Erving Goffman: Stigmate, les usages sociaux des handicaps
Mémoires Gratuits : Erving Goffman: Stigmate, les usages sociaux des handicaps. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 5 Octobre 2013 • 3 230 Mots (13 Pages) • 2 643 Vues
Erving Goffman
Stigmate, les usages sociaux des handicaps
Cyrielle Bonnet
L3 Sociologie
Novembre 2008
• Présentation de l’auteur
Erving Goffman (1922-1982) est né et a commencé ses études de sociologie au Canada. A Toronto, il sera l’élève de Birdwhistell. Il part ensuite pour les Etats-Unis. En 1949, pour sa thèse de doctorat en anthropologie sociale, il part vivre dans les îles Shetland où il fait de l’observation. Il s’intéresse alors aux relations entre les individus à travers l’écoute des conversations. On voit déjà son intérêt pour l’interaction. Il a également participé à des études sur les stratifications sociales et les pratiques sociales.
A la fin des années 1950, il enseigne à l’université de Berkeley (Californie) et sera nommé professeur en 1962. A partir de 1968, il rejoint l’université de Pennsylvanie.
Erving Goffman est rattaché à l’école de Chicago. Il privilégie la même méthodologie avec l’observation participante. Il est également inscrit dans le courant interactionniste. La notion d’interaction a en effet une place centrale dans son œuvre.
En 1961 avec Asile, il introduit la notion d’institution totale. Pendant plusieurs années, il a observé les systèmes de relation au sein d’un hôpital psychiatrique. Avec La mise en scène de la vie quotidienne, il développe le concept de métaphore théâtrale.
Stigmate, les usages sociaux des handicaps a été publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1963. Il ne sera traduit en français qu’en 1975.
• Thème de l’ouvrage
Pour parler de stigmate, il convient d’abord de définir le terme.
Le stigmate est l’attribut qui rend l’individu différent de la catégorie dans laquelle on voudrait le classer. Il y a donc stigmate lorsqu’il existe un désaccord entre l’identité sociale réelle d’un individu, ce qu’il est, et l’identité sociale virtuelle d’un individu, ce qu’il devrait être.
« Il présente un désaccord particulier entre les identités sociales virtuelles et réelles. » p. 12
Le stigmate nait de la représentation qu’on va s’en faire, il est lié à des stéréotypes.
Un individu affligé d’un stigmate est donc un stigmatisé, qui s’oppose aux autres que Goffman appelle les normaux. C’est aux interactions dites mixtes, entre stigmatisés et normaux, que l’auteur s’intéresse dans cet ouvrage.
• Thèse de l’ouvrage
Dans cet ouvrage, on retrouve l’idée que tout membre d’une société est doté d’une identité sociale et que tout individu qui rencontre un autre va le catégoriser. Toute personne classe les individus qu’il rencontre dans différentes catégories. Lorsque l’on rencontre un inconnu, cette classification se fait sur la première impression, en ne connaissant que ce que l’individu laisse voir. Cela explique l’existence de deux identités sociales, l’une réelle et l’autre virtuelle.
On peut dire que les situations de normal ou de stigmatisé ne sont finalement pas des attributs mais les résultats qui vont provenir de l’interaction. La situation dépend de comment l’individu est perçu à travers ces interactions.
Ce n’est pas le stigmatisé, mais le rapport à l’autre qui occasionne la difficulté.
Dans cet ouvrage, Goffman nous montre que les stigmatisés peuvent être discrédités ou discréditables selon que leur stigmate soit visible ou non. Les individus discréditables peuvent alors user de techniques de faux-semblant pour dissimuler leur stigmate.
On parlera de contrôle de l’information sociale, qui se transmet à travers des symboles. Le stigmatisé peut également utiliser des désidentificateurs lorsqu’il cherche à dissimuler son stigmate. L’individu peut ou non révéler son identité personnelle à travers des détails biographiques.
Goffman s’intéresse à l’infraction aux normes d’identité. On pourrait donc considérer le stigmatisé comme un déviant, mais Goffman refuse d’utiliser ce terme dans son ouvrage. Il traite de cela dans son dernier chapitre.
L’individu déviant a conscience du rôle social qu’il doit jouer. Lorsqu’il s’intéresse aux identités sociales, Goffman s’intéresse également aux rôles dans la société.
• Démarche et techniques d’enquête
La méthodologie de Goffman est celle de l’école de Chicago. Il délaisse les méthodes quantitatives, il n’utilise pas les statistiques. Ses techniques d’enquêtes sont donc qualitatives. Dans son ouvrage, on retrouve des extraits d’entretiens, ou encore des extraits de livres. Il alimente son analyse avec des récits d’individus handicapés, stigmatisés.
Il utilise donc les entretiens et la recherche documentaire.
• Résumé
Pour résumer l’ouvrage de Goffman, je m’appuierai sur le plan du livre.
1. Stigmate et identité sociale
La définition du stigmate a déjà été donnée dans la partie thème de l’ouvrage. Nous allons voir plus concrètement les trois types de stigmate repérés par Goffman.
• Les monstruosités du corps. Il s’agit de stigmates corporels comme le handicap physique, les troubles de la vision ou encore les défauts du visage ou du corps.
• Les tares de caractère. Ce sont des stigmates tenant au passé de l’individu ou/et à s personnalité. On peut trouver dans cette catégorie les anciens malades mentaux ou les personnes alcooliques.
• Les stigmates tribaux. Il s’agit de tout ce qui peut être transmis de génération en génération, comme la nationalité ou la religion.
Si l’on s’intéresse à l’attitude des normaux face aux stigmatisés, on voit qu’il existe des pratiques de discrimination. Il arrive alors que l’individu ressente de la honte et du mépris de lui-même en l’absence de groupe de référence dans lequel il pourrait s’inscrire.
L’auteur s’interroge sur comment le stigmatisé réagit à sa situation.
Parmi les réactions possibles, il y a la tentative de correction directe du stigmate.
...