Analyse des cultures européennes
Cours : Analyse des cultures européennes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nero94 • 13 Mai 2018 • Cours • 13 261 Mots (54 Pages) • 947 Vues
Analyse des cultures européennes
Introduction
L’Europe est une unité qui se définit par une uniformité et des lignes de partage. Il y a plusieurs critères pour définir l’Europe : économique, culturel, social et démographique, politique, historique et géographique…
Il y a des lignes de partages extérieures entre l’Europe et le reste du monde. Qu’est ce qui l’oppose ou la rapproche de ses voisins ? Qu’est ce qui fait notre uniformisation en tant qu’européen ? Qu’est-ce qui différencie l’Europe du Nord et du Sud, celle de l’est et de l’ouest ? Où commence et où s’arrête l’Europe ?
On va adopter une approche multidisciplinaire, les cultures s’appréhendent à travers plusieurs disciplines. Comprendre l’Europe à travers des enquêtes qualitatives, quantitatives… La question : Sur quoi se fondent les différences entre pays européens et le reste du monde ? Qu’est ce qui nous permet de nous sentir différents des autres ou de nous rapprocher des autres ? Qu’est-ce qu’être européen ? Une ou des Europe ?
Chapitre 1 : Définir l’Europe, où commence et où s’arrête l’Europe ?
Les limites de l’Europe : la question des frontières
Un continent aux limites indéfinissables ?
L’océan atlantique comme une frontière indiscutable pourtant d’autres frontières sont discutables. L’Europe est une zone géographique qui n’a cessé de bouger à travers l’histoire et donc les limites ont bougé à travers les conflits, l’Histoire… Pas de limites géographiques qui s’imposent et une variation au fil du temps.
Question de la Turquie : adhésion ou non ? Pays à cheval sur deux continents, situation ambiguë car elle fait partie de l’OTAN et du Conseil de l’Europe. Question de la Russie : on a longtemps considéré que l’Oural faisait office de frontière à l’Europe mais c’est devenu un problème politique. Certaines frontières sont devenues indiscutables ne l’ont pas toujours été : la Méditerranée par rapport à l’époque coloniale. Frontière plus le Sahara ou la Méditerranée ? Sahara plus difficile à franchir.
Accords institutionnels, politiques pour définir l’Europe. Ces textes restent relativement ambigus : celui du Conseil de Lisbonne en 1992 et le Traité d’Amsterdam en 1997. En 1992 on tente d’apporter une réponse qui reste floue : « Le terme européen ne peut être officiellement défini… il n’est pas possible ni opportun d’établir les frontières de l’UE dont les contours sont encore redéfinis ». Le Conseil de Lisbonne statue que l’UE est en perpétuelle recomposition et que finalement l’adhésion à l’UE n’est pas identitaire ni géographique ni culturelle. Cette définition de l’Europe est très ouverte. Pour le Conseil de Lisbonne, l’Europe est avant tout une construction politique avant d’être une entité géographique délimitée. En 1997, vient le Traité d’Amsterdam qui apporte un nouvel élément à la construction de l’UE : « Tout Etat qui respecte les principes économiques, politiques et humanitaire de l’UE peut demander à entrer dans l’UE à condition d’être un Etat européen ». C’est une conception plus fermée de l’idée européenne que ce qu’elle était dans les déclarations du Conseil de Lisbonne. Que veut dire « à condition d’être un Etat européen » ? Mais le Traité d’Amsterdam ne va pas plus loin : est-ce que c’est politique, identitaire, culturel ? Le côté humanitaire est ce qui pose question avec la Turquie, qui empêche les discussions entre ce pays et l’UE.
Même dans les textes institutionnels il y a un manque de clarté sur la définition de l’Europe. La question des limites de l’Europe est sociopolitique, économique. L’Europe n’est pas une donnée naturelle, c’est un compromis politique à un moment donné. Pour qu’un Etat soit accepté, il faut qu’il fasse des compromis et rentre en discussion.
Frontières internes et frontières externes
Une frontière sert à délimiter un territoire. Autour de quoi se construisent ces frontières ? La question de frontières est abstraite et créée des catégories pour penser l’espace. La qualité de l’Europe c’est qu’elle est traversée par de nombreuses frontières, car il y a des petits pays. Les frontières en Europe bougent (annexion de la Crimée par la Russie, annexion des Vosges par l’Allemagne puis récupérée après la WWI), les frontières sont donc un élément symbolique. Les frontières sont mouvantes et on le voit en Yougoslavie (Serbie, Croatie, Bosnie, Kosovo…) et il existe toujours des tensions entre frontières externes et internes à l’Europe (Espace Schengen remis en cause actuellement par rapport à la crise des migrants) et certaines pays cherchent à retrouver leur souveraineté politique (Hongrie). La frontière a une fonction de régulation sur les flux humains, sur les marchés et ce sont les institutions nationales qui régissent les marchés. 2 fonctions pour la frontière : garantir un espace commun, un espace unitaire et elle délimite aussi un rapport à l’extérieur, un rapport à d’autres territoires centré sur les différences (la langue, la religion).
La langue permet de construire des frontières mais pas forcément (Belgique, Luxembourg, France) et on connait des pays où sont réunies plusieurs langues (Suisse, Belgique où cela fait débat avec la Belgique du Nord flamande et la Belgique francophone). Des frontières apparaissent même dans certains pays, qui renforcent des revendications linguistiques et identitaires.
La frontière est avant tout un moyen d’établir des relations entre des espaces qui peuvent prendre différentes formes : des relations culturelles, diplomatiques, politiques…
Ce qui fait la spécificité de l’Europe c’est qu’elle a été traversée par des conflits. La proximité des pays séparés par des frontières culturelles, identitaires, politiques peut amener à des conflits. Un conflit est aussi un signe de relation entre des pays qui peut amener après sa résolution à des rapprochements entre ces pays (France/Allemagne comme le cœur de la construction européenne après WWII). Ce qui fait tenir l’Europe malgré ces frontières c’est l’idée repoussoir du conflit, du « plus jamais ça » et il faut maintenir ces liens pour ne pas reproduire ce qu’il s’est passé. Mais l’Europe connait encore des conflits, comme le conflit Ukrainien, le conflit géorgien.
Peut-on définir une identité européenne ? Avec quel contenu, sur quelle base et sur quelles caractéristiques ?
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