Consommation et épargne
Documents Gratuits : Consommation et épargne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar abdouDAHANE • 4 Mai 2013 • 4 994 Mots (20 Pages) • 1 346 Vues
CONSOMMATION ET EPARGNE
Patrick VILLIEU (professeur de sciences économiques à Tours), La Découverte, repères (n° 215), 1997
C = consommation, S = épargne, I = investissement
INTRODUCTION
La formation de la C et de l’S oppose les partisans d’une approche par la demande (keynésiens) à ceux d’une approche par l’offre (classiques et néo-classiques).
La baisse de la consommation depuis 1990 appelle à un réexamen de ses déterminants.
Politique économique : Faut-il tenter de relancer la C ou inciter à l’S ?
§ La C :
- Est plus large que la dépense des ménages car elle comprend l’autoconsommation, les avantages en nature, les loyers fictifs et les dépenses de santé remboursées
- Est plus restreinte car elle ne comprend pas les achats de logement (= I) ni les achats de ménage à ménage
§ L’S des ménages joue un rôle prépondérant.
S brute = Revenu disponible brut – C finale
Taux d’S = S brute / revenu disponible brut
S brute = I logement et S financière
§ Evolution du taux d’épargne dans les pays industrialisés :
- Þ jusqu’au milieu des années 70
- à jusqu’à la fin des années 80
- Années 90 : évolution plus contrastée
Le taux d’épargne est relativement élevé au Japon et en Italie, particulièrement faible aux Etats-Unis et au RU.
La France est le seul pays à avoir significativement changé de place dans le classement : 1ière dans les années 60 et 4ème à la fin des années 80
Comportement des consommateurs a-t-il été durablement modifié ?
I. L’EPARGNE, DE LA PERSPECTIVE CLASSIQUE A LA « REVOLUTION » KEYNESIENNE
Classiques : La C utilise les ressources dans le présent et l’S accroît le potentiel de consommation de demain
Keynes : L’S est un gaspillage des ressources présentes qui ne peut qu’accentuer les déséquilibres économiques futurs, tandis que la C présente est un gage de C future
A. Deux visions opposées de l’ajustement épargne-investissement
1. La loi de SAY, théorie classique de l’ajustement I-S
Traité d’économie politique (1803) : Toute offre crée sa propre demande Il ne peut y avoir de crise de surproduction généralisée. Donc la partie non consommée du revenu ne à pas les débouchés puisqu’elle correspond à la demande d’I.
2. L’ajustement I-S chez KEYNES
Ex post et ex ante : L’ajustement entre I et S s’établit par la variation du produit et de l’emploi.
Nouveauté : La détention de monnaie (bien qu’improductive au niveau global) peut être profitable au niveau individuel. Cela correspond aux motifs de détention de monnaie : précaution, transaction et spéculation.
L’économie peut alors connaître des excès d’offre
Dans ce cas la demande effective (= demande globale anticipée par les entrepreneurs) est la variable déterminante de l’équilibre économique et toute Þ de l’S nuit à l’activité et à l’emploi.
B. La fonction de consommation, pilier de l’analyse keynésienne
La C des ménages constitue la composante stable, prévisible et largement dominante du revenu national.
1. Propriétés de la fonction de C
Elle est définie sous la forme d’une loi psychologique fondamentale (aucune justification).
Pour simplifier on a une relation linéaire : C = c Y + b et S = Y - C
Propension moyenne à consommer (PMC) > Pmc
2. Le principe du multiplicateur
Equilibre sur le marché des biens et services : Y = C + I
Revenu d’équilibre = Y =
où m = multiplicateur d’I (formule de KAHN, disciple de KEYNES)
Ce multiplicateur indique qu’une variation exogène positive de l’I donnera lieu à une variation amplifiée du revenu (m > 1) (marche aussi lorsque la variation de l’I est négative).
Illustration par le « diagramme à 45° » proposé par SAMUELSON.
Donc l’S n’est pas un préalable nécessaire à l’I.
Les comportements d’I et d’S ont des motivations différentes : le 2nd est une fonction stable du revenu tandis que le 1ier est très volatile et dépend des anticipations, du taux d’intérêt…
Pour KEYNES les situations d’excès d’S ex ante sont les plus dangereuses car l’ajustement I-S nécessitera une à du revenu national, qui s’établira à un niveau de sous-emploi.
C. Remise en cause et extensions de la fonction de consommation keynésienne
La théorie de KEYNES repose sur la stabilité de la fonction de C à court terme (Pmc constante et < à 1).
1. Des énigmes empiriques sur la fonction de consommation
§ Les études sur séries chronologiques
§ Les études en coupe instantanée (association à un instant donné de la C et de l’S des ménages)
Remise en cause de la stabilité et de la prévisibilité de la fonction de C, de l’utilité du multiplicateur. Différence de résultat entre les séries de long terme et les séries de court terme.
2. Les reformulations keynésiennes
§ Le rôle des habitudes de consommation
L’« effet de crémaillère » sur la fonction de C de court terme constitue un modèle pour mémoire
BROWN (1952) introduit une inertie des comportements de C : la C courante est expliquée par le revenu courant et la C de la période précédente
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