Le libre échange

En novembre 2019 s’est déroulé le sommet de Brasília qui a rassemblé les dirigeants des BRICS. Cette organisation des pays émergents, favorable à l’ouverture des marchés, s’est montrée hostile au protectionnisme américain. En effet depuis 2018, les États-Unis mettent en place différentes taxes douanières sur les produits européens et chinois notamment. Comment expliquer un tel engouement pour le libre-échange ? Cet exemple dégage une question cruciale dans la stratégie économique des États : faut-il favoriser le libre-échange au protectionnisme ?

Nous verrons en premier lieu les avantages du libre-échange qui le font préférer au protectionnisme. Dans un second temps, nous verrons que le protectionnisme permet tout de même de palier les inconvénients du libre-échange.

Les politiques de libre échange, sources de la

mondialisation, octroient différents avantages.

Le libre échange permet tout d’abord aux États de se spécialiser et ainsi gagner en efficacité. En effet, la globalisation des échanges incite les États à se démarquer sur la scène internationale et ainsi rechercher leur avantage comparatif. D’après l’économiste britannique David Ricardo, un pays gagne à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels son avantage comparatif est le plus élevé et donc dont les coûts sont les plus bas. Par exemple, l’avantage comparatif de la Chine est son avantage prix : le pays peut proposer des prix défiants toute concurrence. Cet avantage est en grande partie du aux coûts peu élevés du travail en Chine.

Afin d’accentuer leur avantage comparatif, les États vont développer leur économie autour de leurs dotations factorielles particulières. Une entreprise aura intérêt à se spécialiser dans la production où la quantité factorielle est la plus importante que ce soit au niveau du capital ou du travail. Une étude de l’INSEE sur l’évolution de l’emploi salarié dans l’industrie manufacturière en France démontre une spécialisation dans l’industrie agro-alimentaire. La Chine, ayant une démographie importante et donc une forte main d’œuvre (d’autant plus à faible coût), va privilégier le capital travail. Ces spécialisations engendrent une division internationale du travail dans laquelle les pays les plus avancés miseront sur le facteur de production capitalistique tandis que les pays émergents exploiteront le facteur travail. Cette spécialisation des entreprises à l’échelle internationale contribue au développement économique des pays concernés.

De plus, la globalisation des échanges contribue à l’accroissement de la taille des marchés. Un marché est défini par l’espace géographique qu’il couvre, par le volume de biens proposés et leur prix mais aussi par le profil des consommateurs. Le libre échange va ainsi élargir les zones de vente des produits et par conséquent, le nombre potentiel de consommateurs.

Les entreprises vont se délocaliser afin d’élargir leur zone d’influence dans le monde. Ceci leur permet de faire des économies d’échelle et ainsi de baisser les prix des biens proposés. Ceci implique donc une augmentation du pouvoir d’achat du consommateur.

L’élargissement des marchés semble engendrer une stimulation de la compétitivité. En effet, l’augmentation du nombre d’entreprises sur un même marché va justifier l’importance de proposer des prix et des biens concurrentiels. Ceci apporte différents avantages à la fois pour le consommateur et l’offreur. En effet, la compétitivité d’un marché implique une baisse des prix mais aussi la volonté de proposer des biens de meilleure qualité. De plus, les entreprises vont tenter de se démarquer sur le marché en proposant des produits innovants ce qui stimule l’économie. Cette stratégie permet également d’anticiper les mutations industrielles, technologiques et économiques qu’implique le libre-échange. Chaque pays cherche en effet à maximiser l’avantage par rapport au coût de production.

Ainsi, le libre-échange contribue à la croissance économique. Une étude de l’OMC le démontre parfaitement à travers la mise en parallèle de l’évolution

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