Fiche De Lecture: la relation éducative de Gaberan

« LA RELATION EDUCATIVE » DE GABERAN

1. L’OUVRAGE :

Titre : LA RELATION EDUCATIVE, un outil professionnel pour un projet humaniste.

Nom de l’auteur : GABERAN Philippe

Edition : ERES. 1ère édition 2003. Edition utilisée 2012

Collection : L’éducation spécialisée au quotidien, fondée par Joseph ROUZEL.

2. L’AUTEUR :

Philippe GABERAN est né le 30 juin 1957 à Lyon.

A 20 ans, père de famille, il découvre le métier d’éducateur auprès d’adultes déficients (autistes et psychotiques). Parallèlement il poursuit des études de philosophie et obtient sa maitrise en 1988. Cette même année il obtient son diplôme d’ES au terme d’une formation en cours d’emploi. Et toujours cette même année il rejoint le journal le « lien social » dont il sera le rédacteur tout en signant une chronique hebdomadaire sous le pseudonyme de Lucien BARGANE. En 1997 il soutient sa thèse de docteur en sciences de l’éducation. Depuis 2010 il dirige l’école de travail éducatif et social de Marjevols qui forme (environ 250 étudiants par an) au diplôme d’état des assistants familiaux, des AVS, des AMP, des ME, des ES, des SDN et des tuteurs.

Attentif à l’évolution des métiers d’éducateurs à la fois dans le SAVOIR FAIRE (technique) et dans le SAVOIR ETRE (humanisme) ses travaux l’amènenet à penser la part des « affects dans la relation éducative ». Il tente de comprendre le mécanisme complexe qu’est la relation à l’autre dans une démarche d’accompagnement au changement.

3. BIBLIOGRAPHIE :

1996 : Eduquer les enfants sans repères, enquête sur une politique de l’éducation

1998 : De l’engagement en éducation

2003 : La relation éducative

2004 : Moniteur-Educateur, un professionnel du quotidien

2007 : Cents mots pour un éducateur

2010 : Etre adulte éducateur c’est…

Gaberan nous dit qu'en 20 ans, notre métier est passé de l'engagement au professionnalisme, avec une commande sociale en quête de résultats. Cette quête amène les ES à s'interroger sur les fondements de leur métier. Pourquoi être éducateur ? L'aide aux personnes est-elle un droit fondamental ou un acquis social lié à un certain niveau de développement économique? P11. Questions qui ne sont pas superflues !

Le métier d'ES nécessite à la fois de la technicité et de l'humanisme. C'est cet humanisme qui va nous garder de devenir des purs techniciens.

Il nous dit que la relation éducative n'est pas un processus de réparation ou de normalisation, une thérapie, une injonction à parler. La relation éducative est un temps et un espace au sein duquel une personne en accompagne une autre à passer du vivre à l'exister. P14

L'éducateur est un accompagnateur du changement. Il va utiliser son savoir faire et le mettre au service d'un projet humaniste.

Pour illustrer ces propos, Gaberan nous fait partager 5 récits de vie de personnes adultes, qui par manque de repères pour grandir n'ont pas pu ou pas su construire leur identité. Il va nous montrer comment l'éducateur va tenter de développer l'être au sein de la relation éducative.

4. ACCOMPAGNER LE PASSAGE DU VIVRE A EXISTER / DE LA VALORISATION PAR LE TRAVAIL

A travers différents exemples, l’auteur nous témoigne de son expérience professionnelle, et aborde l’importance de la relation éducative dans l’approche de certaines problématiques.

C'est-à-dire, que par la relation que l’éducateur entretient avec les personnes dont il a la charge, celui-ci est plus à même de l’aider à trouver le sens de ce qui « le fait être là au monde ».

Afin que l’individu donne du sens à la relation éducative, l’auteur insiste sur l’importance pour ces jeunes d’avoir une représentation d’eux-mêmes, de sa place dans la société et de son avenir.

Les histoires de vie de Luc, Jean, Marie, Marc et Madeleine dévoilent à partir des origines du mal être, à quel point il est difficile pour un individu de se construire.

Les premiers moments de ce récit illustrent comment le passé, et l’absence ou la mort d’un père, la haine envers une mère, ou encore le secret de la mort de celle-ci, peut « happer » le présent, et voir apparaitre chez ces personnes des mécanismes de défenses, « des cris de haines contre les autres et soi même ».

En d’autre termes, comment savoir où on va ? Si on ne sait pas d’où on vient ? Ainsi, la difficulté rencontrée par Jean, Marie, et les autres, pour s’approprier le sens de leur « être là au monde » sans l’avoir voulu et pour s’accepter tels qu’ils sont, n’est pas liée à leur handicap (page33).

Tout au long de l’ouvrage, l’auteur s’attache à démontrer que ces réactions parfois violentes ne peuvent se détacher de l’existence des personnes et du sens qu’elles lui accordent. Il le distingue en démontrant le rôle de l’éducateur dans ce qu’il appelle « le passage du vivre à l’exister ». Pour lui, « vivre » c’est être là sans l’avoir voulu, subir le temps qui passe et donc parfois dériver vers la « folie ». En revanche, « exister » c’est accéder à la possibilité de faire des choix, c’est se construire une histoire, c’est appartenir à soi-même et au monde.

De plus, les différentes histoires de vie argumentées d’appuis théoriques (MALDINEY,

« Penser l’homme et la folie ») illustrent comment la colère, instinctive,

« est une force par laquelle l’être échappe à ce qui le contraint » (page37). Ainsi, se mettre en colère, « c’est se donner la possibilité d’exister ». Cependant, l’individu ne peut pas

« s’installer systématiquement dans la colère, sauf à renoncer à exister ».

Afin de permettre cette extériorisation l’auteur explique combien il appartient à la relation éducative de favoriser la mise en place de lieux de parole (lieux d’accès au langage), dispositif au sein duquel l’éducateur montre la part estimable que la personne encadrée a en elle afin de négocier ensemble l’objectif à atteindre,

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