Accord De Hong Kong De 2005.
Fiche de lecture : Accord De Hong Kong De 2005.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar verybvdflow • 29 Mars 2015 • Fiche de lecture • 1 022 Mots (5 Pages) • 911 Vues
Hong Kong, c’est la défaite des faibles et la victoire des forts. On a pu croire un instant que l’unité à laquelle la réunion ministérielle de Cancun était arrivée se poursuivrait en se renforcant. C’etait une cruelle illusion et la fin d’un espoir. A Hong Kong le Brésil à promu une déclaration commune du G-20 [les grands exportateurs agricoles, Brésil, Thaïlande, Afrique du Sud, Argentine...] avec le G-90 [les pays les plus pauvres— Afrique, ACP, PMA]. On a fait miroiter l’émergence d’un G-110 et on n’avait que trop envie d’y croire mais c’était de la poudre aux yeux. Loin de favoriser un front uni, le Brésil et l’Inde ont tenu plus que tout à leur alliance et ont lâché les pays pauvres. Voir mon analyse dans le Bulletin no. 1 écrit juste avant mon départ pour Hong Kong, plus réaliste, qui prévoyait exactement ce cas de figure.
Je me désole d’avoir eu raison. Les Etats-unis et l’Europe peuvent se féliciter. Depuis Cancun, ils n’ont cessé de dorloter et de flatter le Brésil et l’Inde, leur rendant de nombreuses visites et les invitant à participer au groupe dit des FIP [Five Interested Parties ou Cinq pays-membres intéressés] aux négociations agricoles. De nombreuses organisations non-gouvernementales de nos amis ont fait paraître un communiqué a Hong Kong niant le droit de leur principal négociateur Kamal Nath à conclure quelqu’accord que ce soit, vu son appartenance à un gouvernement minoritaire et son indifférence au sort des paysans pauvres. Jose Bove — je l’ai cité dans un autre Bulletin de HK — compare le President Lula du Brésil au President Lech Walesa de la Pologne à une autre époque, lâchant à la première occasion la classe populaire dont ils étaient issus pour devenir plus néo-liberaux que nature.
Les services : Même si la presse a parlé surtout du dossier agricole, je commente d’abord celui des services car il reflète bien les tours de passe-passe qui caracterisent les négociations à l’OMC. Toute réunion ministérielle commence sur la base d’un texte fourni par le Secretariat [et le DG Pascal Lamy] et fondé sur les négociations qui ont eu lieu jusqu’alors. En arrivant à HK, l’Annexe C à ce texte de base, traîtant des services, avait été mis entre crochets [.....] car de très nombreux pays membres estimaient qu’elle ne pouvait être la base de négociations. A HK même, le G-90 a lancé une critique de cette Annexe et sept pays [Afrique du Sud, Cuba, Indonésie, Kenya, Philippines, Venezuela] ont écrit au Président de la Conférence John Tsang de HK pour lui dire que « ladite Annexe ne peut pas faire partie de la Déclaration Ministerielle finale ». Le président du Groupe services ne fait pas circuler la contribution du G-90 [qui ne devient jamais de ce fait une contribution officielle] et des pressions invraisemblables s’exercent sur les signataires de cette lettre. Samedi et dimanche, les négociations se poursuivent dans une « chambre verte » [les fameuses Green Rooms, d’après la couleur du papier mural du bureau du DG autrefois quand cette pratique détestable a été initiée] limitée à une trentaine de membres, choisis par le DG et les présidents des différents groupes de négociation. Et le texte sur les services sort dans la déclaration finale, sans crochets, avec un calendrier pour les négociations l’an prochain. C’est magique.
A ATTAC
...