Valeur ajoutée
Dissertation : Valeur ajoutée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sabrina Serradj • 17 Mai 2021 • Dissertation • 3 771 Mots (16 Pages) • 1 045 Vues
La répartition de la valeur ajoutée est un enjeu économique majeur et revêt une dimension politique forte. Elle détermine la répartition des fruits de la production économique entre les différents bénéficiaires. La valeur ajoutée représente les richesses créées par l’entreprise une fois le produit fini. Cette valeur ajoutée est possible grâce à la combinaison entre deux facteurs: le facteur travail et capital. Le facteur travail désigne l’ensemble des heures travaillées pour obtenir le bien manufacturé ou service. Le facteur capital, lui, désigne l’ensemble des biens utilisés pour produire le bien manufacturé. Les controverses de cette valeur ajoutée se situent au niveau de sa répartition: entre revenus du travail, du capital et prélèvements de l’État les calculs ne sont pas toujours clairs. La répartition de la valeur ajoutée en Europe et dans le monde ne cesse de baisser sauf en France et au Royaume-Uni durant ses dernières décennies. La répartition du partage de la valeur ajoutée est globalement stable en France depuis trente ans. Selon l’INSEE, la part des salaires et traitements bruts était de 42,6% en 2016 (contre 40,9 % en 1990). C’est dans cette optique que la valeur ajoutée fait l’objet d’un débat non seulement économique, mais aussi politique et social. La question est, en effet, de comprendre et de déterminer une réparation juste entre les différents acteurs et optimale pour le bien-être de l’économie. Pour se faire nous allons répondre à la problématique suivante: quels sont les enjeux et controverses du partage de la valeur ajouté en France entre 1949 et 2019? Pour ce faire, nous allons dans un premier temps développer les enjeux du partage de la valeur ajoutée en France entre 1949 et 2019. Dans un second temps, nous aborderons le sujet des controverses du partage de valeur ajoutée en France.
- Les enjeux du partage de la valeur ajoutée en France
Le partage de la valeur ajoutée comme dit précédemment est un enjeu économique et social majeur. Économiquement, une répartition correcte de la valeur ajoutée permettrait de relancer la consommation et ainsi d’augmenter le PIB. Socialement, grâce à la part réservée à l’État, elle permettrait de réduire les inégalités sociales sous forme de prestations sociales.
A. Les bénéficiaires de la valeur ajoutée
La valeur ajoutée se répartit entre revenus du travail, revenus du capital et prélèvements de l’État. Les bénéficiaires de cette valeur ajoutée sont nombreux; on y trouve les salariés, l’entreprise, les créanciers, les actionnaires, et l’État. Selon leur rôle, les rémunérations y sont différentes. Les salariés contribuent via le capital travail à la production manufacturée du bien; c’est dans cette logique que la valeur ajoutée leur revient via leur salaire. Contrairement aux salariés, les actionnaires, les banques sont rémunérés via leur facteur capital. Les entreprises fournissent les facteurs premiers tels que les machines, les matières premières. S’en suivent grâce au travail des salariés un produit « fini » qui pourra être vendu sur le marché. La valeur ajoutée c’est donc cette différence entre le prix établi sur le marché et le coût de fabrication (salaires compris). Contrairement aux actionnaires et créanciers leurs valeurs ajoutées sont créées grâce aux versements des dividendes. En effet, ces derniers investissent dans l’entreprise afin de la soutenir financièrement. L’État perçoit cette fameuse valeur ajoutée via des taxes. Les administrations de protection sociale (APU) prélèvent des cotisations sociales directement aux employés et employeurs afin de prémunir du risque de chômage, de maladie, de vieillisse. De plus, l’État prélève les impôts sur les sociétés et sur la production.
B. Les diverses évolutions du partage de la valeur ajoutée en France
Le thème du partage de la valeur ajoutée se situe au carrefour de plusieurs préoccupations de politique économique: évolution des salaires, substitution entre facteurs de production et chômages. Le sujet du partage de la valeur ajoutée est en France une source de débats. Tout d'abord, la part des salaires dans la valeur ajoutée évolue au cours du temps. On observe cinq périodes distinctes.
La part des salaires dans la valeur ajoutée dans les sociétés non financières connaît une certaine stabilité de 1950 à 1973. Ce partage se divise pour environ 70% de la valeur ajoutée au facteur travail. Cette stabilité peut s’expliquer notamment par la présence du modèle fordiste.
Cependant, à partir de 1973, fin des trente glorieuses, un nouveau modèle prédomine, le modèle néolibéral. On a alors un partage de la valeur ajoutée qui se déforme en faveur de la rémunération des salariés lors des deux chocs pétroliers dans les années 70. Autrement dit, le partage de cette valeur ajoutée est plus favorable au facteur travail avec plus de 75% de la valeur ajoutée.
Cette augmentation du partage de la valeur ajoutée connaît dès 1980 une tendance inverse. On a une baisse tendancielle de la part des salaires jusqu'en 1989. Cette baisse peut s’expliquer par un partage qui est favorable au facteur capital pour arriver à son niveau le plus faible depuis 1952; 67% de la VA est dédié au facteur travail.
Depuis 1990, la part des salaires est relativement stable, mais elle n'a pas retrouvé son niveau précédant 1980. Cette stabilité est notamment dû au fait qu'il y ait une baisse brutale entre 1982 et 1989, alors qu'il a été plus progressif dans d'autres pays tel que les États-Unis. Cependant avec les crises des subprimes la part salariale est repartie à la hausse.
La période datant de la fin des années 90 jusqu’en 2008 connait un niveau plutôt stable malgré certaines fluctuations. Le partage se stabilise pour 2/3 du facteur travail et 1/3 du facteur capital.
La crise des Subprimes n’a pas réellement impacté le partage de la valeur ajoutée en France. En effet, dès 2009 on remarque une augmentation de 4% en faveur du capital travail.
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Comment peut-on expliquer les fluctuations en France entre 1970 et 1990? Des travaux académiques portant sur ces évolutions, nous ont permis de mieux cerner ce phénomène. De ces analyses, trois explications principales peuvent expliquer cette fluctuation.
Le coût de l'énergie constitue une première explication. En effet, il existe une corrélation positive entre la part salariale et le coût. Cette corrélation est visible durant les deux chocs pétroliers des années 70; la hausse des prix entraine une hausse des salaires autrement dit de la part salariale. La baisse de la part salariale entre 1980 et 1990 s'explique par un contre-choc pétrolier.
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