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Fiche De Lecture: Stigmate de Goffman

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Par   •  12 Juin 2014  •  3 006 Mots (13 Pages)  •  2 298 Vues

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• Thème de l’ouvrage

Pour parler de stigmate, il convient d’abord de définir le terme.

Le stigmate est l’attribut qui rend l’individu différent de la catégorie dans laquelle on voudrait le classer. Il y a donc stigmate lorsqu’il existe un désaccord entre l’identité sociale réelle d’un individu, ce qu’il est, et l’identité sociale virtuelle d’un individu, ce qu’il devrait être.

« Il présente un désaccord particulier entre les identités sociales virtuelles et réelles. » p. 12

Le stigmate nait de la représentation qu’on va s’en faire, il est lié à des stéréotypes.

Un individu affligé d’un stigmate est donc un stigmatisé, qui s’oppose aux autres que Goffman appelle les normaux. C’est aux interactions dites mixtes, entre stigmatisés et normaux, que l’auteur s’intéresse dans cet ouvrage.

• Thèse de l’ouvrage

Dans cet ouvrage, on retrouve l’idée que tout membre d’une société est doté d’une identité sociale et que tout individu qui rencontre un autre va le catégoriser. Toute personne classe les individus qu’il rencontre dans différentes catégories. Lorsque l’on rencontre un inconnu, cette classification se fait sur la première impression, en ne connaissant que ce que l’individu laisse voir. Cela explique l’existence de deux identités sociales, l’une réelle et l’autre virtuelle.

On peut dire que les situations de normal ou de stigmatisé ne sont finalement pas des attributs mais les résultats qui vont provenir de l’interaction. La situation dépend de comment l’individu est perçu à travers ces interactions.

Ce n’est pas le stigmatisé, mais le rapport à l’autre qui occasionne la difficulté.

Dans cet ouvrage, Goffman nous montre que les stigmatisés peuvent être discrédités ou discréditables selon que leur stigmate soit visible ou non. Les individus discréditables peuvent alors user de techniques de faux-semblant pour dissimuler leur stigmate.

On parlera de contrôle de l’information sociale, qui se transmet à travers des symboles. Le stigmatisé peut également utiliser des désidentificateurs lorsqu’il cherche à dissimuler son stigmate. L’individu peut ou non révéler son identité personnelle à travers des détails biographiques.

Goffman s’intéresse à l’infraction aux normes d’identité. On pourrait donc considérer le stigmatisé comme un déviant, mais Goffman refuse d’utiliser ce terme dans son ouvrage. Il traite de cela dans son dernier chapitre.

L’individu déviant a conscience du rôle social qu’il doit jouer. Lorsqu’il s’intéresse aux identités sociales, Goffman s’intéresse également aux rôles dans la société.

• Démarche et techniques d’enquête

La méthodologie de Goffman est celle de l’école de Chicago. Il délaisse les méthodes quantitatives, il n’utilise pas les statistiques. Ses techniques d’enquêtes sont donc qualitatives. Dans son ouvrage, on retrouve des extraits d’entretiens, ou encore des extraits de livres. Il alimente son analyse avec des récits d’individus handicapés, stigmatisés.

Il utilise donc les entretiens et la recherche documentaire.

• Résumé

Pour résumer l’ouvrage de Goffman, je m’appuierai sur le plan du livre.

1. Stigmate et identité sociale

La définition du stigmate a déjà été donnée dans la partie thème de l’ouvrage. Nous allons voir plus concrètement les trois types de stigmate repérés par Goffman.

• Les monstruosités du corps. Il s’agit de stigmates corporels comme le handicap physique, les troubles de la vision ou encore les défauts du visage ou du corps.

• Les tares de caractère. Ce sont des stigmates tenant au passé de l’individu ou/et à s personnalité. On peut trouver dans cette catégorie les anciens malades mentaux ou les personnes alcooliques.

• Les stigmates tribaux. Il s’agit de tout ce qui peut être transmis de génération en génération, comme la nationalité ou la religion.

Si l’on s’intéresse à l’attitude des normaux face aux stigmatisés, on voit qu’il existe des pratiques de discrimination. Il arrive alors que l’individu ressente de la honte et du mépris de lui-même en l’absence de groupe de référence dans lequel il pourrait s’inscrire.

L’auteur s’interroge sur comment le stigmatisé réagit à sa situation.

Parmi les réactions possibles, il y a la tentative de correction directe du stigmate. Les stigmatisés sont alors prêts à aller très loin, et on note parfois un recours aux charlatans. Dans ce cas de figure, il y aurait une tendance à la victimisation du stigmatisé.

Les stigmatisés peuvent aussi essayer d’améliorer indirectement leur condition, en essayant par exemple de maîtriser au mieux, de devenir expert dans un domaine qui leur est normalement interdit.

Il est également possible pour les stigmatisés de positiver leur situation. C’est dans ces cas que l’on retrouve des discours du type : « La souffrance m’a appris… ».

Goffman précise que l’objet spécifique de son ouvrage sont les « contacts mixtes », quand les stigmatisés et les normaux partagent une même situation sociale. Le stigmatisé, lorsqu’il se retrouve en situation d’interaction avec un individu normal, ne peut pas savoir exactement comment il sera accueilli et identifié par l’autre.

Cette situation de doute peut mettre le stigmatisé dans une situation d’angoisse. Pendant les contacts, il peut hésiter entre deux tactiques : il peut essayer de se faire tout petit, ou au contraire afficher un air de « bravade agressive ». Le fait de passer de l’une à l’autre de ces attitudes à chaque instant, c’est la voie qui mène à la désintégration des interactions en face à face ordinaires.

Mais ces contacts mixtes constituent également une difficulté pour les normaux qui ne savent pas systématiquement comment réagir. Les deux individus partagent le même sentiment de malaise.

Il se peut que les stigmatisés cherchent alors un « autre compatissant » qui partage leur stigmate. Ils se constituent en groupe, en réseau, pour rechercher un soutien moral, un groupe de référence.

« Parmi les siens, l’individu stigmatisé peut faire de son désavantage une base d’organisation pour sa vie, à condition

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