive et pragmatisme raplapla. Les lendemains déchantent et l’un des derniers utopistes en po­litique, Arnaud Montebourg, a choisi de ne plus en faire, et de retourner en classe pour lan­­cer son business. Ebloui par «l’anticonformisme» de sa nouvelle école, l’Insead, qui tran­che avec «la paresse intellectuelle de nom­bre de respon­sables politiques qui cultivent parfois avec obstination leur inculture», l’apprenti manager et futur entrepreneur a conclu d’une phrase : «Ce n’est pas par hasard que l’économie est devenue peu à peu plus forte que la politique.»

Car la force de l’économie, que découvre l’ex-ministre du Redressement productif, ne réside pas seulement dans le pouvoir des grands patrons, des lobbies, du CAC 40 ou des Gafa (Goo­­gle, Apple, Facebook, Amazon). Elle se loge aussi dans le soft power des managers qui s’inspirent des sciences humaines pour inventer une autre façon de gouverner.

L’entreprise n’a jamais été une démocratie. Elle peut cependant devenir plus participative que nos institutions et plus innovante que tous les programmes partisans. Les leaders politi­ques ont pour ambition officielle rendre le pou­voir au peuple. Mais, derrière cette posture, qui concède le moindre partage une fois installé sur son trône ? Alors que, subrepticement, sous les coups de butoir de la génération Y qui accède aux premiers postes, le pouvoir commence à se ventiler dans les entreprises…

Nous avons recensé dans ce numéro les pion­nières du nouveau management. Et ça déménage. Imaginez une entreprise où on fait passer un entretien d’évaluation… à son N + 1, où les salariés choisissent l’aménagement des locaux, l’organisation du travail et même le mode de management. Maintenant, restez assis et visualisez la boîte qui devient plus rentable

l’année où le boss… prend un an de vacances. Res­pirez un bon coup et inspirez-vous de ces compagnies qui proposent des congés payés illimités, expérimentent le job sans horaire ni hiérarchie, rendent publics tous les salaires, ne contrôlent plus les dépenses ou créent des postes en fonction des profils, et pas l’inverse.

Ces expérimentations sont menées dans de vraies boîtes, pas dans des assoc’. Des boîtes qui gagnent de l’argent et se paient même le luxe d’être plus renta­bles que les autres. Ce nouveau type de management se rapproche de l’autogestion. C’est une anar­chie sophistiquée, une révolution douce qui est en fait une évolution radicale. Aujour­d’hui, le rêve a changé de camp. L’utopie peut se construire dans l’entreprise. Enfin… pour ceux qui ont un job.

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