Gouvernance d’entreprise et actionnariat des salariés : une approche conceptuelle
Étude de cas : Gouvernance d’entreprise et actionnariat des salariés : une approche conceptuelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 18 Avril 2013 • Étude de cas • 7 807 Mots (32 Pages) • 1 172 Vues
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Gouvernance d’entreprise et actionnariat des salariés : une approche conceptuelle
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Thierry Poulain-Rehm
Maître de conférences à l’Université Montesquieu-Bordeaux IV
Résumé : L’actionnariat des salariés est au cœur du débat sur la gouvernance d’entreprise, dont il
accompagne la mutation actuelle. Dans le cadre d’une gouvernance actionnariale, faisant primer les
intérêts des actionnaires dans le processus de prise de décision stratégique, l’actionnariat des dirigeants
s’inscrit dans une perspective d’ali gnement des intérêts dirigeants/actionnaires. Dans le cadre d’une
gouvernance partenariale, où sont pris en compte les intérêts de l’ensemble des partenaires de
l’entreprise, l’actionnariat des salariés non-dirigeants permet de rém unérer le risque du capital humain
spécifique à la firme. Son rôle apparaît déterminant car polyvalent dans le processus de création de
valeur.
Abstract : Employee ownership accompanies the current mutation of corporate governance. Within the
framework of a shareholder governance, making pr ecede shareholder’s interests in the process of
strategic decision-making, manager ownership allows shareholder value maximization. Within the
framework of a stakeholder governance, where into account the interests of all partners are taken, non-manager ownership makes it possible to remunerate the risk of the specific human capital. Its role
appears determining because general-purpose in the value creation process.
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L’actionnariat des salariés est au cœur du débat actuel sur la gouvernance d’entreprise, ou corporate
governance, définie comme le réseau de relations liant plusieurs parties dans le cadre de la
détermination de la stratégie et de la perfo rmance de l’entreprise (Caby et Hirigoyen, 2000).
Ce débat a des origines anciennes puisqu’il renvoie à une question récurrente, “le partage des
pouvoirs” (Thiveaud, 1994). Il s’est développé de manière formelle il y a plusieurs décennies avec la
montée en puissance des grandes entreprises, qui ont dû consentir à la fois une dilution de leur capital
pour acquérir la surface financière nécessaire à leur expansion et une démultiplication de leurs centres
d’initiative internes afin de répondre à leurs exigen ces organisationnelles : les dirigeants économiques
sont devenus moins identifiables alors que leurs décisions ont gagné en force d’impact (Batsch, 1996).
La question de la détention et de la légitimité du pouvoir devait logiquement émerger, appelant une
réflexion sur l’identité et la rationalité d’action des propriétaires des entreprises, la nature des relations
entretenues avec les dirigeants, et le contrôle exercé sur le pouvoir de ces derniers.
Récurrente, cette discussion s’est à nouveau manifestée avec une acuité particulière dès le début des
années 1980, sous l’influence de trois facteurs conj oncturels principaux (Batsch , 1996) : tout d’abord,
les dysfonctionnements apparents du système de cont rôle des dirigeants, qui voient leurs défaillances
insuffisamment ou tardivement sanctionnées, ce dont a pu témoigner la vie des affaires, rythmée par
différents scandales financiers da ns le monde ; ensuite, les transformations de l’actionnariat, qui se
traduisent par le rôle prépondérant des investisse urs institutionnels et la vigilance accrue des
actionnaires minoritaires ; enfin, l’évolution des sources de financement des entreprises, qui ont
engagé un mouvement de désendettement et qui se sont tournées plus volontiers vers les marchés
financiers, renforçant ainsi le rôle des actionnaires. Cette problématique s’est rapidement étendue aux
pays continentaux, à la France, et, plus récemment, aux pays de l’Europe centrale et orientale.
Permanent par ses fondements, le débat se montre évolutif dans ses réflexions. Une conception
traditionnelle de la gouvernance a longtemps prévalu, celle faisant primer les intérêts des actionnaires
dans le processus de prise de décision stratégique et posant la question d’un alignement des intérêts
des dirigeants sur ceux des propriétaires. Devant les critiques contestant le fait que les règles de
gouvernance seraient imposées en vue d’assurer la rentabilité de l’entreprise prise du point de vue des
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Cet article est à rattacher au dossier de la Revue du Financier consacré à la gouvernance d’entreprise.
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actionnaires et non de l’ensemble des parties prenan tes, une conception plus récente a progressivement
émergé, celle d’une gouvernance partenariale, où sont pris en
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