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L' ALENA et le trafic de drogue Mexique-États-Unis

Étude de cas : L' ALENA et le trafic de drogue Mexique-États-Unis. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2017  •  Étude de cas  •  2 083 Mots (9 Pages)  •  1 547 Vues

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La libération des marchés n’a pas eu que des conséquences positives. Au Mexique, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a causé beaucoup de torts aux petits agriculteurs locaux. Conséquemment, plusieurs ont dû se tourner vers d’autres sources de revenus, telle la culture de Marijuana et de pavot.

La présente recherche aura pour objectif de démontrer le lien entre l’ALENA et l’augmentation du trafic de drogue entre le Mexique et les États-Unis. Pour ce faire, il sera question dans un premier temps d’une présentation du portrait mondial en ce qui concerne le trafic de drogue. Les substances dont il sera principalement question sont la marijuana, la cocaïne, la méthamphétamine, l’héroïne et l’opium. Ensuite, afin de pouvoir mesurer l’ampleur des conséquences de la production et du trafic de ces substances sur les populations, le texte portera sur l’état de la situation avant la signature de l’ALENA, notamment en ce qui concerne l’industrie agricole. Pour finir, il sera démontré de quelle manière l’Accord trilatéral a affecté, tant les communautés locales mexicaines, que la population américaine.

Portrait global

Le trafic de drogue entre le Mexique et les États-Unis

Que ce soit au niveau social, économique ou encore en ce qui concerne l’impact de ce marché sur la santé de ceux qui consomment, le trafic de drogue est porteur de nombreuses conséquences. Aux États-Unis la consommation de substances illicites est responsable de 181 milliards de dollars en frais médicaux. La proximité entre les deux pays et le partage d’une frontière de 3200 km fait du Mexique le principal fournisseur de drogue des États-Unis. Grâce à cette industrie, les cartels mexicains perçoivent des revenus estimés entre 19 et 29 milliards de dollars.[1] De plus, en 2008, cette industrie était la 5e source d’emplois du Mexique.[2] 

Production de drogue mexicaine par rapport au reste du monde

Afin de bien comprendre l’ampleur du problème entourant la production et le trafic de drogue entre le Mexique et les États-Unis, il est intéressant de comparer la situation spécifique à cette région à celle du monde. Ainsi, lorsque nous comparons la production de marijuana mexicaine avec ce qui est produit dans le monde, le Mexique se retrouve au troisième rang mondial en termes de production avec une superficie de 25 000 hectares cultivés. En comparaison, le Maroc qui est le plus important producteur de marijuana du monde en produit 50 000 hectares.[3]  À l’heure actuelle, le Mexique est le premier fournisseur de marijuana des États-Unis et les revenus tirés de ces échanges génèrent la majorité des profits des cartels mexicains.[4] Pour ce qui est de la production d’opium, le Mexique se retrouve aussi au 3e rang des plus importants producteurs, derrière l’Afghanistan et la Birmanie. La production d’opium mexicaine s’étale sur 3 300, hectares comparativement aux 193 000 hectares cultivés en Afghanistan et aux 21 500 hectares de la Birmanie.[5] 

En ce qui concerne la cocaïne, bien qu’à l’heure actuelle le Mexique n’en produise pas une quantité significative, 95% de la cocaïne consommée aux États-Unis y transite[6]. Les cartels mexicains se sont imposés comme intermédiaires pour acheminer la cocaïne provenant de la région des Andes et restent les principaux détenteurs des parts de marchés dans ce domaine.[7] 

État de la situation avant la signature de l’ALENA

La base de l’alimentation de la population mexicaine est principalement composée de lait en poudre, de sucre, de haricots et de maïs[8]. Si le pays était presque autosuffisant en termes de production agricole avant la signature de l’Accord, la situation fut complètement renversée dès 1994. Passant d’un pays producteur à un pays importateur de denrées, l’impact de l’ALENA sur l’agriculture mexicaine a par ailleurs atteint son apogée en 2008, moment où le chapitre agricole de l’ALENA fut ouvert.[9] Les chiffres sont éloquents, entre 1994 et 2008 la population pauvre du Mexique est passée de 14 à 50 millions de personnes[10]. Le principal moteur de cette crise économique et sociale est sans contredit le maïs. Nombreux sont ceux qui ont tenté de dénoncer les pratiques américaines et ont accusé cette puissance mondiale d’exercer le dumping de leur maïs en terres mexicaines.  

Comment le trafic de drogue s’est-il implanté au Mexique?

Pour bien comprendre de quelle manière s’est développé le trafic de drogue au Mexique il faut retourner au début du 19e siècle. À l’époque, seul le trafic de marijuana faisait partie de la culture locale de la population indigène. C’est avec l’arrivée des immigrant chinois que le peuple mexicain a été confronté à la culture d’une nouvelle drogue : l’opium. Vers 1920, la demande d’opium et d’héroïne en sol américain a poussé les trafiquants mexicains à développer la culture de ses deux substances. Les années qui suivirent furent la toile de fond de deux grandes périodes de développement de la production des substances illicites en sol Mexicain, soit la seconde guerre mondiale, puis les années 1960, période durant laquelle une augmentation de la consommation a pu être fortement remarquée aux États-Unis.

Au moment de la signature de l’ALENA, 50 à 70% de la marijuana entrante en sol américain ainsi que 20 à 30% de l’héroïne consommée provenait du Mexique.[11]Par ailleurs, c’est avec la signature de l’Accord que les activités entourant le trafic de drogue ont nettement augmenté.

État de la situation après l’ALENA

Les États-Unis, 1er marché potentiel de la drogue favoriser par l’accord de L’ALENA

 « De manière cynique, on pourrait dire qu’un des secteurs qui s’est le plus développé depuis la mise en œuvre du traité de libre commerce entre les États-Unis, le Canada et le Mexique est celui du trafic de drogue. » [12] Selon plusieurs sources médiatiques, le trafic de drogue aux États-Unis relié directement au Mexique est estimé à une valeur de 63 milliards $ par année. Le kilo de cocaïne serait vendu à un prix 50 fois plus élevé aux États-Unis et en Europe que dans le reste de l’Amérique Latine. Ces bénéfices potentiels de ce marché noir sont dotant plus exploités d’une certaine manière grâce à l’accord de l’ALENA qui stimule une circulation plus libre des biens et services, entre les différents pays signataires de cet accord. Cela n’a pu qu’attiré l’attention et développer un sentiment de satisfaction dans le cœur des trafiquants pour lesquels un kilo de drogue serait vendu près 100 000$ au lieu d’environ 3 000 dans leur pays natal. L’ALENA n’a pas seulement profité au gouvernement mexicain qui augmenté ces exportations de 80% aux États-Unis, mais a aussi été bénéfique, illégalement, pour les cartels mexicains notamment celui de Sinaloa qui contrôle à lui seul 25% du marché de la drogue des États-Unis au complet.

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