LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Fiche Lecture: Un Merveilleux Malheur de Boris Cyrulnik

Documents Gratuits : Fiche Lecture: Un Merveilleux Malheur de Boris Cyrulnik. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Mai 2015  •  3 027 Mots (13 Pages)  •  6 022 Vues

Page 1 sur 13

Fiche lecture un merveilleux malheur

Présentation de l’auteur :

Boris Cyrulnik né le 26 juillet 1937 à Bordeaux est un médecin, éthologue, neurologue et psychiatre. Il découvre dans les années soixante, au terme de ses études de médecine, une toute nouvelle discipline, considérée alors comme scandaleuse : l'éthologie humaine. En plein questionnement, préférant à l'analyse la synthèse, il se lance dans cette science novatrice en complément de la psychiatrie, de la psychologie sociale, de la clinique, rejetant avec force l'idée de se spécialiser. Pour lui, le mélange des genres, l'approche conjointe du corps et de l'esprit, de la parole et de la molécule, de l'homme et de l'animal est un parcours indispensable pour mener à une compréhension globale de la dimension humaine. Il travaille sur la biologie de l'affect, le pouvoir du langage, les signes du corps, applique à l'homme des méthodes d'études réservées jusqu'ici au milieu animal, parcourt le monde et créé un groupe transdisciplinaire de recherche en éthologie clinique à l'hôpital de Toulon-La-Seyne. Son objectif est d’étudier le développement humain, la complexité des systèmes relationnels, l'influence du verbe, de l'inconscient et des signes de communication non verbaux sur la biologie et la construction psychologique d'un individu. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Résumé du livre :

Dès l’introduction de son livre, Boris Cyrulnik explique dans un premier temps le titre : « Un merveilleux malheur » qui peut nous sembler complétement improbable : le malheur peut-il vraiment être merveilleux ? Il nous l’explique alors ainsi « On s’est toujours émerveillé devant ces enfants qui ont su triompher d’épreuves immenses et se faire une vie d’homme, malgré tout. Mais cette manière classique de poser le problème révèle déjà la façon dont il est interprété, avant même d’être étudié. On s’émerveille parce qu’ils ont triomphé d’un immense malheur. La merveille et le malheur sont déjà associés. » Son intention est de nous faire comprendre que personne ne doit se soumettre à l’épreuve, que chaque individu a des armes pour la combattre pour ainsi continuer à vivre.

Dans ce livre, Boris Cyrulnik introduit et développe le concept de résilience, cette capacité qu'ont les êtres humains de se remettre des traumatismes psychiques les plus graves - agression, viol, torture, guerre, déportation - ou de se sortir des situations les plus désespérées, comme ces enfants qui hantent l'Amérique latine ou vivent dans des décharges d'ordures en Asie et qui finissent miraculeusement par savoir lire et écrire. Sur la base d'études de cas, Boris Cyrulnik montre comment les enfants, puis les adultes, se construisent dans l'adversité grâce à l'élaboration d'un récit intérieur.

Il montre quels sont les facteurs favorables au développement d’une résilience, ou au contraire d’un abandon ou d’une démission. Il montre en particulier quel rôle essentiel joue « le regard de l’autre » ou des autres (éducateurs ; parents ; conjoints ; amis...) et dans quels processus réparateurs on peut les aider à s’engager.

Avant d’approfondir d’avantage la réflexion de ce livre il est essentiel de bien comprendre deux définitions qui sont traitées dans ce livre : la Résilience et l’Oxymoron. Ces deux mots organisent la manière d’observer et de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis.

La résilience est « la capacité à réussir, à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d'une adversité qui comportent normalement le risque grave d'une issue négative».

L’oxymoron est une figure de rhétorique qui consiste à associer deux ternies antinomiques comme par exemple « l’obscure clarté » de Corneille. L'oxymoron fait apparaître le contraste de celui qui, recevant un grand coup, s'y adapte en se clivant.

Si le débat a longtemps tourné autour des souffrances des personnes, B. Cyrulnik veut amener la réflexion sur le processus qui amène à la réparation car finalement on parle peu de ceux qui se reconstruisent bien malgré un même traumatisme. Il met en évidence qu’un adulte ou un enfant vont vivre différemment le traumatisme. Il y a également l’état d’esprit dans lequel se trouve l’individu, l’entourage du moment qui va influer sur la manière de se remettre d’une telle épreuve. La façon dont la confidence d’un malheur ou d’un traumatisme est accueillie est déterminante pour le rétablissement de la personne. Le récit fait aussi part du fardeau que peut représenter un aveu, il peut détruire une relation ou au contraire la renforcer. Les conséquences pour l’entourage peuvent être aussi considérables, « il m’est interdit de me taire, il m’est impossible de parler », on imagine par exemple le retentissement du témoignage d’une victime d’inceste.

Boris Cyrulnik utilise, tout au long de son ouvrage, l'image du tricot et du maillage qui se fait, se défait et qui en gardant des imperfections continue de se construire. L'être humain serait ainsi en construction permanente, chaque rencontre peut être un virage qui influencera sa trajectoire intime ou sociale. Il garde le souvenir de son passé et l’utilise dans ses choix professionnels, affectifs et sociaux.

Conclusion

Ce texte aborde quelques éléments liés à la résilience, mais il n’a pas la prétention d’être exhaustif. Il propose seulement quelques avenues explicatives et quelques orientations. Ce concept nous fait comprendre la valeur de la main tendue, de l’intervention aidante de quelqu’un provenant de l’entourage ou du milieu professionnel. Qu’il s’agisse de soutenir le développement d’un enfant malmené ou d’être le soutien de la reconstruction d’un enfant/adulte blessé par la vie, comme l’écrivait Cyrulnick, «Le paradoxe de la condition humaine, c'est qu'on ne peut devenir soi-même que sous l'influence des autres.»

Une célèbre phrase de Nietzsche pourrait venir conclure ce livre : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». En effet, chaque épreuve surmontée nous rend obligatoirement plus fort et nous permet d’acquérir des armes pour affronter les futurs tourments.

Situation professionnelle rencontrée

Les enfants accueillis en Maison d’Enfants souffrent lorsqu’ils

...

Télécharger au format  txt (20.1 Kb)   pdf (181.8 Kb)   docx (16.4 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com