Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ?
Analyse sectorielle : Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 040684eli • 18 Janvier 2015 • Analyse sectorielle • 3 759 Mots (16 Pages) • 746 Vues
11. Instabilité financière et régulation
2 - Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ?
Dossier réalisé par Pascal Rigaud et Laurent Braquet
ETAPE 1. DECOUVERTE
Document 1 - Un exemple de crise financière : la crise des subprimes en 2007
Souvent considérée comme le plus grand choc financier depuis le krach boursier de 1929, la crise des subprimes (2007) a déclenché une tempête sur le marché du crédit américain avant de déstabiliser tout le système bancaire et financier mondial. L’immobilier de type « sous- prime » (subprimes ) est constitué de ménages dont l’accès à la propriété est difficile du fait qu’ils ne présentent pas toutes les garanties de paiement que l’on retrouve dans le secteur de qualité (intitulé prime). La répartition des ménages en différents secteurs dépend de multiples critères comme l’endettement initial de l’emprunteur, le rapport entre sa dette et ses revenus, son patrimoine, etc. Sur le marché des prêts immobiliers américains, le plus vaste du monde (5800 milliards de dollars en 2007), les crédits subprimes atteignaient environ 15% du total des encours. Dans une période de croissance continue du marché de l’immobilier, les agences de crédit ont accordé des prêts à des ménages potentiellement incapables d’en acquitter les charges financières, en escomptant que la montée des prix de l’immobilier (qui ont augmenté de 80% entre 2000 et 2006) permette in fine de les assumer. Les organismes de prêts ont eu de plus en plus recours à des montages risqués, comme les taux variables sur la durée du prêt (formule du « 2/28 » où le 2 signifie deux ans de taux d’intérêt promotionnels avant que le taux réel ne s’applique sur les 28 années suivantes, etc.) (…) Avec le retournement du marché dès 2006, nombre de ménages paupérisés n’ont pu alors faire face au bondissement de leurs mensualités au moment même où les prix de l’immobilier reculaient (…) La propagation de la crise a été rendue inévitable par le fait que les courtiers ayant vendu les prêts subprimes à leurs clients les avaient ensuite cédés à des banques qui avaient à leur tour transformé ces produits en titres de dette négociable ( Collateralized Debt Obligations, CDO) à l’occasion d’opérations dites de « titrisation », d’où le terme parfois utilisé de crédit « structuré ». Ces montages financiers complexes mais à haut rendement (souvent supérieurs à 20% par an) ont ensuite été diffusés dans des portefeuilles de titres auprès des banques, des assurances et des fonds d’investissement du monde entier, d’autant que les énormes gains potentiels ont généré une sous-évaluation du risque en période d’euphorie boursière. La faillite brutale de plusieurs établissements de prêts hypothécaires a provoqué l’effondrement de ce château de cartes et engendré des pertes gigantesques pour des établissements bancaires et financiers ayant pignon sur rue : la méfiance s’est instaurée entre les banques cherchant à se débarrasser de leurs titres.
Laurent Braquet, L’économie américaine, 2ème édition, Bréal, 2010.
1) Qu’est-ce qu’un prêt subprime ?
2) En quoi l’évolution des prix de l’immobilier aux Etats-Unis a-t-elle joué un rôle important dans la crise des subprimes ?
3) Pourquoi la crise des subprimes s’est-elle transmise à l’ensemble du système bancaire ?
Document 2 - De la crise financière mondiale à la « Grande récession »
En 2008, la crise bancaire s’est transformée en crise financière d’ampleur mondiale : entre juillet 2007 et mars 2009, les principales bourses mondiales perdent 50% à 60% de leur valeur, et la révélation de fraudes massives et de maquillages comptables accroît l’incertitude sur le bilan réel des institutions financières. La crise boursière, caractérisée par une sévère baisse du prix des actifs immobiliers et boursiers, réduit drastiquement la valeur du patrimoine des ménages, pousse à la remontée du taux d’épargne, freine la consommation, réduit l’incitation des entreprises à investir en raison de l’érosion des profits, et conduit à la chute de la production (comme dans le secteur de la construction), à la baisse des revenus distribués et à une puissante vague de destruction d’emplois. Dans une économie désormais globale, le recul de l’activité passe également par le canal de la contraction du volume du commerce international : l’intégration commerciale des économies se traduit par une forte chute des exportations qui dégrade encore les perspectives de reprise et accroît les forces dépressives. La crise des subprimes se caractérise ainsi par une réaction en chaîne au cours de laquelle une crise immobilière déclenche une crise bancaire, puis une crise boursière avant que le choc ne se transmette à l’économie réelle, principalement par le canal de la contraction du crédit et des effets de richesse négatifs liés à la sphère financière. La crise des subprimes constitue pour de nombreux analystes la première grande crise d’une mondialisation marquée par l’instabilité économique et financière.
Jean-Pierre Biasutti, Laurent Braquet, Comprendre le système financier, Bréal, 2010.
1) Pour quelles raisons la crise bancaire a-t-elle dégénéré en crise boursière ?
2) Pourquoi dit-on parfois que la crise des subprimes est la première grande crise de la mondialisation ?
3) En vous appuyant sur le texte et le schéma ci-dessous, expliquez par quels mécanismes une crise financière peut entraîner une récession.
Des crises financières aux crises économiques : les mécanismes de transmission
Document 3 - Les causes des crises financières (1) : le rôle des déséquilibres macroéconomiques
C’est parce que les banques n’étaient pas freinées par une réglementation contra-cyclique qu’elles ont prêté sans analyser la solidité des emprunteurs (ménages, fonds…) et qu’il a pu y avoir excès de distribution de crédit. Mais ces défaillances de la réglementation n’auraient pas conduit au même résultat s’il n’y avait pas eu excès de création de la liquidité mondiale. Cet excès de liquidité a permis que soit refinancée sans difficulté la distribution
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