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Commentaire composé Lettre d'un singe aux animaux de son espèce

Dissertation : Commentaire composé Lettre d'un singe aux animaux de son espèce. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 641 Mots (11 Pages)  •  3 055 Vues

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Baptiste                                                                                                                                                                 1°K

REIBEL

Commentaire composé

Introduction

Lorsque Rousseau affirme « L’homme est né libre et partout il est dans les fers », il montre à quel point l’homme a été transformé par la société, cela ayant un impact direct sur son mode de vie qui à l’origine, lui donnait davantage de bon sens et de compassion, lorsqu’il était encore en contact avec la Nature. Cette idée de la société et de l’Homme est aussi défendue par Restif de la Bretonne, héritier de Rousseau, dans l’essai Lettre d’un singe aux êtres de son espèce publiée en 1781 en pleine période du siècle des Lumière, durant une période caractérisée par une soif de changement et d’évolution. On remarque dans l’extrait étudié, que le Singe s’adresse à ses frères, les animaux, afin de dénigrer l’Homme et l’organisation de sa société. Il développe alors des stratégies de rhétorique pour justifier sa vision négative de l’humanité. Cependant, le Singe parle le langage des hommes et semble parfois leur parler à eux, ce qui créer alors une sorte de double énonciation littéraires. De sorte que le lecteur a du mal à comprendre qui est le véritable destinataire. Donc, nous allons nous poser la question suivante : Dans quelle mesure le Singe, ce personnage ambigu et partagé entre deux mondes, permet à l’auteur de faire réfléchir le lecteur sur la nature humaine et ses disparités sociétales ? De prime abord, nous allons analyser le discours de mise en garde qu’énonce le singe. Puis nous tenterons de montrer dans quelles mesures il s’adresse indirectement aux hommes. Nous comprendrons alors que le singe est un personnage hybride qui invite à réfléchir sur la condition humaine dans la société.

        Tout d’abord, le singe, ici narrateur de cet essai, utilise une rhétorique simple pour parler à son auditoire. En effet les expressions « d’une certaine avidité », « certaine disposition », « plutôt que d’une vraie capacité » nous exposent une certaine forme de simplicité de ce dernier, ou encore lorsque le singe ne termine pas ses phrases « sans que personne se plaigne, etc. » prouve que le singe ne passe pas par une syntaxe parfaite pour exprimer ses convictions, mais va droit à la critique. En abaissant son niveau de langage, le singe permet donc aux autres animaux une meilleur compréhension et une meilleure projection des animaux envers le Singe.. Cette simplicité, dans son discours, donne une portée didactique à son message

Ce ton didactique est suggéré par les phrases « Car les hommes les plus spirituels et les plus capables, ne sont pas ceux qui s’enrichissent. », ou « La prééminence que donnent les richesses est abhorrée par la Nature, condamnée à l’éternels supplice par la Religion, qui vient à l’appui de la Nature. » sont écrites avec des verbes conjugués au présent de vérité général, ce qui peut nous faire penser à des sortes de Maximes, et qui ont donc un objectif pédagogique, ou qui en tout cas appellent à la réflexion. En effet ce ton didactique crédibilise la pensée du singe, en faisant croire aux autres animaux, que cela est de toute façon juste et qu’il n’y a pas vraiment de débats à avoir à propos de ces idées. Et par ailleurs, cela ne fait pas que crédibiliser les paroles du singe, mais crée aussi un sentiment d’appartenance. Par exemple avec l’utilisation de la première personne du pluriel « Chez nous », « pis que nous », « qui nous domine » créer un lien fort entre les animaux et le Singe, et crée donc un effet de groupe, contre une même cause. En effet ce ton didactique crédibilise la pensée du singe, en faisant croire aux autres animaux, que cela est de toute façon juste et qu’il n’y a pas vraiment de débats à avoir à propos de ces idées. Et de plus l’apostrophe exclamative « Mes frères ! » ou encore l’interjection « Oh ! » qui la précède, ont un effet fédérateur, et de complicité envers les animaux auxquels il s’adresse, et auxquels il appartient génétiquement pour parti, car en effet le singe est issu de l’union d’un grand singe et d’une femme, cela provoquant donc un effet de confiance entre le narrateur et son auditoire. L’exclamation « Que ne pouvez-vous être instruits comme moi ! » met en évidence la supériorité du singe par rapport aux autres animaux, tout en mettant en valeur sa légitimité à le faire, et ce qui donc provoque un effet de confiance, car nous avons plus tendance à croire quelqu’un que l’on juge supérieur à nous qu’inversement.

        Cependant cette phrase « Que ne pouvez-vous être instruits comme moi ! » met également en évidence la situation inégalitaire des animaux par rapport aux Hommes, car les animaux, eux n’ont pas eu la possibilité de s’instruire et donc de s’élever socialement comme le singe, qui de par ses origines en a eu l’opportunité. Pourtant il profite de cette opportunité pour mettre en garde ses frères. Cette idée est montrée dans les phrase suivantes « Vous souririez de mépris, ou vous frémiriez d’indignation, si vous entendiez, comme moi », marqué par l’utilisation de verbes au conditionnel, donnant un effet de parole prophétique et donc certaine. Cette phrase au conditionnel évoque également une indignation, qui appelle à réagir, ou du moins faire prendre conscience au lecteur de l’existence d’un problème. « L’autre, qui est ce même animal si hautain, si fier, se courbe sous le joug, non de la raison, mais du vice ! » est une phrase exclamative et également une gradation qui accumule les nombreux défauts de l’homme et leurs donnes d’autant plus d’importance et de gravité. Le Singe se livre donc à une critique violente et ouverte, de manière explicite. Le singe met au jour l’imperfection de l’Hommes, contrairement à ce qu’il laisse paraître mais bel est bien un véritable ennemi au vice prépondérant, auquel les animaux n’ont rien à devoir lui envier.

Au terme de cette partie on voit que la rhétorique simple du Singe est mise au service d’un ton pédagogique pour mieux mettre en garde les animaux contre l’Homme.

 En concomitance, derrière cette mise en garde, le singe ou devrais-je dire Nicolas Rétif de la Bretonne qui par le personnage du Singe cache un discours adressé aux Hommes, et contre les Hommes. Des phrases exclamatives comme « Goutez de l’égalité, malheureux humains, et vous verrez combien les travaux seront doux ! », ou « Au lieu que vos travaux sont aujourd’hui des peines accablantes, que tous vos plaisirs sont empoisonné ! », sont ici utilisés sur le ton de l’ironie, à travers lequel ce cache un ton de polémique. Ce ton polémique est d’autant plus agressif avec l’emploi de l’impératif « goutez ». Car en effet le singe insinue que les Hommes se plaignent beaucoup, alors qu’en réalité l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, et que leurs « travaux » qu’ils effectuent aujourd’hui, ne sont rien par rapport aux taches pénibles que font les animaux sans se plaindre. De même la question rhétorique « Malheureux humains ? » est également utilisée sur le ton de l’ironie, et de manière à ce que l’on pense que le Singe, cite des lamentations humaines, sous forme de discours indirect libre, que lui juge ridicule. Il fait comprendre aux Hommes son désarroi en ajoutant « Que de peines vous vous donnez pour vivre misérables ! » et par cette phrase exclamative, qui utilise l’expression hyperbolique « misérables » ne fait que confirmer la moquerie du narrateur envers les doléances humaines.

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